Tewis
Aujourd'hui...
Lorsque mon réveille sonne, je grogne avant d'ouvrir les yeux. Comme tout les matins, mon regard s'accroche au calendrier en face de moi. Ça fait aujourd'hui six mois que je suis parti sans me retourner. Six mois que j'essaie d'oublier son regard quand je l'ai quitté. Six mois que j'échoue.
Je me sens tellement coupable. Du danger dans lequel je l'ai mise. De de l'avoir laissé à l'aéroport et de lui avoir dit toutes ces choses que je ne pensais pas. Elle me manque. Mais, il le fallait, pour sa propre sécurité.
Et puis, ma vie ici est parfaite. Je passe tout mes week-ends à faire la fête sous le soleil.
Ça devrait m'aider à arrêter de penser à elle. A avancer. Sauf que j'ai besoin d'elle dans ma vie. Je crois que je ne pourrais jamais aimer quelqu'un d'autre que cette fille. C'est dire à quel point je suis dans la merde.
Toujours les mêmes pensées, qui tournent dans ma tête quand j'ouvre les yeux.
Le positif dans toute cette situation merdique, c'est que j'ai enfin arrêté la drogue. Ça a quand même été hyper difficile. Surtout sans elle. Mais j'y suis arrivé. Et j'ai retenu ma leçon.
– Tewis !
Les coups à la porte me sortent de mes pensées. Il me faut une seconde avant de me rappeler que c'est Lilou, avec qui je vais au cinéma.
– J'arrive tout de suite ! Je sais que ça te plairait de me voir à poil mais j'enfile un caleçon avant de t'ouvrir !
Ma remarque me fait sourire, et je sais qu'elle a le même effet sur Lilou.
– Bon, tu comptes me laisser sur le pas de ta porte encore longtemps ? On va être en retard !
Elle continue de crier pendant que je finis d'enfiler mon vêtement. Lorsque j'ouvre la porte, elle soupire :
– Enfin ! J'ai cru que tu allais me laisser me dessécher sur le tapis.
Puis elle me sourit, de son sourire rayonnant et sincère. Elle fait partie des rares personnes sur terre à être foncièrement gentille.
Elle fait tout son possible pour rendre ses proches heureux. Tout comme Lou. Peut-être que c'est pour ça que je l'aime autant.
Lou.
Tout me ramène toujours à elle. Quoi que je fasse, mes pensées me ramène toujours à elle. C'est exaspérant, putain.
– Désolé, j'étais dans mes pensées, je réponds en lui rendant son sourire.
Tout en parlant, je lui fais signe d'entrer et on se dirige ensemble vers la petite cuisine.
– Tu veux boire quelque chose ? Je lui propose.
– Non, vas finir de mettre tes vêtements, qu'on y aille.
– Oui, chef.
Je fais le salut militaire et me retourne vers ma chambre, son rire résonnant dans mon dos.On est au cinéma en moins de vingt minutes. C'est une des choses que j'aime dans le fait d'habiter en centre-ville.
Malgré ça, ma vie à Paris me manque.
Je n'avais pas d'autre option que celle de partir, mais j'aurais aimé que les choses se passent autrement.
Et maintenant, mes amis, le lycée, la ville, tout me manque. Mais surtout mes proches. Plus le temps passe et plus j'y pense. A rentrer chez moi.
J'ai trouvé ce que je cherchais ici, j'ai repris mes esprits mais surtout, il est parti de Paris. Ce qui veut dire qu'il ne peut plus faire de mal à Lou.
Pourtant, d'un autre côté, je suis heureux ici. Et Lou est certainement mieux loin de moi et de mes emmerdes. C'est même certain. Sans moi, plus de conneries dans sa vie. Plus de drogues, de bagarres, de jalousie, de mecs louches.
Je suis donc dans une impasse, rentrer ou rester ?
Devant le cinéma, Lilou s'arrête, se tourne vers moi et me sort à nouveau de mes pensées :
– Je suis teeeeeellement contente d'aller voir ce film, ça fait des mois que j'attends qu'il sorte !
Elle sautille sur place et tape dans ses mains. La voir faire est vraiment drôle.
Je continue de l'observer et finis par exploser de rire devant son comportement puéril.
– Eh ! Pourquoi tu rigoles ?
Lilou me regarde curieusement, jusqu'à ce qu'elle comprenne que je me moque d'elle. Elle prend alors son air boudeur et me lance :
– Arrêtes de te moquer de moi, c'est pas drôle !
La voir bouder ainsi renforce mon rire, si bien que je me retrouve plié en deux devant le cinéma, tellement je ris.
– Bon. Très bien.
Sur ces paroles elle tourne les talons et entre dans le cinéma. Je me calme et m'apprête à la suivre, quand je la vois me tirer la langue depuis l'intérieur. Je lui rends sa grimace et la rejoint dans le hall.
– C'est bon, on peut aller payer nos places maintenant ?
Je vois bien à son air malicieux qu'elle fait semblant d'être toujours contrariée, et qu'en réalité la scène devant le cinéma l'a amusée aussi.
– Bien sûr mademoiselle, allons-y.
Je passe mon bras autour de sa taille et l'attire contre moi afin de déposer un baiser sur son crâne. Lilou rougit et baisse la tête.
Dans la salle, on échange pas un mot. Mon geste d'affection l'a apparemment perturbée. Je veux m'en excuser, mais cette tension m'en empêche.
Pendant toute la séance de cinéma, je réfléchis à ce que je pourrais lui dire, mais, le film finit, je n'ai toujours pas trouvé d'idée.
Nous sortons et rentrons chez moi dans le silence. Arrivés à l'appart, je lui propose de monter :
– Tu veux entrer cinq minutes ? Tu peux même reste dormir si tu veux, il commence à être tard.
Lilou ne répond pas, elle me fixe comme si elle cherchait à déterminer mes pensées. Je sens qu'elle veut me dire un truc, mais je ne comprends pas pourquoi elle ne le fait pas. L'ambiance est étrange, j'ai l'impression de manquer d'air, comme s'il n'existait plus qu'elle et moi.
Tout à coup, mon amie s'approche et m'embrasse fougueusement. Sa langue glisse sur la mienne et je suis tellement surpris que je ne la repousse pas. Elle doit prendre ça comme une invitation à continuer, parce que ses mains se glissent son mon tee-shirt, et son baiser devient plus profond.
Un instant, j'envisage de la laisser faire.
Mais je ne veux pas tout gâcher entre nous.
Je reviens alors à la réalité et m'écarte d'elle.
– Lilou, je...
On est tout les deux à bout de souffle, et je ne sais pas quoi lui dire. Elle sait pourtant que je ne veux pas de cette relation, pas avec elle.
Alors c'était ça, cette ambiance étrange ? Elle a pris mes actes pour une invitation. Merde, ce n'était pas du tout ce que j'essayais de dire. C'est la première fois qu'on se comprend si mal.
Je lève de nouveau les yeux vers ma meilleure amie, et, en remarquant son regard affolé, je comprends qu'elle a saisit son erreur. Et que son geste était déplacé.
– Je...je suis désolée, Tewis.
Elle lance cette phrase dans un murmure et part en courant.
– Lilou ! Attends !
J'essaie de la retenir, mais elle est déjà loin.
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Reviens moi
RomanceLou, 16 ans, a une façon bien à elle de tourner la page sur son passé. Et elle est persuadée d'avoir la bonne méthode. Mais a-t-elle vraiment oublié son amour ? C'est ce qu'elle va découvrir quand son passé va refaire surface. Ceci est peut-être un...