Présent- 27 mars 2018
Ses pieds s'activèrent et son téléphone vibra.
« Je suis vraiment désolée ma chérie, j'ai complètement oublié qu'on allait en ville. J'ai eu tellement de boulot à l'agence. Prends le bus. »
Meika souffla, elle ne comptait plus le nombre de fois où sa mère, Katy, lui avait posé un lapin. Son casier se ferma bruyamment. Elle avait attendu des heures pour rien. L'empathie laissa place à un profond agacement. Ce n'était pas sa journée, vivement qu'elle prenne fin. L'ambiance orageuse n'arrangeait rien, elle était réceptive à toute cette activité électrique qui approchait. On l'interpella quand elle sortit le nez dehors.
— Je t'ai vue jouer du piano ! Puis t'es partie donc je n'ai pas pu te demander depuis combien de temps.
Sa queue-de-cheval cachait une bonne touffe blonde.
— J'avais oublié que tu ne parlais pas, remarqua-t-il en lui souriant. Ta pote m'avait dit que tu jouais du violon. Moi la batterie, c'est mon petit kiffe. Tu en fais dans quel club ? Le Lydie ? Ouais, il est cool.
Meika ne savait même pas son nom, mais il continua de discuter.
— Il y a beaucoup de rumeurs qui courent à ton sujet, certains disent qu'on t'a coupé la langue ou violée. Ils sont cinglés, soupira-t-il, un guidon dans les mains.
Elle grimaça, les adolescents avaient besoin de divertissement. Des jurons remplacèrent ses bonnes paroles et il lui pria de l'attendre. Elle se retrouva avec son vélo, abasourdie. Il se précipita dans la salle de musique pour récupérer sa partition. Ils devaient prendre le bus ensemble, puisqu'il n'était pas fichu de survivre à trois gouttes sur la figure.
Le tas de ferraille apparut à l'angle et ce serait le dernier avant lendemain. Elle jeta un coup d'œil vers la porte. Le dilemme était vite tranché et elle se précipita vers l'arrêt de bus.Son souffle lui manquait.
Elle avait réussi. Ses doigts n'arrivaient plus à tenir la carte. Elle sentit une main qui agrippait son épaule. Elle se retourna. Un aimable étudiant l'avait ramassée. Pendant plusieurs secondes, elle le confondit avec Maria.
Sa vision était si floue. Tout se passait trop vite et dans un brouillard angoissant. Elle s'assit sur son siège avec difficulté. La crise était beaucoup plus violente qu'au bar.
« Je dois penser à autre chose. »Elle toussota et se remémora son extinction de voix, qui était une magnifique ironie. Maria lui avait pris les cours à sa plus grande surprise. Et son exposé lui était passé sous le nez.
Sa peau lui tirait et le bruit du moteur l'assourdissait.
Des élèves avaient fait des commentaires. Voilà pourquoi ce camarade lui avait fait une remarque sur sa réputation.
Les larmes n'hydrataient plus rien.
Donc aucune note pour elle, de toute façon, elle ne voulait pas le présenter.
Un frisson lui parcourut le corps.
Son cerveau saturait, ne pouvant plus se concentrer sur autre chose que la douleur. Ses cordes vocales cherchaient de l'air pour vibrer. Elle tourna la tête.Elle ne recevra pas d'aide.
Les deux seuls passagers ne bougeaient plus. Elle vit que le conducteur ne réagissait pas. Le virage de l'Orage se transforma en ligne droite pour le bus. Le chêne s'approcha dangereusement. Elle s'éloigna le plus possible de l'impact, même s'il n'y avait aucun échappatoire. Elle vit dans les pupilles de la personne d'en face de la véritable terreur.
Elle sentit une chaleur au niveau de son plexus solaire. Le pare-brise se brisa. Des projectiles passèrent aux côtés de Meika, qui s'effondra au sol. Par la fenêtre encore intacte, sa dernière image fut une silhouette au bord de la route.
Un éclair vient de s'abattre sous mes yeux, au même endroit deux ans auparavant. Là où ma vie a basculé, comme la sienne désormais.₪₪₪₪₪₪
L'histoire commence maintenant ! J'ai mis en place mes personnages et Meika va enfin découvrir une nouvelle facette du monde. Le récit se joue ici, chaque paragraphe, chaque mot signifie quelque chose. La jeune asiatique n'en a pas fini de courir ;)
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Courir après la mort. [FINI]
ParanormalSuite au décès de son beau grand-père, Meika s'est refermée sur elle-même. Un terrible accident la plonge dans un profond coma où elle ne reste ni immobile ni même inconsciente. Elle n'a qu'une idée en tête : comprendre le passé de cette famille rec...