IX-

30 11 14
                                    

Passé- 27 mars 2018

Le vent soufflait encore plus fort ce jour-là, la pluie hésitait à laisser de la place aux éclairs. L'oiseau planait au-dessus des anciens champs de blé. Le petit village se découpa parmi les sapins. Il fallait rentrer avant que l'orage n'éclate. Il eut à peine le temps de se poser sur le clocher qu'un grondement fit trembler la croix. Dans un croassement, il s'envola, mettant le plus de distance entre lui et la tempête. Il prit de la vitesse et se fia aux courants d'air. Le paysage défilait à une vitesse ahurissante. Même si l'hiver s'était retiré, la fraîcheur se ressentait dans les hauteurs. Le décor changea à nouveau, les maisons en pierres étaient remplacées par les blocs de bétons. La masse noire se posa sur un fil, à l'abri des regards. La cour du lycée n'accueillait presque plus personne. Deux silhouettes se distinguaient tout de même au loin. Puis, un élève rentra à l'intérieur du bâtiment et l'autre partit en courant au bout de quelques secondes, abandonnant le vélo. Le bus s'arrêta et l'étudiante s'engouffra maladroitement à l'intérieur. Les yeux noires du corbeau fixaient intensément le transport en commun. Ce dernier démarra en trombe. Ses ailes se déployèrent et le suivirent. La végétation remplaça le ciment.

Les kilomètres s'enchaînaient et les voitures se faisaient de plus en plus rares. Le virage de l'Orage apparut dans son champ de vision. L'animal tourna sur le côté. Il vit à peine la taule qui se froissait contre le chêne dans un bruit sec. L'arbre fut touché par la foudre. Une odeur de brûlée se répandit dans l'atmosphère. L'oiseau ne parvint à s'approcher plus près, il fut assailli par des gouttes. Une personne leva les yeux au ciel et vit le corbeau se mettre à l'abri. La sirène des pompiers ne tarda pas à retentir, faisant écho au claquement des éclairs.

Courir après la mort. [FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant