VIII-

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Passé - 8 novembre 2017

Les bancs s'étaient pratiquement vidés de leur occupant. Deux vieillards semblaient s'y attarder.

— Abi...

— Appelle-moi Isaïah, je t'en prie, coupa-t-il d'un air lasse. Pourquoi es-tu venu à ma rencontre ?

Les piliers les cachaient si bien que le prêtre sortit de l'église sans les voir.

— Je suis confronté à une situation fort délicate. J'ai peur de commettre encore une erreur, commença George en fixant la vierge Marie.

Sa bouche resta scellée pendant de longues secondes. Puis, il lui expliqua la situation. La figure de son ami se décomposa.

— Ce n'est qu'un enfant, il ne comprend pas ce qui lui arrive. Et moi, je lui fais subir cela, conclut-il.

— Penses-tu que c'est la solution ? N'y a-t-il pas d'autres issues ?

Leur regard se croisa une nouvelle fois. Ses yeux bleus montraient sa réelle inquiétude.

— Non, je n'ai pas le choix. C'est vraiment dangereux et il pourrait y avoir encore des victimes.

— George, je te fais confiance. Tu dois suivre tes valeurs.

— Et si elles sont mauvaises ?

Sa remarqua résonna comme un glas.

— Un infirmier me l'a donné, je n'ai plus qu'à prendre la décision. Il est détruit, plus rien ne peut le sauver.

Le silence était lourd de sens.

— Promets-moi de veiller sur ma famille. Je viendrai à ta rencontre, attends-moi ici.

George se leva comme si de rien n'était. Il se retourna vers son vieil ami.

— Autre chose ?

Il s'apprêtait à repartir mais fit demi-tour.

— Oui, je ne t'ai pas tout dit.

Malgré le masque d'impassibilité qu'il s'efforçait de porter, ses pupilles le trahissaient : George avait peur.

Courir après la mort. [FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant