La peau d'Elena se hérissa sous le souffle chaud et un peu enivré de Travis. Légèrement surélevée par rapport à lui, ses genoux collés contre les jambes de l'homme, celui-ci avait la tête relevée vers elle, la dévorant du regard, s'attardant sur ses lèvres. Il déglutit tandis qu'il fit parcourir ses doigts sur le long de son cou, puis sur sa gorge, jusqu'à venir se heurter au décolleté de la robe de chambre d'Elena.
Son cœur s'affolait. Tous ses sens étaient en éveil, et elle devait se retenir d'onduler sur le bas-ventre de Travis, dont elle sentait le sexe se durcir sensiblement. Il colla son torse à sa poitrine, et entreprit de défaire lentement la ceinture d'Elena, dégageant ses épaules, puis retirant sa lingerie d'un coup sec afin de dévoiler sa peau nue, et sa poitrine à peine cachée par le haut de son pyjama. Une expression de désir passa sur le visage du jeune homme, et ses mains se positionnèrent fébrilement sur sa taille.
- T'es tellement...
Elle déglutit, la peau enfiévrée par la chaleur et la fermeté des mains de Travis, qui luttait à présent de toutes ses forces contre l'envie de lui ôter son haut, de saisir ses seins et de l'embrasser. Au lieu de quoi, il la fit basculer sur le lit sans crier garde, lui arrachant un petit cri de surprise - et d'acquiescement. Il s'installa au-dessus d'elle, collant leurs corps l'un à l'autre. Dans cette position, Elena ne pouvait plus douter de son érection, ni de l'humidité au niveau de ses cuisses.
Elle le voulait, en elle. Le désirait, comme elle n'avait jamais désirer personne. La tête lui tourna lorsqu'il passa délicatement ses mains sur ses jambes nues. Un énième gémissement lui échappa et ricocha sur les lèvres de Travis, à quelques centimètres à peine. Elle sentait son regard dévorer sa bouche, mais n'osait pas franchir la ligne.
Les mains d'Elena s'agrippèrent aux bras musclés de Travis, de chaque côté d'elle, dans une tentative désespérée de maintenir le peu de volonté qui lui restait. Cela ne fit que renforcer l'expression d'avidité sur les traits de l'homme, et de couper son souffle encore un peu plus.
- Travis, s'il te plaît...
Il voulut lui répondre mais un bruit sourd provenant du salon de la suite lui coupa la parole, et les mots restèrent au fond de sa gorge. Le corps d'Elena se raidit et elle tourna vivement la tête en direction de la porte tandis que Travis resserrait sa prise sur ses poignets, tendu. Immobiles durant une dizaine de secondes, le cœur battant à tout rompre avec l'espoir inavoué que ce n'était rien d'important, ils entendirent finalement la voix enrouée d'Harold.
- Ma tête...
Travis et Elena échangèrent un regard. La jeune femme ne savait pas comment interpréter la lueur qu'elle devinait tout au fond de ses yeux, ni l'expression mélancolique sur ses traits lorsqu'il la dévisageait. Son souffle l'excita et elle sentit sa respiration se calmer. Que n'aurait-elle pas donné pour prolonger cet instant...
En douceur, Travis lâcha ses poignets et se redressa lentement, la dominant de toute sa hauteur. Embarrassée, Elena couvrit sa poitrine à moitié découverte de ses mains, un goût désagréable d'inachevé dans la bouche.
- Travis ? Elena ?
Le brun s'écarta vivement d'elle tandis qu'elle se remettait en position assise, ne parvenant à croire ce qu'il venait tout juste de se passer. Elle avait été si proche de l'embrasser... de le sentir...
Pourquoi ne l'avait-elle pas fait ?
Il la sortit de son reproche silencieux en lui tendant nonchalamment sa robe de chambre, son séduisant visage redevenu sérieux et impassible, comme à l'accoutumée. Elena rougit, désemparée. Dire que qu'une minute auparavant, elle pouvait y lire toutes ses émotions, tous ses sentiments... La sensation qu'il n'avait plus de secrets pour elle venait tout juste de s'envoler.
