En un instant ~ Zerano

Chapter 49 ; Fin

Arrêt sur image. Le temps s'était comme arrêté sur la plaine.

L'aura présente s'était comme transformée. Il y régnait dorénavant une pesante et profonde tristesse, et un silence de plomb entourait les deux hommes.

La bête, toutes griffes sorties, avait bondi sur son cher et tendre, tandis que ce dernier était paralysé par la peur. Des larmes salées coulaient sur leur visage, stagnaient dans leur cou et leur torse. Une rage intense se dessinait sur la gueule du tigre, ses crocs brillants et son museau retroussé n'étant que de pauvres détails par rapport à son imposante carrure élancée dans le ciel.

Le temps reprit, le coup tomba. La patte de l'animal déchirant le gilet, le t-shirt et le torse de son adversaire. Adrien tomba a terre, son sang commençant déjà à couler sur le sol. Une entaille mortelle.

Thomas, tout du moins ce qu'il en restait, enfermé dans sa forme surnaturelle, se trouvait à quatre pattes au-dessus de son amant, le regardant agonisé par sa faute. Sa respiration se faisait haletante, et très vite elle ne devint qu'un murmure au milieu de la plaine.

Alors il hurla, il hurla tout son chagrin, son impuissance face à son acte terrible. Son corps fut prit de convulsions, et il alla s'effondrer aux côtés du corps d'Adrien. Avec cet excès de colère envers lui-même, son désespoir lui rongeant l'esprit, la désolation qui émanait de tout son corps, Thomas redevint le jeune homme aux oreilles rousse, à la fine carrure, que tout le monde aimait.

Il pleurait, parfois criait, et caressait encore et encore la joue de son amour, qu'il pensait éteint. Il priait pour un miracle, un dieu qui puisse refermer la plaie béante qu'il avait faite. Seulement, le sang continuait doucement de s'évader du corps d'Adrien, lui-même ne pouvant rien y faire. Sa respiration était toujours faible, trop faible, mais c'est pourtant ce qui réveilla Thomas, le faisant se lever, et enrouler le t-shirt et le gilet de son ami autour de la plaie.

< Je suis tellement désolé Adrien, tellement.. Ne meurs pas je t'en supplie.. Pardonne moi, je n'étais plus moi-même, je ne suis pas bon, c'est moi qui doit mourir, pas toi, je ne mérite pas de vivre.. Regarde ! Ce que je deviens, une bête, une affreuse bête, sans âme, sans sentiment, elle prend le contrôle de moi et détruit tout sur son passage.. Je ne suis qu'un monstre, une horreur, une erreur de la nature.. Pitié Adrien, vie, mon dieu vie.. Et tue-moi ensuite. >

Ses larmes tombaient sur les joues de son bien aimé, tandis qu'il le soulevait et priait pour que son cœur ne s'arrête pas. Sur le chemin, Thomas ne cessait de coller son oreille près de la bouche d'Adrien pour entendre sa respiration. Le trajet lui paraissait interminable, les arbres se dédoublant toujours à force de les regarder.

Après plusieurs minutes de marche, en serrant toujours son homme contre lui en essayant de stopper l'hémorragie, Thomas commençait enfin à entendre le bruit de la fête se déroulant toujours au manoir. Il ouvrit la porte de la baie vitrée et sans regarder autour de lui, apporta le corps presque sans vie d'Adrien au salon.

Tous les participants à la fête de Bboy, ceux tout du moins qui étaient encore dans un état assez sobre, furent abasourdis par la vision que leur offraient Thomas et Adrien, leurs amis de toujours.

Bill, le plus sobre de tous mais également le plus sérieux, courut vers Thomas et le corps qu'il pensait mort, et dit :

< Oh mon dieu, Zera ... Qu'est-ce qu'il s'est passé ?! >

Thomas ne donna pas de réponse, sa tête était baissée, ses yeux ne reflétaient plus rien, c'était comme si son corps était, comme celui d'Adrien, inanimé.

Quelques heures plus tard ...

Tous les amis et proches d'Adrien s'étaient rejoins au manoir, tandis que Bill, Etoiles, Brybry, Aypierre et Fukano étaient restés au chevet du streamer.

Ce dernier était plongé dans un profond coma depuis sa blessure, et personne n'osait plus parler à son ami, Thomas, qui n'avait de toute façon pas décroché un seul mot, ni un seul son.

Un des médecins qui avait accueilli l'ambulance dans laquelle se trouvait Adrien, se rapprocha de la bande d'amis, et dit calmement :

< Votre ami devrait, sauf si complication se produit lors de l'IRM, s'en sortir, mais il est plongé dans un coma suite au choc, et nous ne savons pas vraiment quand est-ce qu'il va se réveiller. Les hommes en face de lui le regardaient, blancs comme linge, alors que Thomas n'avait toujours pas daigné lever la tête du sol clair de l'hôpital. Permettez-moi de vous parler un à un, pour connaître la raison de cette blessure messieurs.

- Il n'y avait que moi. Chuchota Thomas d'une voix brisée. Nous nous promenions dans la forêt, et en arrivant sur la colline, une mère ours je suppose nous fonça dessus, pour surement protéger le petit qu'il y avait derrière elle. J'ai réussi à l'effrayer, ensuite je me suis dépêcher de ramener Adrien au lieu de la fête. C'est tout. >

L'homme en blouse blanche fit mine de comprendre le récit de Thomas, mais son visage dénonçait un certain doute. Ses amis le fixaient tous, certains désolés et d'autres encore choqués. Il ne reprit pas, et repartit vers la chambre où se trouvait Adrien, alias Zerator, l'homme charismatique qui faisait chaviré les cœurs, malgré qu'aujourd'hui, ce soit sa vie, qui chavirait.

Et voilà. Après plusieurs mois voir même années, j'ai enfin eu le courage et l'envie folle de finir cette histoire. J'espère de tout cœur que vous aurez aimé partager avec moi cette aventure, tout du moins que quelques personnes aient remarqué que j'ai posté ce chapitre haha. Un épilogue va arriver bientôt et ce sera enfin la fin finale (et oui) d'En Un Instant. 

Venez en commentaires me donnez votre ressenti sur cette fin, et d'ailleurs sur l'histoire en général, si certains chapitres vous on plus ou moins plu que d'autres, etc. Merci à tous d'avoir été là pour me faire part de vos précieux conseils, et d'être encore présent aujourd'hui, malgré cette looooongue pause que j'ai faîte.

N'hésitez pas à partager cette fanfiction (je sais même si il y a encore des gens qui lisent ce genre d'histoire mdrr j'reviens de loin), maintenant qu'elle est terminé ^^

Merci encore, à très vite pour l'épilogue !

La bise,

Pepita.