Courir après la mort. [FINI]

XVII-

Passé- 30 mai 2018

Nathanaël recula un instant, fixant un point invisible pour le commun des mortels. « C'est lui » s'extasia-t-il avant de se précipiter à sa rencontre. Le jardin était désert alors il ne se fit pas prier pour déballer sa proposition.

— Bonjour Monsieur Leroy, puis-je vous appeler Jean ? salua-t-il en enchaînant. Je sais, vous êtes surpris, vous me voyez et je vous vois alors que je suis encore vivant. J'ai besoin de votre aide.

L'esprit écouta attentivement la suite de ses explications et refusa directement :

— Non.

Sa réponse déconcerta le pompier un instant, il ne s'attendait pas à cette réponse.

— Je ne veux pas être complice d'un nouveau meurtre.

— Ce ne sera pas un meurtre, c'est pour sauver la vie de mon amie. C'est seulement ainsi qu'elle pourra se réveiller.

Il le fixait avec un air horrifié, cette situation familière le propulsa plusieurs décennies en arrière, quand Joël lui avait demandé exactement la même chose. Cette fois, tout était différent : c'était lui l'esprit.

— Avez-vous idée jeune homme, de ce que c'est comme produit ? Le but premier est de tuer, pas de réveiller quelqu'un d'un coma. Certes, ça a déjà marché mais ce n'est pas sans risque.

Nathanaël allait jouer sa dernière carte.

— En vérité, je n'ai pas vraiment besoin de vous, votre fils fera très bien l'affaire. Il m'a déjà rendu service la dernière fois.

Des tremblements le submergèrent. Baptiste avait donné le produit à George, pas à lui.

— Je sais quelles sont les conséquences, Rory en est mort. Je ne ferai pas la même erreur d'accord ? Vous n'avez pas l'air de vous décider, alors je vais aller voir l'infirmier.

Le fantôme prit sa tête entre ses mains. Sa respiration s'accéléra, alors que l'air ne rentrait plus dans ses poumons depuis trois jours.

— Attendez !

Le son se perdit dans le vide, le rouquin était déjà parti. Il se tourna et vit à nouveau l'enfant de dix ans. Alors c'était lui qui le suivait de partout, lui à qui Baptiste avait donné la mort par l'intermédiaire de ce produit.

Il était à présent terriblement seul. Quelques instants plus tard, il errait dans les couloirs sans savoir qu'est-ce qui l'avait préoccupé.