Lou
1 an plus tôt...
Le lendemain de mon anniversaire, je me réveille dans un brouillard et avec un mal de tête atroce. Je me souviens vaguement de la soirée, mais il me faut quelques minutes pour savoir pourquoi Tewis n'est pas avec moi, et pourquoi je suis si en colère. Je me redresse en grognant, et ce n'est qu'à ce moment que je remarque le garçon qui dort dans le même lit que moi. J'ai un instant de panique, et je commence à m'agiter, avant de me rendre compte qu'il s'agit de Carter.
Je pousse un profond soupir et me laisse retomber sur le lit derrière moi. Merde, j'ai la tête prise dans un broyeur.
Je sens mon ami se réveiller, et je l'entends rire quand il voit ma tête.
– Quoi ? Je grogne.
– Tout va bien ?
Il pouffe et je le fusille du regard.
– Dis-moi que t'as un cachet, au lieu de te moquer.
Il sourit.
– Je suis sûr que Tessa en a mis dans ton sac.
Il se lève, trébuche sur..., quelqu'un, visiblement, et attrape mon sac de l'autre côté du lit. Il revient en se jetant près de moi, et je grogne.
– Tu ne vas pas essayer de me préserver, hein ?
Il rit encore, et ne répond pas, trop occupé à fouiller dans mon sac. Il en ressort très vite une boîte de paracétamol. Je le lui arrache des mains et prend deux cachets. Carter me fixe, et grimace.
– Quoi ?
Il sort une bouteille d'eau.
– T'aurais quand-même pu attendre que je te donne l'eau, vorace.
J'explose de rire, et la fille sur le sol gémit. Ce son ne fait qu'augmenter nos rires, mais on est interrompus par la sonnerie de mon téléphone. Carter l'attrape, regarde qui m'appelle et me dévisage, les sourcils froncés.
– Tewis ? Je demande.
Il hoche la tête et je lui fais signe de ne pas répondre. Quand la sonnerie s'arrête, il fixe mon téléphone avec de grands yeux.
– Wouah, il t'a laissé un nombre incalculable de messages.
Il me tend mon portable et je l'attrape distraitement. Je me mordille les lèvres, et supprime les notifications, le ventre noué. Je verrais ça plus tard.
Carter me pousse de l'épaule, un sourire hésitant aux lèvres.
– Avoues, c'est la première fois que t'as autant de message, hein ?
Je ris et son sourire se fait plus franc. D'un regard, je le remercie, et il m'attrape la main pour me forcer à me lever.
– Aller, on va manger, ça va te faire du bien.
Je marmonne que je n'ai pas faim, mais il n'y prête pas attention et m'entraîne hors de la pièce. On descend les escaliers et j'ouvre grand les yeux, surprise de trouver autant de monde dormant par terre, plié en deux sur des chaises ou entassés sur le canapé.
On se dirige vers la cuisine et quand on y entre, il y a déjà une dizaine de personnes. Carter attrape un paquet de brioche dans le placard et en distribue. Je grimace quand il m'en met une dans les mains.
– Fais pas cette tête, ça va passer tout seul.
Je secoue la tête.
– J'en suis pas si sûre.
Je croque dedans malgré tout, mais l'envie de vomir que je redoutais tant ne vient pas. À la place, je pousse un soupir de satisfaction. Je ne m'étais pas rendue compte qu'en faite, j'avais super faim.
Carter rit, prenant un air du genre "tu vois, je te l'avais dit". Je lui tire la langue et il fait mine d'être offensé. Puis, il me fait signe d'attendre ici et disparaît aussi vite qu'il peut. Mais il revient très vite, un paquet à la main.
– Je n'ai pas eu le temps de t'offrir mon cadeau.
Il me tend la boîte mais je ne fais pas un geste, ahurie.
– Ce n'était pas déjà tout ça, le cadeau ?
Je désigne la maison et il rit.
– Si. Mais je voulais quand même t'offrir quelque chose.
