[One Piece] The Bullied Girl [TERMINEE]

Chapitre 42: We need to talk.

[Pdv Lawrisia]

Je m'éveillais au beau milieu de la nuit, trempée de sueur, le cœur battant à tout rompre. Les cauchemars étaient de retour et cette fois-ci ils impliquaient Ace. Je le voyais les yeux dans le vague me dire que tout était terminé et la seconde suivante, sans même que je puisse le retenir, il se détournait et disparaissait. Ce genre de scènes... Chris... Depuis quelques temps, mon frère commençait à s'effacer de mon esprit, peut-être grâce (ou à cause) d'Ace et maintenant au lieu de revoir mon frère se barrer sans un regard pour moi, c'était lui qui m'abandonnait...

À tâtons, encore désorientée, je cherchais mon petit ami m'attendant à le retrouver endormi à côté de moi mais à ma plus grande stupeur il n'y était plus ! Avec angoisse je ne pu m'empêcher d'envisager qu'il s'était de nouveau enfui. Néanmoins, je me rassurais rapidement en constatant que la lumière du salon perçait par l'entrebâillement de la porte.

_ Ace ? Appelais-je doucement en me couvrant les yeux pour éviter d'avoir les yeux explosés.

Pas de réponse. Seulement le tic-tac de l'horloge murale de la cuisine et un vague bruit de conversation provenant du salon – probablement la télévision qui se faisait un monologue. Une fois habituée à l'intense luminosité, j'inspectais la pièce dans son ensemble pour finalement retrouver mon petit ami torse nu/boxer planté devant l'évier, les mains fermement agrippées aux rebords. Sa posture était étrange : sa tête baissée de la sorte, ses cheveux un peu trop longs et ondulés me cachaient l'entièreté de son visage mais il semblait... Bizarre.

_ Ace ? Est-ce que tout va bien ? M'enquis-je aussitôt en m'approchant.

Il releva le regard sur moi et je compris qu'il était très loin d'être en forme. Cependant, il se reprit rapidement pour m'adresser un sourire rassurant.

_ Tu as fait un cauchemar ? Devina-t-il.

Je hochais simplement la tête, ne sachant comment me comporter. Il me servit un verre d'eau en me tapotant la tête d'un air rassurant avant de me recommander de retourner me coucher, qu'il viendrait me rejoindre rapidement.

_ Ace, si quelque chose ne va pas... Dis-le-moi. Je n'aime pas non plus être tenue à l'écart.

Il se contenta de hocher la tête avec un sourire tendre mais son regard était tellement éteint que je n'osais pas insister davantage. Il reprit mon verre, m'embrassa la tempe et s'en retourna près de l'évier pour s'en prendre un.

Je ne saurais dire combien de temps il resta dans la cuisine mais comme il me l'avait promis, il se réinstalla, se lovant littéralement contre moi. Je pu enfin trouver le sommeil après cela, les doutes et la peur de le perdre gommés de mon esprit par la réalité de sa présence à mes côtés.

***

Au petit matin, nous n'avons pas évoqué l'épisode de la nuit, sûrement parce que l'on savait que l'un comme l'autre on répondrait « ce n'est rien, rien de bien important » même si ce n'était pas le cas. Néanmoins, ça ne m'empêchait pas d'être troublée par cette scène. Était-il malade ? Je le fixais alors qu'il prenait place à mes côtés, un verre de jus de fruit rempli à ras bord et une tartine de pain beurrée coincée entre les dents ; il semblait se comporter comme à son habitude, me taquinant en collant son épaule contre la mienne pour la bousculer gentiment. Entre celui que j'avais aperçu cette nuit et celui que j'avais à côté de moi, il y avait un monde et pourtant j'étais sûre de ce que j'avais vu.

_ Hum ! J'y pense : tu pourrais me filer un coup de main pour la disserte en Français pour demain ? Je comprends vraiment rien au corpus et je suis en train de péter les plombs dès que je le lis.

_ Euh ouais bien sûr ! Répondis-je en captant ses grands yeux sombres qui s'animaient à nouveau.

Ace était de retour. Le vrai, je veux dire. Après un mois à côtoyer le clone de celui dont j'étais tombée amoureuse, je retrouvais enfin son vrai sourire, son air enjoué qui rappelait celui de Luffy et sa voix qui souriait. Ce constat me détendit et me fit abandonner pour de bon mes soupçons : il avait certainement fait un cauchemar qui l'avait secoué, je ne devais pas m'en inquiéter davantage.