[One Piece] The Bullied Girl [TERMINEE]

Chapitre 31 : we all need a saviour

[PDV Ren]

Après avoir passé un weekend mouvementé ponctué par le déménagement des meubles et cartons qui restaient avec mon paternel, j'étais enfin de retour chez moi avec un carton entier de mes affaires et la sacoche diabolique.

De toutes ces babioles, je décidais d'en entreposer le principal dans un placard en attendant de trouver la motivation à un tri drastique et définitif. Quant à la sacoche, je me tâtais pendant deux jours de plus avant de la ranger dans le tiroir de mon bureau.

Comme la semaine s'annonçait longue et morne, je contactai les gars dès le mardi après-midi pour qu'on se réorganise des séances de répétitions et des sorties par la même occasion. Quitte à ne pas avoir cours, autant rentabiliser ces heures précieuses pour des choses utiles ! Et quand ils ne pouvaient pas à cause des cours, je répétais de mon côté, je testais des nouveaux morceaux entre deux pauses cigarettes et d'interminables conversations avec Jim qui se faisait chier en cours et qui avait développé un véritable talent pour ne pas se faire griller par les profs.

📨 Reçu à 8 h 45 

Au fait la nouvelle est en couple avec le délégué apparemment.

Je reste sidéré devant ce subit texto de Jesse. On parlait bien de la Naine ? Elle ? En couple avec... ? Elle était stupide à quel point au juste ?

Je rédigeais frénétiquement une réponse :

📩 Envoyé à 8 h 46 

T'es sûr de ça ? On parle bien de la Naine ? 

📨 Reçu à 8 h 46 

Yep ! ça fait depuis lundi qu'ils s'affichent alors je ne sais pas quand est-ce qu'ils se sont mis en couple mais ça à l'air sérieux.

Je soupirais avec exaspération. Cette fille me rendait dingue : je n'avais pas réglé mes comptes avec l'autre abruti pour qu'elle lui tombe dans les bras dans la seconde ! Je la voyais bien entrain de le consoler et me maudire au passage. C'était affligeant.

Pourtant, je ne faisais que la prévenir contre ce maudit délégué, je tentais vainement de lui faire comprendre qu'il n'avait rien du prince Charmant qu'elle s'imaginait : ce type était très loin d'être blanc comme neige même si bien entendu, je ne le plaçais pas non plus au même niveau que Teach. Ces deux-là étaient différents dans leurs vices. Très différents.

Néanmoins, en ce qui concernait ce dernier, je la trouvais assez illogique : elle était tout à fait capable de se défendre – la preuve en était qu'elle m'avait fichu une gifle monumentale quand je l'avais embrassé – et pourtant, envers Teach elle s'écrasait entièrement. A croire que je ne lui faisais pas si peur que cela...

Au fond, ça me faisait mal. Depuis plusieurs semaines déjà, j'essayais de l'aider à ma manière en venant la voir après ses passages à tabac et rester auprès d'elle le temps que ses pleurs silencieux se calment, mais cela ne devait certainement pas être suffisant. J'imaginais sans mal que cela expliquait sa réticence envers moi : je ne pouvais pas lui en tenir rigueur de me fusiller du regard dès que je tentais une approche parce qu'après tout, je ne faisais que me pointer une fois l'orage passé, une fois qu'elle était à terre à agoniser ou adossée contre un muret à moitié dans les vapes. J'enrageais. Parfois, rien qu'à la regarder, elle et ses bleus au visage, son nez en sang et ses lèvres fendues, j'imaginais Jake à la place, je l'imaginais me fixant avec une fureur accusatrice l'air de dire "t'es vraiment le pire connard sur cette planète" et ça me déchirait.

A moi de lutter contre la culpabilité qui m'assaillait, une culpabilité si forte qu'il m'arrivait de vouloir me défouler sur quelqu'un  - inutile, j'imagine, de vous dire qui - juste pour me dire que je n'étais pas ce connard qui laissait une fille se faire tabasser sans rien dire, juste parce qu'il flippait pour sa propre vie. Parce que oui, j'avais peur de cette bête enragée de Teach, tout le monde le craignait et au risque de passer pour un lâche, je m'écrasais devant lui pour éviter les emmerdes. C'était la règle tacite de toute manière : hormis les profs ou le directeur, personne ne devait se le mettre à dos pour X ou Y raison, on la bouclait et on faisait comme si de rien n'était.