J'attrape son paquet, et enlace mon ami avant même de l'avoir ouvert.
– Merci, je murmure dans ses cheveux. Pour tout.
Il recule, un sourire aux lèvres.
– Pas de quoi. Mais ouvre-le, avant.
Je déchire le papier, et ouvre la petite boîte délicatement. Dedans, repose un magnifique collier en argent, où il est marqué "CLATT".
– Clatt ? Je demande en riant.
Carter sourit, fier de lui.
– Ouais. C'est nos initiales.
Carter, Lou, Antoine, Tessa, Tewis.
– Oh.
Je me jette sur lui, trop heureuse.
– Merci, merci. C'est trop mignon.
Il se recule et baisse les yeux, mal à l'aise de mon effusion.
– Désolée, je ris. Tu me le mets ?
Je lui tends le bijou et me tourne pour qu'il puisse l'attacher. Tessa arrive au moment où je me retourne, et sa tête encore marquée par le sommeil et l'alcool de la veille me fait rire. Elle tend un doigt vers moi.
– Je t'interdis de te moquer.
Je lève des mains innocentes et retiens mon rire comme je peux. Mais quand Carter explose de rire à côté de moi, je ne tiens plus. Tessa croise les bras, prétendant bouder, et ça ne fait que redoubler mon rire.
– Sérieux.
Elle passe entre nous en bougonnant et on finit par arrêter de rire.
– Eh ! Je la rappelle. Viens voir ce que Carter m'a offert.
Je lui montre mon collier et sa curiosité prenant le dessus, elle s'approche. Je la vois froncer les sourcils et son nez se retrousse, avant qu'elle ne demande :
– Clatt ?
– Ouais.
Je hoche la tête et continue :
– Carter, Lou, Antoine, Tessa, et Tewis.
Elle sourit
– Mmm. Ravie que tu m'aies mis avant Tewis.
Son regard se voile et elle semble se rendre compte du sujet qu'elle vient d'aborder. Mon ventre se serre, et je secoue la tête.
– Ce n'est rien.
Elle me serre la main et je sens la main de Carter sur mon épaule. Je souris, heureuse d'avoir leur soutien.
Antoine apparaît derrière mon amie, et déclare :
– Très joli. Et tu devrais aller lui parler.
Il continue son chemin, et j'écarquille les yeux
– Hein ?
Tessa et moi, on s'exclame en même temps.
J'observe Antoine se servir un verre d'eau, et revenir vers nous d'un pas tranquille. Il me fixe et soupire.
– Il n'a fait que de m'appeler. Il dit que c'est un malentendu. Et aussi que si tu ne réponds pas, il va se pointer ici pour s'expliquer.
Je frémis quand j'entends sa dernière phrase, mais la relègue dans un coin.
– Et tu le crois, toi ?
Il soupire et nous regarde un à un. Je sais très bien sans les regarder qu'il lit le même air sceptique sur le visage de mes amis que sur le mien. Antoine se passe la main dans les cheveux, et danse d'un pied sur l'autre, l'air hésitant.
– Écoute, il ne voudrait certainement pas que je te dise ça, mais, je vois bien la façon dont il te regarde. Et comment il se comporte avec toi. C'est réel. Cette fille, là, c'est rien, crois-moi.
Il soupire une nouvelle fois et passe la main dans ses cheveux.
– Au-moins, écoute le.
Je croise les bras, comme si tout ce qu'il avait dit ne m'avait pas touché, et réplique :
– C'est ton ami, normal, que tu le défendes.
Il grimace et hausse les épaules.
– Comme tu veux. Mais à ta place, je répondrais au téléphone avant qu'il ne débarque.
Levant les yeux au ciel, je me détache de l'emprise de mon amie, et pars m'enfermer dans la salle de bain sans un mot. Après tout, il a raison. Plus vite ce sera réglé, mieux ce sera.
Je m'assois sur le rebord de la baignoire et prends une grande inspiration avant d'appeler, sans prendre la peine d'écouter ou de lire ses messages. Il décroche à la deuxième sonnerie et quand son souffle résonne dans l'appareil, la colère et la frustration grondent en moi.
Pourtant, quand il murmure mon prénom d'une voix hésitante, j'ai le souffle coupé. Merde, pourquoi sa voix est si sexy ?
Mon cœur bat à cent à l'heure, et je suis incapable de formuler une phrase.
– Lou ? Tu m'entends ?
Je ravale la boule que j'ai dans la gorge et lui répond difficilement.
– Oui, oui.
Il semble soupirer de satisfaction à l'autre bout du fil
– J'ai bien cru que tu ne me laisserais jamais te parler.
Il rit, mais je sens bien que ce n'est pas sincère. Alors, je suis partagée entre l'envie de le rassurer et celle de lui hurler dessus.
– Mmm.
Je ne trouve rien d'autre à dire, et je ne suis pas encore décidée : est-ce que je veux vraiment l'écouter, ou lui dire de me foutre la paix ?
Il se racle la gorge au moment où quelqu'un frappe à la porte.
– Merde, je vais me pisser dessus, là.
Je ne reconnais pas la voix, mais j'entends très bien qu'il s'agit d'un mec. Donc je crie :
– Fais pas chier et va faire dehors !
Je me plaque la main sur la bouche, choquée de ma propre brutalité. Mais bon, il faut bien que j'exprime ma colère d'une façon ou d'une autre.
J'entends le mec s'en aller en grognant, ce qui me tire un sourire satisfait.
– Euh, Lou ?
– Oui, désolée.
Je ferme les yeux et des larmes que j'ignorais être là coulent sur mes joues.
– Je crois qu'il faudrait qu'on...
Arrête.
Je ne finis pas ma phrase et je sens l'inquiétude dans sa voix quand il me demande :
– Qu'on quoi ?
Je ne réponds pas, et il s'empresse de dire :
– Non, tu sais quoi, attends, avant de me quitter. Laisse-moi au moins une chance de m'expliquer.
– D'accord, je réponds d'une petite voix.
Je me rassure, en me disant que c'est juste pour le voir une dernière fois.
– Je peux venir te chercher ? Je vais péter un câble, si j'attends plus longtemps.
– Ok.
– Merde, tu peux dire quelque chose de plus d'une syllabe ?
Je le vois presque passer la main dans ses cheveux, comme quand il est anxieux.
– D'a-ccord.
Il grogne dans le téléphone et marmonne qu'il arrive.
Quand il raccroche, je reste là, les bras ballants, à fixer mon reflet dans le miroir. J'ai des cernes sous les yeux et mes cheveux sont en bataille, alors je passe mon visage sous l'eau, et me coiffe avec un peigne posé sur le côté.
Le temps passe très vite, et j'entends bientôt de nouveau frapper à la porte. Je suis toujours assise sur la baignoire, cherchant à trouver ce que je vais pouvoir dire, et faire. Cette fois, c'est la voix de Tessa que j'entends à travers le bois de la porte.
– Lou ? Tewis est en bas. Il dit que vous vous êtes mis d'accord pour qu'il vienne te chercher.
J'ouvre la porte brusquement et elle sursaute.
Je hoche simplement la tête, l'embrasse sur la joue, et retourne dans la chambre pour prendre mes affaires. Je descends les escaliers sans un mot et passe devant Tewis sans lui accorder un regard. J'évite sa main quand il essaie de m'attraper le bras et me dirige à grand pas vers la cuisine. Carter et Antoine y sont toujours. Ils me fixent tous les deux d'un air inquiets. Je les rassure dans sourire et les enlace l'un après l'autre.
– Merci beaucoup. C'était géant. Et désolée pour tout le bordel avec Tewis.
– T'en fais pas.
Je hausse les épaules et demande à Carter :
– Tu veux que je revienne aider à ranger ?
