chapitre 32

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Lou

Aujourd'hui...

Quand je me lève, Lilou est assise à table, en train de déjeuner. Je ne fais pas mine de lui dire bonjour, mais elle ne s'en offense pas.
– J'aime bien tes cheveux.
Je la dévisage.
– Ouais, merci.
– Il s'est passé quoi exactement, entre vous ? Tewis ne m'en a jamais parlé.
Elle croque dans sa biscotte, et je prie pour qu'elle s'étouffe, mais elle avale doucement, et attend visiblement ma réponse.
– Tu penses sérieusement que je vais te répondre ? Je demande sarcastiquement.
Elle hausse les épaules.
– Non. Mais ça vaut le coup d'essayer.
Je la fixe, les yeux plissés.
– Dis-moi un truc.
Elle hoche la tête et je me penche vers elle.
– Tu veux te le faire ?
Un éclair de choc passe dans ses yeux et elle me regarde, les yeux ronds. Ses joues rougissent et je n'ai besoin d'aucune autre réponse.
J'abandonne l'idée de manger et me dirige vers ma chambre d'un pas rageur. Il ne me faut pas longtemps avant de me rouler un joint, pour essayer de contrôler ces vagues de sensations que je refuse de comprendre.
Je me suis rendormie quand l'interphone sonne. Je me lève en bougonnant et quand j'arrive dans le salon, Lilou est en train d'appuyer sur tout les boutons. Je peste et la pousse.
– Ouais ?
– C'est nous.
J'ouvre la porte à mes amis, étonnée qu'ils n'aient pas tapé le code. Le temps qu'ils montent, j'informe Lilou que mes amis arrivent, et elle me dévisage.
– Mais, bon dieu, vous n'allez jamais en cours ?
J'explose de rire au moment où Maggie pousse la porte.
Je sers Lilou contre moi, et lui chuchote :
– Vaut mieux que tu ne leur dises pas qui tu es.
Elle doit sentir la menace dans ma voix car elle trésaille. J'ajoute :
– Ça vaut mieux pour toi.
Tout le monde entre, sauf Eric, qui n'est pas là, et je présente Lilou comme ma cousine. Paul me regarde étrangement, mais personne ne fait de remarques.
Je leur propose un verre et je cris, en me dirigeant vers la cuisine :
– Je sens que vous avez oublié le code pour entrer !
Les jumeaux sautent sur le canapé.
– Bah ouais, d'habitude c'est Eric qui nous le rappelle.
Je reviens dans le salon avec des bières.
– D'ailleurs, il est où ?
Paul jette un regard méfiant vers Lilou.
– Hum...il avait un truc à régler.
Je hoche la tête et Maggie nous raconte comment son frère à échappé à la police, hier soir. Elle finit son récit en soupirant exagérément.
– Je ne sais plus quoi faire de lui.
Les jumeaux ricanent.
– Tu veux nous le présenter, qu'on le remette dans le droit chemin ?
– Ah, ça, non !
On explose tous de rire et Paul commande des pizzas.
Une heure plus tard, le livreur arrive, et on mange tous en riant. Lilou reste à l'écart, nous dévisageant silencieusement.
Quand on ouvre la fenêtre pour fumer, elle s'éclipse dans la salle de bain.
– C'est qui, cette fille ?
Je sursaute quand je vois Paul si près de moi et je jure.
– Putain, t'es con. J'ai failli avoir une attaque.
Son air sérieux le quitte, et il me sourit.
– C'est ça.
Je lui frappe le bras.
– Ferme la.
Il rit sincèrement avant de reprendre son air de conspirateur.
– Mais sérieux, Lou. C'est qui ?
Je soupire et lève les yeux au ciel.
– Et essaies pas de mentir.
Je jure entre mes dents.
– C'est une amie de Tewis.
Je l'entends s'étouffer.
– Quoi ?
Avec un soupir, je lui explique la situation, et il ne comprend pas pourquoi j'ai accepté qu'elle crèche ici.
Je hausse les épaules.
– J'en sais rien, ok ? Elle pouvait pas aller ailleurs, de toute façon.
– Si, chez elle.
Je soupire et me lève, tandis que tout le monde lève les yeux vers moi.
– Lâche-moi. Je fais ce que je veux.
Je marche à grands pas vers ma chambre, mais juste avant d'entrer, j'aperçois la porte de celle de ma mère qui est entre-ouverte. Je m'avance vers la pièce, la colère commençant à gronder dans mon ventre.
Quand je pousse la porte, la première chose que je vois, c'est cette putain de fille, assise sur le lit de ma mère, un livre sur les genoux. Elle relève la tête et en remarquant mon expression, se justifie :
– Je ne voulais pas vous gêner alors...hum, je me suis dis que tu n'aimerais pas que j'aille dans ta chambre et j'ai découvert cette pièce. Pourquoi Tewis ne dort pas ici ?
Elle et ses putain de questions de merde. Je reste pétrifiée quelques secondes, et me met à hurler :
– Dégage d'ici, bordel !
Je m'avance vers elle, les poings serrés, et elle ne bouge pas. Au moment où je m'apprête à me jeter sur elle, quelqu'un m'enserre les bras en grognant. Je me débats, mais Paul est plus fort que moi. Je lui donne des coups de pieds et l'insulte, aveuglée par la colère. Je l'entends seulement marmonner :
– Tu ferais mieux d'aller prendre l'air.
Lilou se lève en vitesse et j'entends la porte claquer peu après. Paul me lâche doucement et je me tourne vers lui, la respiration courte. Ma main vole vers son visage mais il l'intercepte et me fusille du regard.
– Tu te calmes direct. Je sais que tu ne veux pas qu'on entre ici, mais là, t'abuse.
Mon souffle commence à se calmer, et je prends conscience du bordel que je fais. Heureusement, les autres me connaissent suffisamment et ne se sont pas rameutés.
– Sors, je murmure la tête baissée.
J'entends mon ami soupirer, et il part en traînant des pieds. Je ferme la porte et m'y adosse, glissant doucement jusqu'au sol.
– Oh, merde, maman. Je suis complètement folle.
Je reste là encore quelque temps mais finis par rejoindre mes amis. Seul Paul ose lever la tête vers moi et je marmonne un vague "désolée".
En m'affalant sur le canapé, je remarque que personne ne parle.
– Et bah, pétez un coup, ça va vous détendre.
Les jumeaux font du bruit avec leur bouche, essayant d'imiter le bruit d'un pet. J'explose de rire.
– C'est complètement nul. Ne vous lancez pas dans une carrière d'imitation.
Tout le monde rit avec moi, et l'atmosphère se détend enfin.

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