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Passé- 7 octobre 2008

La peluche fit un vol plané et passa seulement à quelques centimètres de la cheminée. Meika émit un cri de surprise avant de se précipiter vers son corbeau. Sa peur prit le dessus sur la douleur à son genou. Elle avait trébuché et ses mains avaient claqué violemment le sol. Elle ravala ses larmes et se contenta de bercer son doudou. Elle était impatiente de voir Tonton Jojo et lui dire que sa peluche ne s'était pas fait mal.

Personne.

Pendant des heures, elle attendit, son précieux dans les bras. Sa grand-mère la supplia d'aller jouer au lieu de rester figée là. Étrangement, Solange n'insista pas, elle était trop occupée par la préparation de son repas.

Le soir venu, Meika comprit enfin pourquoi la cheffe de famille courait dans tous les sens. Un homme d'un certain âge s'avança dans le salon, sa mine grisonnante contrastait avec ses yeux bleus. Il poussa péniblement son fauteuil roulant et la gratifia d'un sourire.

La cadette serrait toujours sa peluche dans les bras et fixa le nouveau venu. Ses sourcils se joignirent et elle tourna les talons. Ses petits pieds se précipitèrent vers la cuisine.

— Qu'est-ce que tu as ? Pourquoi pleures-tu ?

Des reniflements entrecoupèrent sa réponse :

— Il a fait... fuir tonton... Jojo.

Solange la prit dans ses bras et la berça. Sa main faisait des ronds dans son dos.

— George va habiter à la maison, il est très gentil, tu verras.

Ses yeux se perdirent dans le vide quelques instants. Elle se demandait si elle avait pris la bonne décision. Elle s'agenouilla difficilement et prit les doigts de sa petite-fille.

— Essaie au moins de lui parler, soupira-t-elle.

Meika se mordit la lèvre inférieure, elle ne voulait pas de George. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle était persuadée que c'était lui qui avait fuir son ami. Tonton Jojo lui parlait à chaque fois qu'elle venait ici, il lui expliquait comment les oiseaux vivaient. Ses paupières se fermèrent, elle ne ressentait plus sa présence. Celle de son beau grand-père avait envahi cet espace.

Elle se sentait seule.

Trahie.

Courir après la mort. [FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant