Elena sanglota un long moment sur l'épaule de Marco, sans se soucier de la présence d'Harold ou des conséquences sur le chef des Lions. Il la serra contre lui, sans pour autant la presser. L'entendre hurler autant, aussi meurtrie, le brisait au plus profond de son être ; que cela soit pour un autre n'y changeait rien. Marco n'avait jamais supporté de la voir misérable.
Ses doigts caressèrent ses cheveux et il colla sa tête contre la sienne, fébrile. Même s'il désirait avant toute chose la réconforter, il ne pouvait empêcher les battements de son cœur de s'accélérer ni de ressentir la joie qui explosait en lui. D'un seul coup, le monde reprenait de couleurs, comme si un voile de poussière venait d'être balayé de sa vision. L'odeur du parfum d'Elena lui parvenait pleinement et lui procurait plus de plaisir que les instants d'intimité avec Natalia ne lui avaient jamais donné. Sa peau contre la sienne le brûlait malgré leurs vêtements, et l'envie de l'embrasser, de se remémorer le goût salé de ses lèvres le saisit, mais il se contint.
Pour le moment, la sentir contre lui suffisait. C'était plus de bonheur que ces quatre dernières années où il avait connu l'enfer sans elle.
À cet instant, Elena parut reprendre une partie de ses esprits et se souvenir que Marco l'enlaçait tendrement, qu'elle hurlait contre ses épaules. Elle se dégagea de lui subitement, tourmentée. Le vent rageait encore dehors, mais l'infime possibilité de rattraper Travis la traversa, et elle repoussa violemment Marco pour se diriger vers la porte, mais il la maintint avec fermeté contre lui, le torse plaqué contre son dos. Il contracta ses muscles au maximum alors qu'elle se débattait comme une furie.
- Laisse-moi passer !
- Ça ne sert à rien. Il est parti, tu viens de te transformer en poussière sous ses yeux, haleta Marco, qui avait du mal à la ceinturer.
À force de ne plus la voir aussi souvent, il en oubliait la force insoupçonnée qu'elle possédait malgré son petit corps. Pire, son tempérament de feu et son mental en fer forgé lui refusaient le moindre échec. En dépit de toute sa puissance, Marco devait lutter pour ne pas la laisser s'échapper.
Il la traîna contre son gré vers le fond de la pièce, le plus loin possible de la porte, en ignorant la pluie de coups qu'elle assénait contre son torse et ses pieds qu'elle écrasait de tout son poids. Comme elle ne cessait pas de se débattre, il la plaqua contre le mur avec brutalité, les mains ancrées sur ses épaules, son corps presque collé au sien pour l'empêcher de se démener contre lui. Vaincue, elle enroula ses doigts autour de ses poignets et bascula sa tête en arrière pour contenir ses sanglots.
- Tout est de ta faute ! pleura-t-elle, impuissante. Comment est-ce que tu as pu me trahir de la sorte ? J'étais enfin heureuse !
Le ton brisé et désespéré de sa supplique anéantit un peu plus Marco, mais amplifia également sa fureur. Il poussa un hurlement où douleur et colère se confondaient, et Elena daigna lui adresser un regard rempli de larmes. Leurs yeux s'accrochèrent aussitôt ; ils connaissaient par cœur le chemin qui les menait l'un à l'autre. Marco exultait de bonheur - il rêvait toutes les nuits de ses yeux - mais aussi de rage.
- Je suis navré, Elena, mais la situation ne pouvait plus durer ainsi ; elle m'asphyxie, j'étouffe, j'en crève. Comment ne peux-tu pas comprendre ceci ? Dans le temps, tu ne pouvais pas vivre sans moi ! gémit-il d'une voix déchirée.
- J'ai changé Marco, et putain, tu n'imagines pas à quel point j'ai galéré pour y parvenir ! Tu n'imagines pas... le nombre de larmes, de douleurs, de cauchemars que j'ai endurés après notre rupture ! Travis m'a ramené d'entre les morts, c'est ça que tu veux entendre ? Et bien, tu peux être ravi, tu viens de m'y renvoyer tout droit.
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Every Breath You Take : Alliances | Tome 1.
RomanceDepuis toujours, Travis Anderson rêve d'hériter d'Anderson Luxury, dont son père est le fondateur. Entreprise pionnière dans le monde du luxe, sa puissance ne fait plus aucun doute. Seul problème de Travis : son frère aîné, Harold. Plus brillant, pl...