[One Piece] The Bullied Girl [TERMINEE]

Chapitre 27 : Histoire de famille (partie 3)

Nda : Je vous mets le clip officiel mais l'intro est plutôt longue : libre à vous de la passer ou de l'écouter ;-) 

Time code pour skipper l'intro : 1:56  

Mes affaires triées, je fis une pause et me mis à la fenêtre pour fumer une clope. Les rayons du soleil entamaient leur course pour rejoindre l'horizon réchauffant mon visage dans leur sillage. Un vent léger soufflait, les arbustes du jardin qui semblaient mourir en même temps que la maison, agitaient leurs branches comme pour m'adresser un dernier au revoir. Soudain, un craquement derrière moi me fit sursauter : mon père était dans l'encadrement de la porte et jetait un coup d'oeil éteint sur la pièce avant de s'animer quand il croisa mon regard.

_ Eh ben elle est dans un sale état, commenta-t-il simplement. Je dirai à la femme de ménage de la faire quand tout sera parti... Tu vas vouloir récupérer les meubles ?

_ Non, tu peux les jeter, ça ne me servirait à rien de les garder.

_ Je pourrais peut-être les garder si tu veux : Je pensais aménager une chambre d'ami chez moi. Tu pourrais venir si jamais... Je sais pas, si jamais t'en avais marre de rester dans ton appart...

Le regard fuyant et la voix mal assurée, je compris le sous-entendu mais ne trouvais rien de spécial à dire alors je haussais les épaules et lui tendais une cigarette qu'il accepta sans hésiter. Tous les deux, on fuma dans une ambiance bizarre sans pour autant qu'elle soit tendue ou même oppressante.

_ Pourquoi est-ce que t'as rien fait à l'époque pour que je reste ? Lui demandais-je de but en blanc.

Ça me taraudait maintenant que je l'avais en face de moi. Je le revoyais encore assis dans un des fauteuils en cuir du salon, buvant son verre de scotch d'un air hagard, le regard dans le vide devant notre confrontation plus que houleuse avec ma mère qui m'exhortait de dégager. J'avais eu beau le supplier d'intervenir, mon paternel n'avait fait que remuer les glaçons dans son verre sans prononcer le moindre mot. C'était bien son genre d'être spectateur.

_ Je ne m'en rendais pas compte. Je venais de perdre Jake et je n'arrivais pas à accepter que tout partait en vrille, je me sentais complètement impuissant et à bout de force, je ne savais plus comment gérer ta mère ou même te gérer toi, gérer vos engueulades... C'était un enfer, alors je pensais que te laisser partir nous permettrait de nous calmer chacun de notre côté, à notre rythme pour qu'on se retrouve dans de meilleures circonstances.

Il eut un rire amer et écrasa son mégot d'un coup sec sur le rebord de fenêtre.

_ Je suis désolé Ren, pour tout ce que je t'ai fait endurer...

J'écrasais ma cigarette à mon tour et regardais cet homme qui semblait si épuisé et élimé par ces deux années de traversée du désert. En un sens, j'avais de la compassion pour lui ; avant de perdre Jake il constituait une figure paternelle fiable et des plus admirables malgré son penchant pour la boisson dont j'avais hérité. Il n'avait pas l'alcool mauvais pour autant, simplement, quand il décrochait le scoop du siècle ou qu'à l'inverse un de ses collègues le lui piquait, il « fêtait » l'événement en faisant la tournée des bars et ne rentrait que très tard en riant ce qui, bien sûr, exaspérait Alicia.

Je ne compte même plus le nombre de fois où je l'ai retrouvé couché dans le canapé au lendemain de ces soirées, encore dans son costard trois pièces et fleurant le whisky à plein nez. J'étais le premier à le réveiller à chaque fois et quand il ouvrait les yeux, il me regardait avec un grand sourire, se redressait et posait sa large main sur le sommet de ma tête. Fiston, souviens-toi de ne jamais finir comme ton vieux père sinon ta maman ne sera pas contente du tout. Oui papa, je sais.