Félins

Chapitre 63 « Y'a walou, Namira »

——Maya——

Des coups frappés à la porte de la chambre me tirèrent de mon sommeil, je n'avais absolument aucune envie de quitter la bulle chaleureuse qui m'entourait.

— Maya ? Hakim ? Vous êtes là ?

Je reconnus la voix de Lucie de l'autre côté de la porte. À contrecœur, je me détachai des bras qui m'entouraient et me levai pour entrouvrir à ma meilleure amie.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demandai-je.

— Oh putain, j'avais oublié que t'étais blonde ! Dieu merci tu es vivante. On se faisait du souci ! Vous avez disparu en vous insultant hier soir et on a plus vu personne de toute la nuit ! Hakim est là aussi ?

Je hochai la tête, un peu gênée, je n'avais pourtant aucune raison de l'être, mais au vu des événements de la veille...

— Oulah, vue ta tête vous vous êtes pas réconciliés en faisant une partie de cartes. Bon, on vous attend d'ici une demie heure pour le brunch, vous avez tout raté cette nuit, alors essayez de vous rattraper maintenant parce que Ken et Clem partent ce soir.

— D'accord, à toute.

Je refermai la porte sans plus de cérémonie. Hakim s'était retourné sur le ventre et avait enfoui sa tête dans l'oreiller.

— Debout Tigrou, ils nous attendent, dis-je en me dirigeant vers la salle de bain.

Lorsque j'en sortis quelques minutes plus tard, je constatai qu'il n'avait pas bougé d'un poil.

— Hakim !

Consternée, je rejoignis le lit pour lui pincer les côtes. Un grognement protestataire émana du coussin.

— Lève toi, on doit se rattraper pour hier.

Comme il ne réagissait pas plus, je le pinçai à nouveau et seule sa main bougea pour saisir mon poignet.

— Putain Haks, t'auras tout le temps de dormir quand on sera rentrés à Paris, bouge toi.

Il se retourna en grommelant dans sa barbe. Et ses paupières se soulevèrent faiblement.

— Pourquoi t'es aussi casse-couilles de bon sbah toi ?

— C'est pas le matin Hakim, il est treize heure.

Sa paume quitta mon poignet pour remonter le long de mon bras nu et venir appuyer sur mon épaule pour m'inciter à me coller à son torse. Je me laissai faire, déposant un baiser sur sa clavicule.

— Tu sens bon, apprécia-t-il en entourant mes épaules.

— Pas toi, grognai-je, Vas te laver ils nous attendent.

Il me pinça à son tour les côtes à travers la serviette de toilette qui entourait mon corps et je sursautai.

— J'aurais dû te laisser te noyer dans le lac.

Levant les yeux au ciel, je me redressai pour lui adresser un regard sévère.

— C'est pas un lac Haks, c'est un étang dans lequel il doit y avoir à peine 1m20 d'eau au plus profond, te prends pas pour Clark Kent. Allez-lève toi, sinon je t'attends pas !

Hakim pouvait vraiment être une sacrée enclume quand il s'agissait de se lever. Alors je quittai le lit pour m'habiller, mais me rendit compte avec désespoir que je n'avais pas apporté mon sac dans la chambre la veille. Merde.

— Haks... J'ai laissé mes affaires dans le vestiaire hier. Je peux pas m'habiller...

— Bah reste là, ou vas-y à poil.