Chapitre 66 « Tu m'étouffes »

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—— Maya——

Fin août 2019

Je faillis balancer mon portable à l'autre bout de la pièce lorsque qu'il sonna pour me réveiller. Pas la moindre envie de sortir du lit et de vivre cette journée.

Comme pour arranger les choses, Hydra sauta sur la couette pour réclamer de l'attention et de la nourriture.

— Pas maintenant, grognai-je, Tu sais très bien que ton maître aime pas quand tu montes sur les canapés et les lits.

Mais la chienne ne bougea pas, soulevant mon bras avec sa truffe pour y glisser sa grosse tête. Rendant les armes, je la caressai pendant quelques minutes avant de finir par me lever pour enfiler un jogging d'Haks et un t-shirt.

Je traînai des pieds jusqu'à la pièce à vivre pour faire du café. Il pleuvait des cordes dehors, on sentait que l'été prenait fin. Je n'avais vraiment pas envie de sortir. Mais ce soir, je jouais pour la première fois Odette, héroïne du Lac des Cygnes, au Palais Garnier, et clairement, il fallait que j'aille m'entraîner.

Ma motivation était au point mort, je n'avais envie de voir personne, de rester toute la journée à traîner sur le canapé, oublier les gens, oublier qu'Hakim me manquait et qu'il n'avait toujours pas eu de date concernant sa libération. J'en avais marre.

Ignorant le troisième appel entrant de ma mère je soupirai en me laissant tomber dans le canapé avec mon café. Hydra sauta à côté de moi, comme d'habitude.

Finalement, un appel de Laure me tira un peu de ma léthargie.

— Oui, dis-je en décrochant.

— Maya, je viens de voir la costumière, nous nous sommes mises d'accord pour que le dernier essayage soit demain à 10h.

Je ne compris pas pourquoi elle me donnait le rendez-vous le lendemain alors que la représentation était le soir même.

— Mais, ce soir je porte quoi ? demandai-je.

— Comment ça se soir tu portes quoi ? Ce soir tu es libre Maya.

J'écartai mon téléphone de mon visage, mon Dieu, j'avais confondu les jours, nous étions jeudi.

— Ah oui pardon, merci Laure.

Raccrochant, je poussai un soupir de soulagement. Il faudrait tout de même que j'aille m'entraîner, mais au moins, cela pouvait être plus tard.

Hydra avait envie de sortir, je me décidai à l'emmener faire un tour rapide pour avoir ensuite tout le temps de traîner dans l'appartement d'Hakim comme une âme en peine. Elle bondit au moment où je saisissais sa laisse et, après avoir enfilé les baskets que m'avait offert Clem pour mon anniversaire et un sweat à capuche d'Hakim, je la suivis dehors.

La chienne trottinait joyeusement à côté de moi et je rabattis la capuche sur ma tête pour tenter de rester au sec. Quel temps de merde. Les gens tiraient activement la tronche autour de nous et je ne devais guère avoir l'air plus heureuse.

Quand nous eûmes parcouru une paire de kilomètres dans les rues détrempées, je repris la direction de l'immeuble d'Haks, toujours aussi morose. Hydra se secoua dans tous les sens en entrant dans le hall, arrosant au passage un couple de petits vieux qui récupérait son courrier.

FélinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant