Chapitre 30 (partie 1) : Desire

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Je vous aurai prévenu... 

***

Mon dos heurte l'îlot, je ne m'étais même pas aperçue que Ace m'avait entrainé jusque-là. Il m'embrasse toujours avec fougue, je peux sentir son cœur battre à tout rompre à travers son tee-shirt. Tiens, à quel moment a-t-il retiré sa veste ? Il se détache de moi, ses yeux sont remplis de désir, et il me soulève avec une aisance déconcertante. On ne va quand même pas le faire là, hein ?

Non, il me soulève simplement pour que je puisse m'accrocher à lui, ses mains soutiennent mes cuisses. On se dirige vers ma chambre. On va le faire alors ? Mon cœur rate deux battements, peut-être trois. J'ai peur. Pas peur de lui, mais peur de me ridiculiser. Est-ce que lui aussi a peur ? Est-ce qu'il l'a déjà fait ? Je me crispe.

_ Law... Je t'aime, sa voix résonne dans mes tympans, haletante, chamboulée.

Il s'empare de nouveau de mes lèvres et je réponds à ce baiser, je me laisse emporter. Tant que c'est lui cela me va. Moi aussi je t'aime Ace. Il se penche, mon corps rencontre la surface molletonnée du lit et lorsque j'ouvre les yeux, je vois son visage au-dessus du mien. Il est magnifique. Ma lampe de bureau diffuse une lumière tamisée mais puissante ; j'ai oublié de l'éteindre en quittant ma chambre tout à l'heure. C'est con, mais ce détail me tracasse.

_ Ace...

Ma voix est rauque, râpeuse, chancelante. Ses lèvres et sa langue ne me lâchent pas.

_ Ace... La lumière... Je préférerai qu'on l'éteigne...

Il gémit. Ace gémit. Mais bon gré mal gré, il cède. Il se relève, je suis surprise de la sensation de froid qui m'envahie brutalement. Il l'éteint, revient en une seconde. Seule demeure la lumière douce et tamisée de la faible lune dont les rayons traversent la fenêtre de ma chambre. Ces quelques secondes m'ont remis les idées en place. Je suis dans mon appartement, Ace, le garçon que j'aime est dans ma chambre et on est à deux doigts de le faire. J'en ai envie, mon corps en a envie aussi, je le sens mais je suis terrifiée à l'idée que ça foire.

_ Est-ce que ça va ?

_ Oui... Enfin je crois... Avouais-je, troublée.

_ On peut en rester là si tu veux, si tu ne te sens pas prête je peux comprendre.

Il est si doux et si prévenant, ça me touche. Il ne se comporte pas en gros connard, il ne cherche pas à coucher avec moi à tout prix. Un garçon tel que lui m'aime ? Vraiment ?

Ma raison lutte contre mon cœur. J'ai envie, tellement envie. Mais coucher comme ça, dès le premier soir de notre « mise en couple » me chiffonne, ça fait mauvais genre. Même si techniquement ça fait quelques mois qu'on se connait. Et qu'on s'est déjà embrassé.

Sa main sur ma joue, délicate, son regard, tendre, ses lèvres fines étirées en un franc sourire. Il m'embrasse le front, dépose des baisers papillons sur ma tempe, ma joue, ma bouche. Je ferme les yeux et balance mes bras derrière sa nuque, j'ai besoin de le serrer contre moi, de sentir son parfum boisé imprégner la moindre fibre de mon corps et de mon lit, j'ai besoin de savoir qu'il est réel, que tout cela est réel. Ses mains se placent simplement dans mon dos, le caresse ; il a deviné que j'avais juste besoin de ça. Même si mon corps appelle le sien et que je me sens encore "émue" de nos baisers passionnés. À nouveau il se détache de moi, je l'interroge du regard, le sien est aussi incandescent que vertigineux. La lueur de désir y est encore bien présente, et dans le mien alors, qu'est-ce que tu peux y trouver ?

Il fond sur moi, ses lèvres repartent à l'assaut des miennes, nos langues se retrouvent elles qui se manquaient, elles se retrouvent et dansent une valse endiablée. Nos souffles courts. Les gémissements rauques de Ace le trahissent. Je me trahis aussi. Il replace négligemment les mèches de cheveux qui le gênent et son corps fond sur le mien sans pour autant l'écraser. De nouveau ma température corporelle grimpe en flèche, irradie mon bas-ventre, me réchauffe la nuque. Ses mains se baladent sous mon sweat, elles sont brûlantes, elles s'attardent sur mon soutien-gorge. Les miennes aussi s'improvisent exploratrices, caressent ses pectoraux bien tracés, ses abdominaux pas encore tout à fait palpables. Il retire son tee-shirt, j'enlève mon sweat. Pendant une seconde, j'ai peur qu'il juge mon corps, j'ai peur qu'il le trouve laid. J'ai maigri, encore, mais pas encore assez. Devant mes yeux fuyards il sourit et m'embrasse.

[One Piece] The Bullied Girl [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant