Chapitre 29

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Lou

Quelques jours après, j'entends vaguement Tewis se lever pour aller au lycée. Je reste au lit jusqu'à 14h et je suis encore en slip quand on sonne à la porte. Je ne prends pas la peine de plus me rhabiller, tire sur mon t-shirt, et vais ouvrir.
Une fille, plus petite que moi, me regarde de ses grands yeux marrons. Un grand sourire aux lèvres, elle passe la main dans son carré et pi

Une fille, plus petite que moi, me regarde de ses grands yeux marrons. Un grand sourire aux lèvres, elle passe la main dans son carré et piaille :
– Salut, Lou.
Je grimace, et fronce les sourcils.
– T'es qui, toi ?
– Euh...
Elle tord ses mains devant elle.
– Tewis ne t'as pas prévenu ? C'est lui qui m'a donné le code.
– Tewis ?!
Et puis soudain, je remarque le sac posé à ses pieds, et je me rappelle que Lilou devait venir. Mais je ne pensais pas qu'elle viendrait aujourd'hui.
– Lilou ? Je m'assure.
Elle hoche la tête, et je m'efface, pour la laisser entrer.
– Désolée, c'est le bordel.
Elle fait un vague signe de la main, et pose son sac sur le canapé. Je la laisse faire, et retourne à mon café. Je bois tranquillement quand elle se poste devant moi, les mains sur les hanches.
– Tewis m'a dit que tu me ferais visiter Paris. On y va ?
Je la regarde, sous le choc. Mais pour qui elle se prend, celle-là ?
Je cligne des yeux.
– Pourquoi tu vas plus au lycée ? Continue-t-elle. T'es surdouée ? Malade ? D'ailleurs je suis venue te voir à l'hôpital et...
Bordel mais faites-la taire !
– Je me suis fait virer, je grogne.
Elle cesse soudainement de parler, et me fixe en marmonnant :
– Oh.
Mais elle se reprend vite, et me demande :
– Et tes parents, ils font quoi dans la vie ?
Je saute brutalement de la chaise et colle mon visage au sien. J'attrape son poignet et le serre de toutes mes forces.
– Tu. Ne. Parles. Pas. D'eux.
Ses yeux papillonnent et elle recule en grimaçant.
Je la bouscule et vais m'enfermer dans ma chambre. Non, mais, sans déconner, elle se prend pour qui celle-là, à venir chez moi, et à me questionner ? Je n'ai aucune envie qu'elle reste ici.
Je grogne. Pourquoi faut-il toujours qu'on vienne me faire chier ?
En tout cas, hors de question qu'elle dorme dans ma chambre. Sinon, je vais l'étrangler dans son sommeil.
J'attrape une cigarette et l'allume brutalement. Je la fume tranquillement, allongée sur mon lit, quand on frappe discrètement à ma porte. Je souffle et ne réponds pas. Mais cette conne continue, alors je saute de mon lit et ouvre violemment la porte. Son visage se rempli d'effroi et elle rougit.
– Euh, désolée. Je ne voulais pas te contrarier.
Je la fixe, tentant de comprendre pourquoi elle s'excuse. Est-ce qu'elle veut me demander quelque chose ?
– Ça ne marche pas avec moi, je dis.
– Quoi ?
Elle me fixe, semblant réellement ne pas comprendre de quoi je parle.
Je soupire.
– Laisse tomber.
Je vais pour refermer ma porte, mais elle coince son pied devant. Je la regarde avec mes yeux les plus noir, mais elle dit quand même :
– J'aimerais bien...apprendre à te connaître.
– Pas moi.
Elle soupire et passe la main dans ses cheveux.
– Comme tu veux.
Enfin, elle a compris. Elle remonte le couloir, et je lui crie :
– Fais comme chez toi, ma poule.
Et puis je referme et finis ma clope, assise devant ma fenêtre ouverte. Je ne la cerne pas, cette fille. Et puis, je me demande bien ce que Tewis lui trouve. Plus simple qu'elle, ça n'existe pas.
Je fixe mon reflet dans le petit miroir accroché au mur. Je suis bien plus belle qu'elle, je me rassure.
Je reste dans ma chambre jusqu'au retour de Tewis, et jusqu'à ce que leur rires m'insupporte. Je me lève donc en grognant. La jalousie me tord le ventre, et c'est insupportable. Je balance un pot à crayon par terre avant de claquer la porte derrière moi.

Tewis

Quelques minutes plus tôt...

J'entre dans l'immeuble, épuisé. Je viens d'enchaîner 3h de sport, et je dégouline de sueur. Mais, Lilou m'a prévenue qu'elle était arrivée, et ça suffit à me motiver. J'espère que ça c'est bien passé, avec Lou...
Quand j'ouvre la porte, tout est calme, alors je me dis qu'il n'y aucun problème. Lilou est tranquillement assise sur le canapé, et elle me regarde avec un grand sourire.
– Salut, grand sportif.
– Salut.
Je lui rends son sourire, et l'enlace.
– J'ai l'impression que ça fait une éternité ! S'exclame-t-elle.
– Parce que ça fait une éternité, je réponds. Je suis content que tu sois venue.
Elle hoche la tête, et je demande :
– Lou n'est pas là ?
– Oh, si. Elle est dans sa chambre.
– D'accord...et ça a été, avec elle ?
Elle grimace.
– Bah, tu m'avais prévenue qu'elle était ronchon, mais je ne pensais pas que c'était à ce point. Et puis, c'est quoi le problème avec ses parents ? Elle est devenue complètement agressive quand j'ai parlé d'eux.
Je soupire. Pas étonnant, qu'elle soit devenue agressive.
– Hum...sujet compliqué. Mais ils ne vivent pas ici.
Elle hoche la tête, et je désigne le couloir.
– Je te laisse 5 min, je vais prendre ma douche, ok ?
Elle hoche la tête et se rassoit.
– Je ne bouge pas.

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