Elle se vêtit rapidement, refoulant sa déception.
- J'ai arrêté de compter à partir du huitième, avoua-t-il avec désinvolture.
Elle lui retourna un regard interrogateur tout en nouant sa ceinture autour de sa taille. Le bruit de verres s'entrechoquant leur parvint, et Travis levant les yeux au ciel, bras croisés.
- Tu m'as demandé combien de verres j'ai bu, non ?
- C'est...
- Tu devrais saisir l'occasion d'être seule avec Harry pendant que je vais me doucher, lança-t-il d'une voix légèrement trop forte pour être naturelle.
- Travis... tenta de le retenir Elena.
Mais il l'ignora et se dirigea à grandes enjambées vers la salle de bain, sans un regard pour elle. Le claquement de la porte, définitif, la fit tressaillir. Seule avec son amertume au milieu de l'immense chambre, elle ferma les yeux pour tenter de reprendre ses esprits.
Ses mains tremblaient, et elle serra les poings en observant fixement la porte derrière laquelle Travis se terrait. La colère remplaça bien vite la déception, ses dernières paroles résonnant dans sa mémoire. Sa froideur la blessait, ses remarques plus encore. Repenser à ses doigts qui se baladaient sur elle, à sa bouche tentatrice et l'habileté avec laquelle il avait défait ses vêtements la mettait en colère. Honteuse au souvenir d'avoir gémit et de l'avoir supplié, elle se retint de donner un coup de pied au sol, rageuse.
Alors, c'est tout ? Tu t'amuses avec moi puis tu me plantes comme ça ?
- El ? s'éleva une fois de plus la voix d'Harold.
Ses ongles s'enfoncèrent dans la paume de ses mains. Elle devait reprendre contenance, se calmer. Secouant la tête pour se rafraîchir les idées et se recomposer un visage souriant et serein, elle s'employa refaire les draps, mettre de l'ordre dans la chambre de Travis avant de rejoindre le salon.
Harold était assis sur le canapé, les cheveux en pétard, la cravate dénouée et le visage cerné. Pourtant, d'une autre manière que Travis, il était tout aussi attirant.
- Tu m'as appelée ? demanda la jeune femme en s'approchant de lui, inquiète devant sa mine fatiguée.
Il releva la tête, ensommeillé, mais fronça néanmoins les sourcils, intrigué.
- Que faisais-tu dans la chambre de Travis ? demanda-t-il, une légère raideur dans la voix.
Le visage d'Elena resta de marbre, impassible. Vivre aux côtés des Anderson lui avait au moins appris à garder la maîtrise de ses émotions.
- Rien, mentit-elle en s'approchant doucement de lui. Je ne faisais que refaire son lit, comme chaque matin.
Harold demeura muet pendant un instant, laissant une silence pesant s'installer entre eux, sans cesser de la dévisager avec une pointe de soupçon dans le regard qu'Elena devinait aisément. Elle se retint de crisper machinalement les doigts. Enfin, le jeune homme passa une main tremblante sur son visage fatigué, ses épaules se voûtant.
- Excuse-moi... c'est juste que je n'ai pas l'habitude d'avoir une assistante.
- Ce n'est pas plus mal, souligna-t-elle. Toi, au moins, tu es capable de te débrouiller comme n'importe quel adulte, alors que Travis est...
- Un assisté ?
- Je n'ai pas le droit de dire de telles choses.
- Mais tu le penses.
- Peut-être.
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Every Breath You Take : Alliances | Tome 1.
RomanceDepuis toujours, Travis Anderson rêve d'hériter d'Anderson Luxury, dont son père est le fondateur. Entreprise pionnière dans le monde du luxe, sa puissance ne fait plus aucun doute. Seul problème de Travis : son frère aîné, Harold. Plus brillant, pl...