Il secoue la tête.
– Non, c'est bon. On va embaucher ceux qui sont restés dormir.
– Ok.
Je les embrasse une dernière fois, avant de sortir de la pièce. Je repasse devant Tewis, toujours planté dans le salon, et vais m'installer dans sa voiture sans lui décrocher un mot.
Il me rejoint très vite, et, bordel, je me retiens de lui sauter au coup pour l'embrasser.
Tewis soupire, allume la voiture et démarre en me fixant. Il replace très vite son regard sur la route et ne prononce pas un mot. Mais arrivé à un feu rouge, il se tourne vers moi, l'air perdu.
– Bordel, ton silence me tue, là. Parle-moi.
Je croise les bras, le dévisage, et me retourne vers la fenêtre. Je ne préfère pas faire de scène maintenant. On risquerait d'avoir un accident.
Dans un soupir, il redémarre et on ne parle pas jusqu'à ce qu'on arrive chez lui. Je n'avais même pas fais attention qu'il m'avait emmené ici.
– On sera plus tranquille, dit-il simplement.
Dans un hochement de tête, je sors de la voiture, et on va jusque dans sa chambre.
Il allume une cigarette et je le regarde. Merde, il a vraiment l'air de regretter.
– Combien de temps ? Je demande.
Il semble surpris de m'entendre, et ses yeux me détaillent, cherchant à comprendre ce que je lui demande.
– Quoi ?
Il fronce les sourcils et il paraît si sincère que ça me fait mal au cœur.
– De quoi tu parles ?
Je lève les bras.
– De quoi je parle ? De quoi je...
Je pouffe, et je me rends bien compte que j'ai l'air d'une hystérique.
– Ça fait deux fois que tu me sors ce rire. Tu commences à me faire sérieusement peur. Tu vas bien ?
Je le dévisage. Il se fout de moi, là ?
– Pas vraiment, je grogne entre mes dents.
Il baisse les yeux, et je me sens coupable d'être si froide. Mais ensuite, je me rappelle ce qu'il a fait hier et je bous de colère.
– Mais merde, ça fait combien de temps que tu baises cette fille ?!
Il écarquille les yeux de surprise, et je dois dire que ma façon de parler me surprends moi-même, mais je garde contenance et le toise. Le choc passe dans ses yeux, puis vient l'incompréhension.
– Tu parles de la fille d'hier, là ?
Il fronce les sourcils et je demande :
– Parce qu'il y en a d'autre ?
– Quoi ? Non...bien sûr que non.
Il se retourne en jurant, et passe la main dans ses cheveux.
– Merde, Lou. Cette fille, elle m'a embrassé alors que je lui avais dit que je ne voulais pas. J'ai eu un moment de surprise mais je te promets, je l'ai repoussé avant de venir te retrouver.
Je le fixe, et il a l'air tellement sincère que j'ai un moment d'hésitation. Mais je croise les bras et ma colère ne diminue pas.
– C'est ça. Et moi je me suis fait tringler par accident quand t'es parti.
Il a un hoquet de surprise, et la fureur emplie son regard.
– Putain ! Arrête de parler comme ça.
Je le fixe avec insolence, sans prononcer un mot. Je sais que ça le rend dingue, et, honnêtement, j'en joue. Je suis trop blessée et en colère pour avoir des états d'âme.
– Merde, Lou, je...
Il s'approche de moi, plus calme, mais j'ai un sursaut et un mouvement de recul quand il lève la main vers moi. Celle-ci retombe entre nous, et je vois à quel point il est blessé par mon rejet. Il se détourne et traverse sa chambre pour sortir par la porte fenêtre.
Il reste là quelque instant, et je ne bouge pas d'un cil.
Le doute commence à grandir en moi, et je me demande si je ne l'ai pas accusé à tort. Je me tortille sur place, mal à l'aise et quand il se retourne, il a l'air tellement perdu que je m'avance vers lui. Cette fois, c'est lui qui recule et il lève les bras en l'air. Sa colère soudaine me prouve qu'il ne sait plus quoi dire pour me monter qu'il dit la vérité.
Je baisse la tête et murmure :
– Je n'ai pas vraiment couché avec quelqu'un.
Il ne relève pas et s'exclame :
– Putain, tu veux que je te dise quoi de plus ? Tu veux qu'on appelle Steeve, Lucie, tout ceux qui étaient avec nous ? Pourquoi tu penses que j'ai besoin de quelqu'un d'autre ?
Maintenant, je ne lui laisse pas le loisir de reculer, et m'approche franchement, posant mes lèvres sur les siennes. Il soupire contre ma bouche et ses bras m'enlacent. Ces même bras qui me poussent presque avec violence contre le mur derrière moi. La passion qui l'anime nous consume tout les deux et il plaque son corps contre le mien, avant de décrocher ses lèvres des miennes.
Son combat intérieur se reflète dans ses yeux, et je le vois hésiter entre le désir et la colère. Sa poigne se fait plus ferme sur mes poignets, tandis que ses yeux me transpercent
– Pas la peine d'appeler Steeve, je murmure, le souffle encore court. Je me suis certainement fais des films, mais, tu passes tellement peu de temps avec moi que j'en ai déduis que tout tes « trucs », c'était de retrouver une fille.
Il grogne contre mon oreille et la mordille doucement, contrastant avec la fermeté de ses mains.
– Bordel, je t'interdis de douter de moi encore une fois. Je ne vois personne.
Sa voix rauque et pleine de désir vibre dans ma poitrine et il m'embrasse avec force.
– C'est insupportable.
– Désolée.
Je ne sais pas trop comment ça se fait que ce soit moi qui me retrouve à m'excuser, mais je suis bien trop occupée par mon désir pour m'en préoccuper.
Tewis m'attrape les cheveux d'une main, et tire légèrement dessus pour m'obliger à lever la tête.
– Promets-le-moi.
Je hoche la tête et me mord la lèvre, ce qui attire son regard directement sur ma bouche. Mon envie qu'il m'embrasse me consume et me fait me tortiller entre ses bras mais il n'y prête pas attention et continue :
– Je veux l'entendre.
– Promis, je murmure.
– Excuse-moi de t'avoir mis de côté. Mais, tu me fais confiance, n'est-ce pas ?
– Oui, je chuchote.
Son regard se voile, et il cède enfin, fondant sur mes lèvres comme un prédateur sur sa proie. Je me cambre contre lui et le laisse enfoncer sa langue dans ma bouche et jouer avec la mienne. Il gémit de satisfaction et je le sens durcir contre moi. Ses mains glissent sous mon t-shirt, et je me colle encore plus contre lui. Je soupire contre ses lèvres et au moment où sa bouche se pose dans mon cou, la porte claque.
Tewis pose son front au creux de mon épaule et grogne.
– Tewis ? Tu es rentré ?
La voix de Katie se rapproche de plus en plus, et elle entre dans la chambre sans frapper. Je rougis instantanément et elle émet un hoquet de surprise. Sa bouche forme un "o" parfait et je gigote, mais Tewis ne bouge pas d'un pouce.
– Merde, maman.
Sa plainte est étouffée par mon corps, mais on entend toute les deux très distinctement ce qu'il dit. Je reste à fixer sa mère, et elle n'a aucune autre réaction que de cligner des yeux sans s'arrêter.
– Euhh...je vais vous laisser.
– Ouais, fait ça.
Il redresse la tête une fois sa mère partie, et plonge son regard dans le mien.
– Putain, c'était trop gênant. T'étais pas obligé de me laisser là, avec ta mère qui me fixe.
Il rit doucement, et prend ma main.
– Mmm. Crois-moi, si je m'étais retourné, ça aurait été pire.
Il s'écarte et baisse les yeux vers son entre-jambe. J'explose de rire quand je vois son érection évidente. Il sourit aussi m'embrasse sur la joue avec affection.
Je suis surprise de ce geste, mais ne fais aucune remarque, et il m'entraîne dans la cuisine.
– On va se faire des sandwichs. Et ensuite...il me sourit malicieusement, je te parle de ton cadeau.
– Mon cadeau ?
J'essaie de lui tirer les vers du nez, mais il ne veut rien me dire. À la place, il me demande d'où vient mon collier, et quand je lui explique la signification, il sourit tendrement. Le caressant du bout de doigts il murmure :
– Je l'aime bien finalement, ce type.
Je hausse un sourcil suggestif et fais la moue.
– Ah, vraiment ?
Il avale sa bouchée de travers, et tousse bruyamment.
– Pas dans ce sens, putain.
Je ris de ma vanne et il me regarde de travers.
– Quoi ? Je demande. Tu n'aimes les hommes, principalement ?
Il me sourit et cette fois, c'est lui qui hausse un sourcil suggestif.
– Absolument pas. Tu veux que je te montre à quel point je n'aime pas les hommes ?
Il passe la langue sur ses lèvres et un frisson remonte le long de mon dos. Son rire résonne dans la pièce, parce qu'il sait très bien l'effet qu'il me fait et je grogne.
– Et mon cadeau, alors ?
Un sourire sincère étire ses lèvres et il m'annonce :
– Toi et moi, on part en week-end.
Il me fixe en attendant ma réaction et je ne trouve rien d'autre à faire que de rester là, à le regarder, abasourdie. Je le vois blanchir et il se tord les mains.
– Quoi ? Ça te plaît pas ?
Je sors de ma transe en voyant son air inquiet et souris de toutes mes dents.
– Non ! Enfin si, beaucoup ! J'ai juste été surprise.
Merde, je ne m'attendais carrément pas à ça.
Je le serre dans mes bras, touchée de cette attention. Je ne pensais pas qu'il était le genre à faire des cadeaux mais là, il dépasse des espérances que je n'avais même pas.
– Merci, je murmure à son oreille.
Je me recule, il me rend mon sourire et je sautille sur place. Je lui dépose tout un tas de baisers sur les lèvres, et il sourit encore plus.
– Moi aussi, je n'ai pas aimé passer autant de temps sans toi. Au moins, on va pouvoir rattraper le temps perdu.
Il me lance un sourire malicieux et je hoche la tête en souriant. Puis, je demande :
– On part quand ?
Il éclate de rire, soulagé et amusé, et secoue la tête.
– Toujours aussi pressée, à ce que je vois.
Je hoche la tête frénétiquement et passe à une autre question.
– On va où ?
Il me fait un clin d'œil et je sais déjà que même sous la torture, il ne me dira rien. Dans un soupir, je m'accroche à son bras et dit :
– Faut au moins que tu me dises ça, pour mes bagages...
Il rit de nouveau, et secoue la tête.
– Tu ne m'auras pas.
Je fais la moue et croise les bras sur ma poitrine, faisant semblant d'être vexée, mais il voit clair dans mon jeu et m'embrasse au lieu de répondre à mes questions.
– C'est les vacances, vendredi prochain, annonce-t-il finalement. Le train est à 18 h.
Il refuse de me dire un mot de plus sur notre week-end.
Le reste de la journée se passe dans un calme bienvenu, et je me dis vaguement que je ne sais toujours pas ce qu'il fabrique tout ce temps où il me dit qu'il a des trucs à faire. Mais, je ne veux pas gâcher ce bon moment, alors je n'en parle pas. Et puis, je n'y pense plus jusqu'à ce qu'il me ramène chez moi.
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Reviens moi
RomanceLou, 16 ans, a une façon bien à elle de tourner la page sur son passé. Et elle est persuadée d'avoir la bonne méthode. Mais a-t-elle vraiment oublié son amour ? C'est ce qu'elle va découvrir quand son passé va refaire surface. Ceci est peut-être un...