chapitre 24

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Lou

1 an plus tôt...

Une semaine, et maman ne va pas mieux. Je ne sais plus quoi faire pour elle. Elle dit que c'est qu'un coup de mou, mais c'est bien trop long, et ses joues sont bien trop creuses. Ce soir, elle est restée enfermée dans sa chambre, sans même prendre la peine de venir manger avec moi.
C'est comme ça que je me suis retrouvée seule, sur le canapé, les larmes aux yeux. Le regard fixé sur l'armoire contenant le peu d'alcool qu'on a, j'ai été trop tentée pour résister. De fil en aiguille, je me suis donc retrouvée avec une bouteille à moitié vide dans les mains, des sanglots s'échappant de mes lèvres. Ce soir, l'alcool n'a fait qu'augmenter mon désespoir.
J'avais bien trop honte pour aller chercher du réconfort auprès de ma mère, alors j'ai sortis mon téléphone. Au début, j'allais appeler Tessa, mais finalement, je ne voulais qu'elle me sache dans cet état, ou qu'elle s'inquiète. Du coup, j'ai opté pour Tewis. Il est peut-être encore en colère, mais tant pis, c'est avec lui que je veux parler.
– Allô ? Je lance quand il répond.
– Lou ? Il est 3 h du mat, pourquoi tu m'appelles ?
Entendre sa voix me fais pleurer de plus belle, et je renifle dans le combiner. Très glamour, Lou.
– Lou ? Il se passe quoi ?
Derrière lui, c'est le bazar complet. Il est sûrement en soirée. Et moi qui le dérange avec mes problèmes. Je m'empresse de renoncer à mon envie de lui parler.
– Rien, désolée, à plus.
Je raccroche en vitesse, en espérant qu'il ne rappelle pas. Mais, il le fait, et quand sa tête s'affiche sur mon appareil, je ne peux que répondre.
– Oui ?
– Non mais ça va pas, Lou ?
Tout est calme derrière lui maintenant.
– T'es où ? Je demande.
– En route.
– Pour ?
– Chez toi, bêta.
– Hein ? Non, non, reste à ta soirée. Tu dois certainement être sou en plus...
– T'en fais pas pour ça.
– Pourquoi ?
– Tu as le don de faire redescendre les effets de l'alcool à vitesse grand V.
Je mets du temps avant de comprendre ce qu'il veut dire par là. Je m'en assure en demandant :
– Est-ce que tu insinues que tu t'inquiètes au point de revenir sur terre ?
Je l'entends rire amèrement et il répond :
– Exactement, ma chère.
Et puis :
– Ouvre-moi, avant que ta mère se réveille.
Ma mère...il me l'avait presque fait oublier. Mais elle hante toujours mes pensées. Je me précipite donc à petits pas vers la porte, et lui ouvre doucement.
Ma première pensée quand je le vois, c'est à quel point il est beau. Bordel, que fait un homme pareil chez moi ?
Seuls ses yeux, rougis, me dérangent. Je sais très bien qu'ils ne sont pas rouges de fatigue. Je grimace et lui dit donc :
– Je n'aime pas que tu consommes de la drogue. Vraiment pas.
Un sourire s'étend sur son visage, et il est encore plus magnifique ainsi.
– Dit celle qui boit toute seule chez elle.
Et sur ces paroles, il me prend la bouteille des mains et me pousse pour entrer. Je grogne dans son dos et le suit jusqu'au canapé. J'aime le voir ici. C'est comme s'il y avait sa place.
Bouh, qu'est-ce que l'alcool me fait dire, encore...
– Viens plus près, chuchote-t-il.
Je me décale jusqu'à ce que ma cuisse frôle la sienne. Et que le frisson accompagnant ce contact remonte le long de ma colonne. Je pose ensuite ma tête sur son épaule, mon besoin de le toucher plus fort que ma gêne. Alors, la main dans mes cheveux, il me demande ce qu'il se passe.
– C'est ma mère, répondis-je simplement.
Je n'ai jamais aimé parler de la maladie de ma mère. Mais là, les mots ont étonnement coulés sur ma langue et voilà que j'ai tout raconté à ce presque inconnu.
– Et voilà, ai-je murmuré quand j'eus finis mon récit avec un sourire triste.
– Wouah, rétorque-t-il simplement.
Et puis, avant que je puisse ajouter quoique ce soit, il m'installe sur ses genoux.
– Écoute, je suis une brêle quand il s'agit de réconforter. Mais laisse moi le faire à ma manière, ok ?
Le regard qu'il glisse vers moi laisse comprendre ses intentions. Et les yeux dans les siens, je me sens mise à nue.
Je hoche alors timidement la tête, et il pose d'abord doucement ses lèvres sur les miennes. Et puis, ses lèvres se font plus féroces, plus appuyés. Son baiser transpire la fougue et sa langue me fait clairement comprendre à quel point il a lui aussi besoin de m'embrasser. Ses mains glissent doucement sous mon pull pour me caresser le dos et mon corps se colle instinctivement au sien.
Je frissonne quand ses lèvres frôlent mon menton et qu'il aspire la peau de mon cou entre ses lèvres. En gémissant, je passe les mains sous son t-shirt, lui griffant le dos maladroitement. Mon manque d'expérience est complètement évident.
– Dis moi ce que tu veux, murmure-t-il à mon oreille.
– Je voudrais...
Les mots sortent et se bousculent entre mes lèvres et il sourit dans mon cou, sans cesser l'assaut de ses lèvres douces. Il ne dit rien mais empoigne mes cuisses pour me rapprocher encore plus de lui. Je pousse un petit gémissement, flattant certainement son ego, quand il écarte ses lèvres de mon cou. J'ai tellement envie de lui que j'ai l'impression que je pourrais exploser à tout moment. Je n'avais jamais ressenti ça avant. Ne sachant pas trop quoi faire, je laisse Tewis me guider.
– Est-ce que tu veux que je te caresse ?
Il touche doucement mon entrejambe et ajoute :
– Ici ?
La façon dont il me regarde suffit à me rendre folle. Alors, sans hésitation, je hoche la tête.
Mon pouls s'accélère tandis qu'il déboutonne mon pantalon doucement. Il enlève ensuite mon t-shirt, et la gêne refait surface. Je n'ai pas l'habitude d'être vu autant dénudée. Surtout sous un regard si insistant. Et puis, Tewis a dû voir tant de filles, des filles plus belles que moi. Je lève les mains pour cacher mes seins, mais il les rattrape au vol et les repousse sur le côté.
– Ne te cache pas de moi. Jamais.
– C'est juste que...
Je fuis son regard et il ne me laisse pas finir ma phrase.
– Je suis sérieux, Lou. Tu n'as pas à te cacher. Tu es magnifique.
– Mais...tu es sorti avec tellement de filles.
– Jamais avec quelqu'un comme toi.
Je relève les yeux et lis de la sincérité dans les siens. Il se place soudainement au-dessus de moi, me forçant à m'allonger.
Je ne réponds pas et il glisse la main entre nos deux corps, pour me caresser doucement le ventre. Des frissons me parcours le corps.
– Oh, Tewis...
Il triture ensuite l'élastique de ma culotte, semblant hésiter à aller plus loin. Une foule de questions se bousculent dans ma tête, mais je les oublie dès l'instant où sa main se glisse dans mon sous-vêtement. Je l'entends retenir son souffle avant de poser ses lèvres sur les miennes.Il bouge un peu ses doigts, et j'ai un sursaut.
– C'est bon ?
Je hoche frénétiquement la tête et il continue avec un sourire.
– C'est mieux que quand tu le fais toi-même ?
Hein ?
– Alors ?
– Qu...quoi ?
J'ai un peu de mal à comprendre de quoi il parle.
– Quand tu te caresses ? Est-ce que c'est si bon ?
Je suis prise de court et cesse de respirer pendant un instant. Je le fixe, perplexe, et il me retourne mon regard.
– Attends. Ne me dis pas que ça non plus, tu ne l'as jamais fait ?
– Euh...non.
Il soupire.
– Ok...alors, laisse-moi te montrer.
Il continue à bouger ses doigts de manière exquise, et je gémis de nouveau.
– Bordel, tu es tellement mouillée, ajoute-t-il.
Je pousse un gémissement. Pourquoi est-ce que ces mots sont si sexy dans la bouche de Tewis ?
Soudain, un petit pincement envoie une onde de choc dans ton mon corps.
– Oh !
Je me plaque une main sur la bouche, de peur de réveiller ma mère, mais laisse Tewis continuer. Je gémis plus que je ne parle quand j'essaie de lui expliquer, et cela le fait rire. Il recommence à bouger ses doigts, plus vite, et je m'arc-boute sur le canapé. Ses lèvres descendent le long de mon cou, et s'arrête sur mes seins. Il suce doucement mon téton, et je gémis de plus belle. Bordel, qu'est-ce que c'est bon...
Je sens monter une tension délicieuse dans mon ventre tandis qu'il continue de titiller mes seins. Je ferme les yeux et mes jambes se mettent à trembler.
– Vas-y Lou, jouis pour moi.
Ses paroles me font perdre tout contrôle. Ma vue se brouille et je répète son nom, encore et encore, laissant le plaisir déferler dans mon corps. Lentement, il retire sa main et la pose sur mon ventre tandis que je peine à respirer correctement. Mon corps n'a jamais été si énergique et détendu à la fois. Tewis sourit et se relève doucement. Il replace doucement son t-shirt et va s'asseoir nonchalamment dans le fauteuil dans face.
– C'est déjà finit ?
Ma gêne s'entend clairement dans ma voix. Mais, j'aurai pensé qu'il voudrait que je le caresse en retour. Il sourit malicieusement.
– Tu en veux encore ?
– Non mais c'est juste que... Je rougis, je pensais que tu...enfin, que tu aimerais que je te caresse aussi.
– Oh. Non, ça va pour le moment. C'est toi qui avais besoin de réconfort.
J'espère qu'il ne va pas se comporter méchamment comme il sait bien le faire maintenant. J'ai partagé l'expérience la plus intime de ma vie avec lui, et j'espère qu'il a prit autant de plaisir que moi. Je commence à me rhabiller, mais il me tend un mouchoir.
– Pour t'essuyer, précise-t-il.
La façon dont il me regarde en se léchant les lèvres ne m'échappe pas, mais je ne dis rien. Je finis de remettre mes affaires et il se réinstalle près de moi. Sans un mot, il m'enroule dans un plaid et me prend dans ses bras. La tête au creux de son épaule, je m'endors en quelques secondes seulement.
J'entrouvre les yeux quand Tewis me porte jusque dans ma chambre, mais me rendors automatiquement. Quand il me place sous la couette et qu'il m'embrasse, j'aimerais lui dire de rester, mais je n'ai pas le courage de parler. Alors, il part, et je retombe dans un sommeil sans rêve.
C'est le bruit de la cafetière qui me réveille le lendemain matin à l'aube. Je me lève, encore fatiguée et questionne :
– Tewis ? C'est toi ?
J'entre dans la cuisine et à la place de Tewis, j'aperçois ma mère derrière les fourneaux, un grand sourire aux lèvres. Je me frotte les yeux, pensant rêver. Mais non, c'est bien elle. Heureusement, elle ne relève pas la mention de Tewis et annonce seulement :
– Je me sens beaucoup mieux ce matin.
Je la fixe quelques instants, cherchant à déceler un quelconque mensonge. Même si elle est encore très pâle, elle semble sincère. Je la prends donc dans mes bras, et murmure dans ses cheveux :
– Tant mieux. Tu m'en vois ravie.
Elle me rend mon étreinte et on s'installe à table. Elle a sorti le grand jeu pour ce déjeuner. Crêpes, café, jus d'orange...tout est là. En quantité.
– On attend quelqu'un ? Je demande.
Ma mère rougit légèrement et chuchote :
– Je vous ai entendu discuter hier soir. Alors j'ai invité Tewis pour le remercier.
OH MON DIEU. Quoi ? Qu'est-ce qu'elle a entendu, exactement ?
Elle a dit discuter, Lou, juste discuter. Calme-toi.
Mais pourquoi elle a rougie alors ?
Une main sur mon épaule me sort de ma panique en un sursaut. Quand je me retourne et croise le regard de Tewis, j'oublie pourquoi je paniquais une seconde avant. Et puis, avec toute la nonchalance du monde, il plante un baiser sur mes lèvres.
Je l'interroge du regard. Est-ce qu'on est...en couple ? Il me répond d'un sourire malicieux et chuchote à mon oreille :
– Ce que je veux, je le prends.
Un frisson me parcours à cette phrase, qui me laisse pantoise. Mais Tewis, pas le moins perturbé du monde, continue à voix haute :
– Merci pour l'invitation, madame.
Ma mère se retourne avec un regard noir, sa spatule tendue devant elle.
– Pas de madame ici.
Tewis éclate de rire tandis que je reste assise, le regard planté dans mon café. Tout ça est bien trop bizarre.
Et eux, ils agissent bien trop naturellement. Avant d'organiser ça dans mon dos, est-ce qu'ils se sont seulement demandé si j'étais prête pour ce genre de chose ? Parce que ce que ce n'est clairement pas le cas. Et puis, merde, je dois ressembler à rien avec mes cheveux ébouriffés et mes yeux bouffis.
Mais, tout mes doutes fondent comme neige au soleil quand je relève la tête vers Tewis, et qu'il me dévisage avec un désir évident. Il se lèche les lèvres et continue de manger calmement, semblant avoir pleinement conscience de l'effet qu'il me fait.
La scène d'hier soir tourne en boucle dans ma tête et je n'ai qu'une envie : ses mains sur moi.
Je pousse un soupir. Si seulement ma mère n'était pas là...
En face de moi, Tewis étouffe un rire. Il se moque clairement de mon comportement. Je lui lance donc un regard noir, auquel il répond d'un grand sourire. Mon dieu, ce qu'il est beau.
– Tu vas mieux, depuis hier ? Demande-t-il d'un coup.
Dans ses yeux, je lis une sincère inquiétude, qui, je dois dire, me va droit au cœur. La bouche pleine, je hoche la tête, et ma mère ne relève pas. Alors on continue de parler, tout les trois, comme si c'était complètement naturel. Et je suis étonnée d'à quel point tout ça me semble...normal. Je pourrais vite m'y habituer.
Mais, un coup de téléphone, et notre merveilleuse bulle éclate. Le visage de Tewis se ferme en quelques secondes et sans prendre l'appel, il se lève, rassemblant ses affaires.
– C'était qui ? Je demande, soucieuse.
– Personne.
Son ton est froid, et ses traits durs.
Il prend ensuite sa veste, remercie une dernière fois ma mère en s'excusant, et s'en va sans un regard pour moi.
Mon cœur se serre et je retiens ma respiration.
Eh bah, il sera parti aussi vite qu'il est arrivé : en coup de vent.
Je lance un regard triste à ma mère et me lève sans un mot pour aller prendre ma douche. En espérant que Tewis m'appellera, et qu'il sera d'accord pour m'expliquer ce qu'il vient de se passer.

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