Plusieurs sonneries répétées à ma porte me tirèrent d'un sommeil profond.
Un grognement à proximité me rappela la présence d'Hakim dans mon lit.
30kg de plomb dans mon crâne.
Les sonneries s'intensifiaient, de plus en plus rapprochée les unes des autres.
— Vas ouvrir, putain d'ta race.
Alors, certes j'avais dit « pas de mots doux », mais je n'avais pas non plus dit « insulte moi au réveil ».
— Parle mieux, répondis-je en me frottant le visage.
Ma voix ressemblait vaguement à celle d'un travesti du bois de Boulogne.
Je tendis le bras pour éclairer l'écran de mon portable.
Qui pouvait bien sonner chez moi avec autant d'insistance à 7h du matin ?
Je me levai avec difficulté, titubant sous le poids de ma gueule de bois. Il devait me rester encore pas mal d'alcool dans le sang.
D'un pas mal assuré, je me dirigeai jusqu'à la porte d'entrée alors que la sonnette continuait de retentir.
Sans prendre le temps d'observer dans le judas j'ouvris la porte et sursautait violemment en me retrouvant face à elle.
Encore une fois, je fus saisie par sa beauté douloureuse. Ses cheveux blonds platine qui encadraient un visage de poupée insolent, ses lèvres charnues et roses qui lui donnaient toujours cet air à la fois ingénu et boudeur, ses yeux bleus vifs entourés de longs cils noircis par tant de couches de mascara. Elle était toujours beaucoup trop maquillée, de longues stries noires recouvraient la peau duveteuse de ses joues, me signifiant que, comme d'habitude, elle avait fait de grosses conneries.
— Joanna, soufflai-je.
— Maya, il faut que tu m'aides.
Combien de fois avais-je entendu cette phrase dans sa bouche ?
Sans que je ne l'y ai invité, elle me poussa presque pour rentrer dans l'appartement. Joanna s'affala dans le canapé, ramenant ses genoux recouverts par des collants résille contre sa poitrine inexistante. Sa robe trop courte remontait, et de là où j'étais, je pouvais voir les moindres détails de sa culotte en dentelle noire. Elle s'alluma une cigarette sans me demander une quelconque permission.
Quelle élégance, pensai-je.
— Tu veux un café ? demandai-je d'un ton neutre.
— T'as pas un truc plus fort ?
Je secouai négativement la tête et elle haussa les épaules, l'air de dire qu'elle se contenterait du café.
Quand je revins, une poignée de minute plus tard, Joanna m'attendait, toujours dans la même position.
Je lui tendis sa tasse, elle ne me remercia pas, ce n'était pas son style.
— Qu'est-ce que tu veux ?
— J'ai besoin de 1500 balles, d'urgence, et que tu m'héberges pendant une semaine ou deux.
Comme toujours.
— C'est non. Je ne te filerai plus d'argent Jo, et il est hors de question que tu dormes ici.
Elle me jeta un regard mi-terrifié, mi-implorant.
— S'il te plaît Maya, c'est la dernière fois. Je te jure, je me suis cassée de chez Carl. Je veux tout arrêter, je dois juste de l'argent à un type. Mais après c'est fini, je me barre à l'étranger, en Pologne je sais pas, mais je te promets que c'est la dernière fois.
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Félins
FanficUn connard m'a renversée avec sa BMW. Ce qu'il ignorait, c'est que mon corps, c'est mon outil de travail. Je suis danseuse. Rien ne m'empêchera jamais d'être la meilleure. Et surtout pas un crétin de rappeur. Hakim & Maya (Tome 1 - Avide Tempêt...