— C'est mort, tranchai-je, hors de question que je dépose plainte.
Lucie et Clem échangèrent un regard entendu, elles allaient se liguer contre moi.
— Je vous vois venir toutes les deux, c'est non. En plus là c'est dégueulasse vous êtes à trois contre un.
— Quatre, corrigea Doums, j'nique la police mais là c'est quand même mieux de traîner cet enculé en justice.
Ah ben super, si lui aussi s'y mettait.
— Tant qu'Haks est pas de retour je ne parle plus de ça.
Ils levèrent tous les yeux au ciel en même temps, sachant très bien que lui aussi serait contre.
— Maya, c'est la meilleure façon pour que vous vous en sortiez au mieux tous les deux. Il faut tout leur dire même le passage à tabac, insista Lucie.
Je ricanai.
— Ben voyons, vous voulez aussi qu'Haks aille leur demander un petit séjour en prison pour le plaisir ? Vous avez pris quelque chose ou quoi ? Vous passez votre temps à dire « fuck les keufs » dans vos sons et là vous envoyez votre frère se dénoncer ? Je leur fais absolument pas confiance. Tu vas voir qu'à la fin Benoit va sortir sans rien et qu'Hakim va prendre tarif. C'est juste mort.
Je sentais que Ken était un peu d'accord avec moi, c'était forcément une idée des filles.
— Elle a pas tort, admit-il, on va attendre Haks. Il tranchera.
Un soupir de soulagement m'échappa. Clémentine allait protester mais son rappeur lui fit signe de garder ses arguments pour plus tard.
Une demie heure plus tard, j'ouvrais la porte aux frères Akrour. Hakim avait l'air un peu plus calme.
— Ça va ? murmurai-je.
Il me répondit par un hochement de tête un peu sombre. Idriss nous dépassa pour rejoindre les autres.
— Hakim...
Le rappeur ferma les yeux quelques secondes.
— Ouais.
— Je suis désolée...
Je ne savais pas pourquoi je lui présentais des excuses mais j'avais l'impression qu'il était fâché contre moi.
— T'as pas à être désolée. C'est juste...
Sa phrase resta en suspens et je fronçai les sourcils.
— Viens m'aider à faire du café pour tout le monde, lui dis-je.
Il opina de la tête et me suivit à la cuisine. Les autres ne nous prêtèrent aucune attention, du moins ils le feignirent.
— Dis moi ce qu'il y a, s'il te plaît. J'ai l'impression que tu m'en veux encore.
Alors que je m'affairais dans les placards, je l'observais du coup de l'œil triturer fébrilement ses chevalières.
— Ça me fout le seum que tous les connards qui braillent sur les réseaux sachent que ma meuf s'est faite violer et que j'ai rien fait pour la protéger.
Hiroshima dans mon ventre.
Ses mots se bousculaient dans mon cerveau, pourtant seul deux marquaient mon esprit : « ma meuf ». Après un léger temps de réaction, je me tournai vers lui, mourant d'envie de l'embrasser. Mais je me contentai de glisser mes bras autour de sa taille et de cacher mon visage dans son cou pour y déposer un baiser.
— On s'en fout des gens. Primo ils savent pas que je suis « ta meuf » comme tu dis. Deuxio, ce n'est pas vrai que tu n'as rien fait pour me protéger. C'est ma faute parce que je t'ai exclu, d'ailleurs dès que tu as su la vérité... On peut pas dire que tu sois resté les bras croisés. Tertio, je supporte pas que tu t'en veuilles pour quelque chose qui est tout sauf ta faute.
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Félins
FanficUn connard m'a renversée avec sa BMW. Ce qu'il ignorait, c'est que mon corps, c'est mon outil de travail. Je suis danseuse. Rien ne m'empêchera jamais d'être la meilleure. Et surtout pas un crétin de rappeur. Hakim & Maya (Tome 1 - Avide Tempêt...