Every Breath You Take : Alliances | Tome 1.

26.5 - It's a Men's World

Le jour suivant, Elena se réveilla dans les bras de Travis, enivrée par son parfum, le nez enfoui dans la nuque de celui-ci. Les yeux à peine entrouverts, elle resta calée contre lui, entièrement nue, n'osant pas s'éloigner une seule seconde de peur que ce vide terrible ne la happe de nouveau. Travis loin d'elle, Elena suffoquait. Oubliait de respirer, manquait de se perdre. La pulsation lente et profonde de son âme calmait toutes ses angoisses, et les flashs de la veille lui revinrent. Après lui avoir parlé des avances de plus en plus insistantes d'Harold ainsi que de son comportement troublant, Travis, mu par la rage, l'avait fait taire d'un baiser impérieux, violent, déchirant. Si Elena avait voulu se débattre un instant, l'ardeur et la colère qui pulsaient dans les veines de Travis au souvenir des doigts de ces autres sur les siens l'avaient finalement emporté sur son indignation. Il devait la posséder, la prendre, se remémorer que chaque parcelle de son corps lui appartenait, qu'elle lui était complètement sienne. Comment lui interdire cela, quand Elena ne pouvait nier l'évidence - celle que Travis régnait en maître dans son esprit comme dans son cœur ? Comment lui refuser de conquérir ses courbes lorsqu'elle se perdait loin de lui ? Cessant de protester, gagnée par ses caresses fermes, autoritaires qui provoquaient des vagues de frissons en elle, Elena avait rendu les armes pour mieux pactiser avec lui.

La nuit dernière, Travis s'était une nouvelle fois surpassé, et la jeune femme avait même senti son âme s'envoler et tourbillonner avec fureur au-dessus de son corps tant les assauts violents et puissants de son amant la comblaient. Combien d'orgasmes la possédaient, la bâillonnaient, l'empêchaient de se rebeller ? Ses protestations mourraient avec elle quand les doigts de Travis dévalaient sa silhouette, agrippaient ses hanches, ordonnaient son plaisir. Dès que les lèvres de Travis effleuraient sa peau, elle se perdait dans un paradis qui ne disait plus son nom. À ses côtés, Elena en oubliait même jusqu'à son prénom : penser aux conséquences de ses actes lui paraissait bien loin désormais, et elle aimait Travis encore plus pour cela ; ce pouvoir qu'il avait sur elle de lui rendre une jeunesse et une insouciance qu'elle n'avait jamais pu connaître.

Les bras de Travis se refermèrent doucement sur sa taille comme s'il craignait qu'Elena ne s'échappe. Ne comprenait-il pas qu'elle demeurait parfaitement incapable de vivre sans lui dorénavant ? Elle se releva pour déposer un léger baiser sur ses lèvres, et Travis gémit de plaisir, avant d'ouvrir un œil ensommeillé. Sa main droite remonta jusqu'à la nuque de la jeune femme et s'enroula dans ses cheveux pour prolonger leur étreinte de quelques secondes, puis il lui sourit avec une tendresse qui réchauffa son âme.

- Explique-moi comment tu fais pour être aussi belle, même au réveil ?

- Venant de toi, je m'attendais à mieux qu'un cliché de ce genre, s'amusa Elena en se lovant contre lui.

- Disons que ta présence annihile mes neurones chaque jour, un peu plus. Tu sais que tu m'empêches de réfléchir correctement ?

- Ah oui ?

- Oui... particulièrement quand tu es dévêtue à ce point... souffla-t-il alors que ses doigts dévalaient l'échine d'Elena avant de se perdre au niveau de son entrejambe ?

Elena déglutit pour ne pas laisser paraître son trouble, son visage demeurant désespérément sérieux. L'arrogance qui ourla la bouche de Travis l'avertit que ce dernier n'était pas dupe. Les cuisses d'Elena se contractèrent instinctivement, mais elle resta aussi stoïque que possible, le regard planté dans celui, plus sauvage, de son amant. Les ongles de Travis griffèrent tendrement la chair d'Elena, près, trop près de son fourreau trempé. Il se mordit les lèvres, et une myriade d'images pornographiques défilèrent dans l'esprit de la jeune femme. Bien décidée à ne pas se laisser malmener par lui, elle se releva pour se caler sur lui, ignorant son érection grandissante. Les couvertures, qui préservaient encore un peu de secrets d'elle-même, coulèrent de ses épaules et révélèrent un corps souple et mince, qui captura les yeux de Travis en une demi-seconde. Un sillon délicat creusait le buste d'Elena, depuis la naissance de sa poitrine à son intimité. Le regard de Travis s'attarda sur ses seins ronds et fermes, ses doigts se crispant sur le haut de ses cuisses galbées pour mieux de retenir de les empoigner avec sûreté. Avec un sourire mutin, Elena repoussa ses cheveux en arrière, dans un geste sensuel qui excita un peu plus Travis dont le souffle court tendait ses abdominaux. Sans aucune pudeur, elle s'assit sur le membre durci du jeune homme, qui haussa un sourcil interrogateur.