XIV-

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Passé- 30 mars 2018

Les mains des Faullier se lièrent, le couple attendait impatiemment son arrivée. Leur café avait été bu depuis une bonne dizaine de minutes, le stress les avait obligés à arriver en avance. Le barman restait en retrait, il avait reconnu la famille de Meika. Tao avait vu l'adolescente courir vers le bus, il se rappelait bien d'elle, qui s'était réfugiée ici quinze jours plus tôt.

Son regard croisa alors celui d'un homme, cinquantenaire, qui était blessé au visage. L'ambiance s'alourdit, les clients parlaient de cet accident depuis une semaine. Un bonjour distant et craintif sortit de la bouche du nouveau consommateur. Il s'installa en face du duo.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? Je sais que votre avocat vous a demandé de ne pas en parler mais s'il vous plaît, expliquez-nous.

La voix de Fabrice était rauque, due au manque de sommeil et aux pleurs intarissables.

— On ne veut pas vous faire de procès, nous n'avons ni l'énergie ni l'argent nécessaire, reprit Katy.

Les yeux verts apeurés du conducteur se posèrent sur l'arrêt de bus, visible à l'autre bout de la rue.

— J'sais plus, j'vous jure que j'ai pas bu, commença-t-il en paniquant. J'avais plus aucun contrôle sur le véhicule, j'vous jure qu'il était en règle, personne n'embarquerait des gosses dans un bus détraqué. C'était dans le virage, v'savez, celui où il y a toujours un éclair qui pète après.

Il faisait craquer ses doigts, chassant sa tension en même temps que les bulles d'air.

— C'est pas la première fois qu'un accident étrange s'est produit. T'as une gamine qui s'est tuée il y a deux ans, au même endroit. J'sais pas ce qu'il a ce virage mais il est maudit. Bref, j'vous jure que si j'avais pu, j'aurais tout fait pour empêcher le bus de rentrer dans cet arbre.

Courir après la mort. [FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant