chapitre 31

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Tewis

Je passe l'heure suivante à la chercher partout. Je l'appelle, lui envoie des messages, mais elle ne répond pas.
Je finis par connaître la maison par cœur à force d'en faire le tour, et la colère et l'inquiétude grandissent en moi à chaque pas.
Bordel, je déteste l'effet qu'elle a sur moi.
Une fois Steeve avertit, je m'affale sur le canapé, inquiet, pour me calmer. La colère et la jalousie me brûlent les veines, mais l'inquiétude est plus forte.
Mon portable sonne au moment où je me dis que je vais péter un câble et je me jette dessus, pensant que c'est Lou qui me répond enfin. Le numéro est effectivement le sien, mais c'est Tessa qui me dit :
Elle va bien, on est rentré chez moi. Tessa.
Ces simples mots me rassurent, et je soupire de soulagement.
Mais merde, je vais la tuer pour ne pas m'avoir prévenu !
Steeve me rejoint, un joint dans les mains et en secouant la tête.
Je lui prends des mains, et il me demande si j'ai eu plus de résultats dans la recherche de ma copine. Je lui tends simplement mon portable, et on reprend la soirée là où on l'avait laissé.
– Tu t'es occupé du mec ?
Il hoche la tête.
Finalement, heureusement qu'elle n'est pas restée. On retourne dehors et, quand des mecs nous propose de la coke, on accepte. Je chasse vite le sentiment de culpabilité qui m'assaille, et la fête continue.
La suite, c'est flou et indiscernable.

Quand je me réveille, je commence par me demander quel abruti s'amuse à percer une cloison pile dans ma tête. Puis, je réalise que l'abruti, c'est moi, et ce qui me vrille le cerveau, c'est la gueule de bois.
Je pousse un grognement avant de sentir des cheveux me caresser le visage. Je pense directement à Lou. Mais je me souviens ensuite qu'elle est partie au milieu de la soirée et que ça ne peut pas être elle.
Je grogne de frustration. Impossible de me souvenir de la connerie que j'ai faite.
Merde, merde, merde.
Je passe la main dans mes cheveux et me redresse.
Quand je vois que je suis encore habillé, et que la brune à mes côtés aussi, je soupire de soulagement.
J'observe la pièce dans laquelle on est, mais impossible de me rappeler comment j'ai atterris ici. Deux idiots dorment à même le sol et je lève les yeux au ciel. En grimaçant, je secoue la fille qui dort profondément, et elle se réveille avec un grognement. Ses grands yeux bruns me fixent, l'air perdus, eux aussi.
– Bordel, dis-moi qu'on a pas couché ensemble.
Elle me sourit malicieusement et mon ventre se serre.
– Avec tout ces vêtements ? Compliqué.
Je grogne et lui attrape le bras.
– Merde, arrête avec tes conneries et dis-moi ce qu'il s'est passé.
Elle soupire exagérément et marmonne :
– Je me doutais bien que t'étais défoncé.
– C'est pas la question !
Elle me fusille du regard.
– Non. Je t'ai embrassé mais tu marmonnais le prénom d'une fille alors je me suis dit qu'il valait mieux qu'on aille dormir.
Cette scène ne me rappelle rien.
– Et après ?
Elle fronce les sourcils.
– Et bah après, rien. Je t'ai emmené ici, tu t'es écroulé et voilà.
Je relâche le souffle que je retenais depuis le début de cette conversation s'en m'en rendre compte.
– Oh, merde, merci.
Elle cligne des yeux, confuse.
– Euh, pas de quoi.
Je me lève difficilement, la laissant derrière moi, et ouvre toutes les portes sur mon chemin pour trouver la salle de bain. Quand j'entre dans la bonne pièce, je passe longuement mon visage sous l'eau, espérant faire passer mon mal de tête. Encore heureux, je n'ai pas envie de vomir. Mais, ça ne m'aide en rien et je décide de partir à la recherche de Steeve.
J'ai du mal à mettre un pied devant l'autre, mais il faut que je le trouve. Je descends les escaliers, non sans peine, et trouve mon ami, affalé sur le canapé, cinq minutes plus tard. Heureusement, il a encore tous ses vêtements, lui aussi.
Je le secoue par les épaules.
– Mec ! Mec, réveille-toi.
Il marmonne je ne sais quoi, mais n'ouvre pas les yeux. Je le frappe donc, et il se redresse en criant.
– Merde, Tewis, tu m'as fait peur !
Je hausse les épaules.
– Tu te réveillais pas.
Il me fusille du regard, mais n'ajoute rien.
– Faut que tu m'emmènes chez Tessa.
– Tessa ?
Je grogne.
– Oui, la meilleure amie de Lou. Je t'en ai déjà parlé.
Il hoche nonchalamment les épaules, et continue en m'annonçant qu'il ne se sent pas de conduire non plus. Je souffle et m'affale à côté de lui.
– Laisse-moi dormir une heure, et on va chercher ta bien-aimée.
– Très drôle, ça.
Il ricane et ajoute :
– T'as une sale tête, mon pote.
Je ne réponds pas, puisqu'il a certainement raison, et profite qu'il dorme pour sortir mon téléphone.

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