Chapitre 41 : The truth is sometimes worst than the lies

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[Pdv Ren]

Début janvier.

Putain... J'ai envie de trucider Sengoku. Malgré un 9,5 de moyenne aux examens blancs, je n'y ai pas coupé : j'ai été contraint et forcé de prendre rendez-vous chez ce foutu psy. Et je suis là, comme un con, bloqué sur une chaise qui fait face à une femme d'une cinquantaine d'années, concentrée sur son bloc de feuilles et son stylo. Elle me jette de temps à autres des coups d'œil par-dessus ses lunettes rectangulaires serrées qui lui donne un air de fouine.

_ Parlez-moi de vous. Que me vaut l'honneur de votre venue ?

J'ai envie de lui rire au nez face à cette double requête. « L'honneur de ma venue » hein ? Si elle croit sérieusement que je vais lui déballer ma vie de merde comme ça, elle se fourre le doigt dans l'œil. Putain, j'ai vraiment envie de me barrer de cet endroit, en plus ça pue le renfermé ici, a-t-elle déjà ouvert la fenêtre de son bureau ?

Je détourne la tête pour regarder les murs au papier peint vieillot qui me replonge dans un film des années cinquante et arrête mon regard sur le cadre où un papier – certainement un diplôme – y figure. Ainsi le cliché du psy qui encadre son diplôme se confirme.

_ Vous pouvez rester silencieux autant que vous le voulez mais cela ne vous fera pas avancer, Ren.

Mes yeux dérivent de nouveau sur les siens : cette fois, elle me fixe. Elle a un regard particulièrement pénétrant ce qui me met mal à l'aise ; finalement je préférais quand elle était concentrée sur ses notes.

_ J'ai cru comprendre que vous aviez perdu votre frère il y a peu c'est bien cela ?

Je serre les dents. Elle n'a pas intérêt de parler de lui.

_ Vous étiez jumeaux je me trompe ?

_ Arrêtez ça tout de suite !

C'en est trop ! Je me lève avec la ferme intention de me barrer.

_ Monsieur Kimiko si vous désirez partir, je vous en prie, je ne chercherais pas à vous en empêcher. Néanmoins votre directeur a été très clair à ce sujet : si vous ne faites aucun effort ou manquez une séance alors vos parents seront avertis de votre situation...

_ C'est bon ça va j'ai compris, je me rassois ! Maugréé-je.

_ Bien. Commençons par le commencement : dites-m'en plus sur vous et sur la raison pour laquelle vous êtes ici.

_ Vous savez parfaitement pourquoi je suis là, je réplique avec dédain.

Je me recule dans ma chaise pour tenter de gagner un peu d'espace. Bras croisés contre mon torse je fais mine de me passionner pour les babioles qui traînent sur son bureau qui doit être aussi vieux que la psy. Des piles de papiers, un pot à crayon bien fourni, une lampe de bureau des plus banales, en bref, rien d'ultra intéressant.

_ J'aimerais entendre votre version.

_ Je suis là parce que mes notes sont catastrophiques et que je me suis défoulé sur un type que je peux pas encadrer, ça vous va ?

_ La vraie raison.

_ Putain !

J'ai envie de cloper. J'ai envie de m'enfiler tout mon paquet et de boire jusqu'à oublier. J'ai envie de me casser de cet endroit, de retrouver mes amis et de répéter avec eux, j'ai envie de retourner en cours juste pour m'épargner cette séance de torture.

_ Très bien, on va commencer au plus simple alors : j'aimerais que vous me disiez ce qui vous traverse l'esprit.

Je ne peux m'empêcher de décrocher un sourire en coin, plutôt moqueur. Si elle savait...

[One Piece] The Bullied Girl [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant