IV-

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Passé- 1 février 2018

Ses mains encerclèrent sa tête et ses lèvres se posèrent avidement sur les siennes. Elle se sentait entière, enfin. Meika ne savait pas vraiment comment elles avaient pu en arriver là, pelotonnées dans les bras l'une de l'autre. Le lit simple était trop petit. Des questions virevoltaient dans le crâne des deux adolescentes. Pourquoi avait-elle accepté son baiser ? Comment allaient-elles se voir ? Arriveraient-elles à assumer devant le monde entier ? Leur regard se croisa pour la millième fois, elles voyaient leurs pensées à travers leurs pupilles noires.

— Tu y crois toi ? Sérieusement ?

En guise de réponse, Maria embrassa chaque partie de son visage.

— Nous... avons... chanté... Believer tellement de fois... Je crois en... nous.

La jeune asiatique fixa les rideaux formés de notes de musique. Même si cette chanson parlait de la douleur, elle évoquait désormais en Meika de l'espoir, celui de partager un bout de sa vie, d'affronter les peurs de l'autre et de comprendre les siennes. La chaleur au creux de son ventre grandissait au fur et à mesure des jours.

— J'ai peur de perdre cette complicité, de....

Elle ne put finir sa phrase car Maria la serrait fort dans ses bras. Ses cheveux crépus lui firent des frissons dans le cou.

— Promets-moi de faire attention, de ne pas te laisser faire ! s'exclama sa petite-amie.

Ses sourcils se joignirent, elle ne saisissait pas ses propos. Où voulait-elle en venir ? Depuis le repas de famille, Maria n'avait cessé de la regarder comme si c'était la dernière fois qu'elles se voyaient.

Un croassement de corbeau les fit sursauter et un rire retentit dans la chambre. Elle l'embrassa une dernière fois et lui promit de revenir vite, son père l'attendait dans la cour. La maison de Solange devint silencieuse, il était encore tôt.

Courir après la mort. [FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant