Epilogue

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Près de trois mois après l'accident, Adrien, dit Zerator, était toujours dans un lourd coma. L'entaille qu'avait crée Thomas s'était refermé, et il y restait dorénavant une grande cicatrice recouvrant le torse du blessé.

Tous les jours, Fukano allait passer une ou deux heures au chevet de son amant, lorsque sa famille n'y était pas pour prier le retour de leur fils. Quelques semaines après l'arrivée à l'hôpital d'Adrien, et les visites récurrentes de Thomas, l'infirmière s'occupant des bandages du blessé avait remarqué que ce dernier venait toujours entre midi et deux, lorsque personne ne pouvait venir voir son cher et tendre. Alors elle prit l'habitude d'apporter un repas chaud à Fukano, tout droit sorti de la cafétéria se trouvant aux abords de l'hôpital.

Cependant, le regard ambré de l'hybride ne retrouvait pas son éclat, l'envie irrésistible de donner sa vie pour celle d'Adrien occupant tout son esprit. La seule animation du pantin qu'il était devenu était le mouvement de ses doigts sur la joue et les lèvres de son amour perdu. Quelques fois, des larmes inondaient les draps du lit, quand Thomas explosait de douleur et de haine envers lui-même. Alors l'infirmière venait le réconforter, lui expliquant qu'il n'avait rien à se reprocher si son ami était dans un tel état. Quelle idiote, tout ça était à cause de lui.

Un matin, au printemps suivant, Thomas entra dans la chambre d'Adrien. Le visage de ce dernier était inondé par le soleil entrant dans la pièce, et cet image donna à Thomas l'envie de se jeter sur ses lèvres, le caresser, l'embrasser encore, comme si cela pouvait le réveiller. Il se résigna assez vite, prit la chaise de l'autre côté du lit et, comme à son habitude, se pencha sur le lit et resta planté là. Pensant rêver, il sentit des tremblements sous son bras posé sur celui d'Adrien. Il fixait la perfusion planté dans le bras de son ami, et dans sa confusion, il entendait un violent bip émané de la machine près de lui.

Soudain, deux infirmières et un médecin entrèrent dans la chambre, ce qui sortit Fukano de sa rêverie, et le bousculèrent même pour approcher le lit d'Adrien. Ils éteignirent la sonnerie de la machine, et un silence de plomb s'installa dans la pièce. Ils observaient le blessé avec énormément d'entrain, quand ce dernier gémit doucement et bougea le bout de ses doigts. Thomas bondit sur ses jambes et serra les barreaux du lit de toutes ses forces en fixant son amant.

< Monsieur, est-ce que vous m'entendez ? Vous pouvez bouger vos doigts ou ouvrir les yeux ?

- Moooui ... répondit Adrien en plissant les yeux de douleur.

- Restez calme, je suis le médecin Simard, et vous êtes à l'hopital depuis maintenant quatre mois et six jours. Vous avez été admis cet automne avec une énorme blessure sur votre torse et vous êtes tombé dans le coma depuis ce jour. Nous nous sommes occupés de cette... griffure... mais vous vivrez avec une cicatrice conséquente dorénavant ... Après le retour du silence, il gémit :

- J'ai soif ...

- Je vous apporte de l'eau tout de suite Adrien, s'empressa de répondre l'infirmière qui s'occupait de lui, ainsi que de Thomas quand il venait. >

               Après encore un mois d'observation, Adrien, streamer de feu, put sortir de l'hôpital, pour retrouver son ancienne vie. Sa famille l'avait raccompagné à son ancien appartement, là où ils allaient faire le ménage entre ses anciens meubles. Son ancienne voiture était toujours garé dans son ancien garage privé, même si sa mère l'empruntait quelques fois, pour aller voir sa famille. Toute cette nostalgie entourant Adrien lui fit peur, et une fois rentré dans son appartement avec ses parents et quelques autres membres de son entourage, il chercha activement un calepin où il aurait pu noter le numéro de son meilleur ami, et un téléphone pour l'appeler au plus vite.

< Allo ? Une voix fatiguée et sans vie décrocha.

- ... Thomas, c'est toi ?

- A ... Adrien ?

- Oh mon dieu ... Thomas il faut que tu viennes me voir, m'expliquer ce qui m'est arrivé, mes parents m'ont dit que tu étais avec moi quand je suis arrivée à l'hôpital et j'y compr... >

Thomas avait raccroché.

Sous le choc, Adrien s'effondra sur le parquet, et sa mère accourue pour le voir. Malgré que les médecins aient dit qu'il n'aurait pas de séquelles, elle s'inquiètait énormément de la réintertion de son fils dans la vie.

< Je vais bien, ne t'inquiètes pas, juste un petit étourdissement. Je vais venir me reposer au salon.

- Oui, tu as raison ... Allez viens je t'aide. >

Une fois revenu sur le canapé près de sa famille, Adrien s'enferma dans ses pensées. Prit de remords, et avec le besoin de parler à son homme, Thomas envoya un message à Zerator :

De FUKANO à ... :

< Salut Zera. Excuse-moi d'avoir raccroché. Si tu veux, nous pouvons nous voir au fameux parc, près de chez Bryrby. Si tu te souviens de ce parc... J'essaierai de tout t'expliquer, et tu pourras me faire ce que tu veux. Je suis tellement désolé. Mais je ne suis plus rien sans toi. Donne-moi une heure, je n'ai rien à faire de toute façon. A bientôt, j'espère. >

Adrien leva les yeux au plafond, et un flashback de lui et Fukano, sous une fine pluie s'embrassant à pleine bouche, sur un banc au milieu d'un magnifique parc. Bien sur qu'il se souvient de ce parc. Il se souvient du battement de son cœur lorsqu'il voyait Thomas, qu'il l'embrassait, le maintenant prisonnier de son amour. 

               Qu'importe ce que Thomas avait à voir dans l'histoire de son accident, il veut désormais à tout prix le retrouver, et vivre sa vie avec à ses côtés, avec l'homme ténébreux et magnifique, celui qui le fait fondre avec ses oreilles si particulières, Thomas.



Et c'est ce qu'il fit.

Fin <3

En un instant ~ ZeranoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant