[One Piece] The Bullied Girl [TERMINEE]

Chapitre 50 : Laying on the ground

[PDV Ren]

En pleine conversation avec les gars sur Messenger, je bloque sur la notification d'un message de Lawrisia. C'est rare qu'elle me contacte, en général, c'est plus moi qui discute avec elle pendant la pause, ou tout du moins j'essaie. Depuis mes révélations, on peut dire que ça avait chamboulé l'équilibre précaire qui s'était instauré entre nous. Tout ce qui pouvait me satisfaire c'était de voir qu'elle et Portgas ne traînaient plus vraiment ensemble et qu'elle était parvenue à s'entourer de Nami et de Robin.

« Un café, ça te dit ? »

Le message a le mérite d'aller droit au but, ce qui n'est pas pour me déplaire au vu de ma difficulté à rester concentrer en ce moment...

Bien que cela me surprenne de sa part, j'accepte sans plus attendre. On convient de se retrouver devant le portail du lycée. Je me demande bien ce qu'elle a derrière la tête.

En message privé, Jim m'envoie la pièce jointe que j'attendais, mais j'ai du mal à me décider à l'ouvrir. Cette pièce jointe, il m'en avait parlé le week-end dernier en me disant que ça serait bien de la développer et de la rajouter à mon album photo que j'avais délaissé depuis plus de deux ans. J'en avais parlé au Docteur Hamilton en lui disant que je ne savais pas où j'en étais, qu'après tout ce temps, à l'approche de cette date maudite, je me sentais revenir en arrière, aspiré par les souvenirs et qu'il me suffisait d'un rien pour revoir le fantôme sans visage de Jake. Sans lui préciser que je m'étais remis à boire le soir devant un film quelconque, juste pour sentir les effets de l'alcool me désinhiber jusqu'à m'emporter dans un sommeil sans cauchemar. Car là est le nœud du problème : les cauchemars. J'ai tendance à en faire beaucoup plus en cette période, sûrement parce que Jake occupe mon esprit toute la journée et que mon subconscient peine à suivre.

Je reviens sur mon application de messages pour en renvoyer un à Jim, m'épargnant ainsi l'ouverture la pièce jointe maudite. Rapidement je pianote :

« J'ai besoin de sortir, tu m'accompagnes ? »

La réponse ne tarde pas :

« Qu'entends-tu par sortir ? »

« Aller en boîte, j'en ai besoin »

« ... »

« S'il te plaît mec, je vais péter un câble si je reste encore une soirée à me faire chier seul à l'appart :P »

Je tente les émojis en ce moment. Mais bien sûr, Jesse et Jim ne sont pas dupes en ce qui concerne mon état : ils s'inquiètent davantage quand je semble trop « friendly » par message que quand j'aligne des monosyllabes sur les conversations avec un point.

« Tu veux qu'on discute ? »

J'hésite à lui répondre. Sincèrement, j'ai du mal à parler en ce moment. Je ne trouve plus les mots, comme si ma bouche était engluée. D'ailleurs, on ne m'entend même plus parler pendant les cours, les profs me voient griffonner dans mon cahier mais ne disent rien. Tant que je ne les fais pas chier, je crois qu'ils s'en tapent de savoir si je suis ou non.

Jake était un as du dessin, une compétence que j'ai mais sans que ce ne soit exceptionnel. Il disait toujours que les branleurs dans son genre étaient meilleurs en dessins parce qu'ils ne perdaient pas leur temps à écouter le prof dérouler son cours, et s'adonnaient à l'activité artistique la plus captivante qu'il soit. Et c'est vrai qu'en deux années de pratique acharnée, j'ai progressé à une vitesse fulgurante. Je dessine des monstres. Des monstres un peu mécha avec un fouillis de détails qui me garantissent une concentration maximale.

La vibration de mon téléphone me tire de ma léthargie, Jim s'impatiente.

« Ne t'en fais pas, je vais bien. J'ai juste envie de me vider la tête. »