[One Piece] The Bullied Girl [TERMINEE]

Chapitre 18 : Chers vieux démons...

[PDV Ace]

Après l'incident et malgré tous mes efforts pour retrouver les responsables, personne ne vint pour témoigner. J'avais la désagréable impression d'être impuissant face à cette situation : c'était insupportable pour moi de voir Lawrisia subir un tel mépris de manière tout à fait gratuite et lâche. Je m'inquiétais aussi. Ça me préoccupait de la voir si silencieuse, guettant à tout instant comme si elle était une proie consciente d'évoluer en milieu hostile J'essayais de rester un maximum avec elle en me disant que si je la surveillais constamment, personne n'oserait lui faire de mal mais avec cette violence insidieuse, ces dégradations à répétitions, il n'y avait rien à faire si ce n'était confondre les responsables sur un flagrant délit. Quelle frustration !

Comme cela faisait une dizaine de jours que je gardais un œil sur elle, j'avais eu l'occasion de constater son abattement. Elle me disait toujours que ce n'était que de la fatigue mais des yeux gonflés rouges cerclés de noir sont toujours bien plus que de la simple fatigue. Mais elle ne me disait rien de plus, quand bien même j'insistais. Parfois, pour lui changer les idées, je l'invitais dans la salle de musique afin qu'elle assiste aux répétitions ou chez moi où je lui faisais découvrir les joies des jeux vidéo ; elle se révélait assez douée pour une débutante. 

D'ailleurs, on mangeait ensemble à cette occasion, je parvenais toujours à l'en convaincre. Au moins je me rendais compte de ses progrès lors de nos repas : elle parvenait enfin à me regarder en face, à discuter de banalités comme de choses plus personnelles. Quand c'était le cas, je ne la pressais jamais de peur de la brusquer et qu'elle se referme définitivement Cependant, quoique je mette toute mon énergie à cuisiner pour elle, ses problèmes alimentaires se faisaient bien sentir : elle mangeait par petites quantités et se disait repue au bout de cinq minutes passées derrière son assiette et comme je ne voulais pas qu'une nouvelle dispute éclate entre nous, je me passais de commentaire. En général, Luffy faisait le reste.

_ Au fait Ace, je t'avais dit que Hancock allait revenir ?

Je faisais la vaisselle quand mon frangin s'était pointé à moitié nu dans la cuisine. Law était repartie tôt parce qu'elle voulait réviser tranquillement chez elle.

_ T'as aéré la salle de bain j'espère ! Et non tu ne m'as rien dit à ce sujet : qui te l'a dit ?

_ T'inquiète j'y ai pensé. Bah c'est elle ! On a gardé contact tu te souviens ? Apparemment, son lycée ne lui convient pas, du coup elle pense revenir ici, ça serait trop cool hein !

Hancock. Ça fait combien de temps qu'on ne s'était pas revu ? Ah, oui, depuis la Troisième je crois. Dans mes souvenirs, on ne s'est pas vraiment quitté en bon terme elle et moi : on était sortis ensemble pendant quelques mois, je me suis lassé et je l'ai laissé partir en me disant que ça serait mieux pour elle. À l'époque, j'étais un petit con qui ne s'intéressait pas à grand-chose hormis les bagarres avec lui. Et puis après l'avoir perdu, ça n'a jamais été pareil.

Je me forçais à chasser ces souvenirs de mon esprit pour répondre à Luffy qui me regardait avec curiosité.

_ Oui, ça serait sympa...

***

Un sourire. Un rire cristallin. Et des hurlements, des poings qui me tombent dessus comme une pluie de couteaux. Les pleurs de Ren qui se mêlent aux miens et des milliers de regards qui se braquent sur nous.

_ Sale enfoiré ! T'avais pas le droit ! Tout ça c'est de ta faute ! Tu m'entends ? C'est ta faute ! Je vais te tuer !

Je veux crier, je veux me saisir des mains qui encerclent mon cou et qui le serrent mais je n'y arrive pas. J'essaie de parler mais il n'y a rien à faire, je ne peux que regarder le visage de mon assaillant ravagé par les larmes et écouter le chapelet d'injures qu'il me jette en pleine figure. Il y a une foule de gens autour de nous, mais ils sont bizarres, on dirait plus un regroupement de silhouettes en fait, des silhouettes qui ne réagissent pas alors que l'on m'étrangle. Je tente de les interpeler, mais en vain, j'ai beau faire courir mon bras au sol en leur direction pour appeler à l'aide et tenter de croiser leurs regards, ils m'ignorent. Les mains froides se resserrent davantage sur mon cou mais quand je tourne à nouveau la tête je me rends compte avec effroi que ce ne sont plus celles de Ren, mais les siennes. À la vue de son visage fendu d'un sourire malicieux, je panique, me débats comme un beau diable et finit par sursauter, ce qui termine de me réveiller.