Présent- 20 juillet 2018
Une sonnerie retentit dans l'appartement, Meika embrassa la joue de sa mère en posant son bol dans l'évier.— Oublie pas ta canne, rappela la génitrice en se servant une tasse de café.
Un ricanement accueillit sa remarque, provenant de l'autre côté de la porte d'entrée. Elles l'invitèrent à rentrer et Nathanaël salua le duo :
— Bonjour, je viens chercher la vieille dame qui habite ici.
C'était autour de Katy de s'esclaffer derrière son mug. Un coup de béquille atterrit derrière le genou du nouveau. Une routine s'était installée entre les deux. Quand il n'était pas en service, il l'embarquait dans sa voiture et l'amenait dans divers endroits. Ce n'était pas pour faire du tourisme mais pour améliorer son don.
Il lui offrit son bras pour qu'elle parvienne à descendre les escaliers.
Des amis l'avaient invitée plusieurs fois pendant ces deux dernières semaines mais ce n'était qu'avec lui, qu'elle se sentait à l'aise. L'adolescente sentait un décalage avec eux. Avec le rouquin, elle ne cachait pas sa surprise quand elle croisait des fantômes.
Il râla sur les feux de forêts et cette manie de laisser ses mégots par terre ou de se faire un barbecue sous quarante degrés. Meika se contentait d'acquiescer et de maintenir une mine outrée. Le voir aussi impliqué la faisait toujours rire et il le remarqua.
— Un jour, on va moins faire les malins quand nous n'aurons plus d'oxygène, s'exclama-t-il en bouclant sa ceinture.
Elle posa sa troisième jambe sur la banquette arrière.
— Qu'est-ce que tu fais avec cette mallette ?
Elle l'avait déjà vu quelque part mais en vue de l'absence de réaction de la part du conducteur, elle abandonna. Il embraya sur la prise habituelle de nouvelles.
— Maria rentre dans quatre jours ! Elle voulait me revoir, penses-tu que c'est un bon signe ?
Il essayait de garder une expression enthousiaste mais ses yeux disaient le contraire.
— Est-ce ça va ? Tu t'es encore engueulé avec ton père ?
Il actionna la troisième et évita son regard.
— J'ai pas revu Rory depuis notre dernière sortie tous les trois. Tu l'as vu, il est totalement transparent.
Ses doigts tremblaient, la bonne humeur qui les accompagnait toujours s'était évanouie.
— Mais c'est normal non ? C'est la vie, murmura-t-il en mettant le clignotant.
C'était ce qu'elle s'acharnait à lui faire comprendre depuis des mois. Son masque se reforma et il lui proposa :
— Aujourd'hui, penses-tu que tu es prête à revenir sur le lieu de l'accident ?
La conversation sur son frère était close.
— Tu as raison, plus j'attends, plus j'aurais du mal à y aller.
Il appuya sur l'accélérateur et ils discutèrent de tout et rien jusqu'au fameux Virage de l'orage. Ils se garèrent dans le champ d'à côté. L'arbre calciné pointait fébrilement vers le ciel.
— Le nombre de fois où un feu aurait pu se propager ici, constata le pompier en fixant l'herbe totalement sèche. Ce chêne est un paratonnerre, il protège les maisons aux alentours des éclairs.
Ce lieu ne lui évoquait rien. Son pouls ne s'accélérait pas, sa peur ne la paralysait point.
— Pourquoi m'as-tu emmenée ici ? questionna-t-elle avant de comprendre où il voulait en venir.
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Courir après la mort. [FINI]
خارق للطبيعةSuite au décès de son beau grand-père, Meika s'est refermée sur elle-même. Un terrible accident la plonge dans un profond coma où elle ne reste ni immobile ni même inconsciente. Elle n'a qu'une idée en tête : comprendre le passé de cette famille rec...