[One Piece] The Bullied Girl [TERMINEE]

Chap 24 : Tu n'es pas responsable Ren, c'est moi qui ai choisi de m'autodétruire

[PDV Ren]

_ Vous devriez avoir honte Monsieur Kimiko ! Je vous avez déjà averti des sanctions qui pesaient sur vous et visiblement vous ne les avez pas retenues ! Que ce soit clair dans votre esprit jeune homme : la prochaine fois, vous serez renvoyé de manière définitive ! Quelle que soit la raison pour laquelle vous agissez de la sorte, le fait est que rien ne justifie vos débordements ! C'est inadmissible !

La tempête faisait rage dans le bureau du proviseur et on peut dire que j'avais du mal à ne pas faire naufrage... Je n'en menais vraiment pas large devant un Sengoku rouge de colère. Ce type avait la tête du bouddha mais niveau personnalité, on était loin du compte !

Bloqué dans ma chaise, les muscles complètement raidis par la tension ambiante, je n'osais pas même respirer tant je craignais qu'un seul de mes faits et gestes n'enclenche un nouveau cataclysme, alors que l'homme qui me faisait face me scrutait à travers ses lunettes toutes rondes et noires comme ses petits yeux perçants. Le dirlo était réputé pour ses passages à savon musclés dont, d'ailleurs, je faisais régulièrement les frais, mais même en étant en quelque sorte habitué, ce n'était jamais une partie de plaisir que de s'y retrouver confronté.

Jim avait raison, cette idée était complètement conne à la réflexion et me mettait définitivement dans la merde, mais bon, c'était un peu tard pour y penser.

Sengoku ne disait plus un mot, il se contentait de me fixer avec sérieux et agacement. Sa technique pour mater les petits cons de mon espèce était radicale et très efficace : la déstabilisation par les silences qui durent des plombes, ponctués de temps à autres par quelques phrases bien senties. Le pire c'était que ça fonctionnait. Pour tout vous dire, tout le monde craignait de se retrouver dans son bureau ou même celui de son adjoint, Garp, parce que ces deux-là étaient réputés dans toute l'école pour ne pas faire de cadeaux à ceux qui nuisaient à sa réputation.

_ Que dois-je faire pour que vous reteniez la leçon ? Fit-il en fronçant les sourcils, dites-moi ! Vos rixes à répétitions avec Monsieur Portgas ont assez causé de soucis ! Vous n'êtes plus un enfant Monsieur Kimiko ! Vous devez apprendre à devenir responsable !

Je me passais de commentaire. C'était difficile pour moi de retenir ma colère parce qu'entre l'abruti de délégué et moi c'était bien plus que de simples « rixes » : si on ne m'arrêtait pas je pourrais le tuer de mes propres mains et lui reprendre ce qu'il m'a volé... Monsieur Sengoku le sait, il sait parfaitement ce ressentiment que je nourris à son encontre mais je ne peux pas m'opposer à lui et lui dire que c'est à cause de ce connard que j'en suis là.

_ Cherchez-vous à être renvoyé ?

Son visage s'était détendu : il avait retrouvé une forme d'impassibilité plus engageante et même sa voix s'était radoucie. Néanmoins crispé, j'esquissais un non de la tête à peine perceptible. Les mains jointes sur le bureau, Sengoku replaça ses lunettes et poussa un léger soupire avant de reprendre :

_ Écoutez, vous devriez peut-être envisager de changer d'établissement. Depuis la disparition de Jake vous semblez souffrir de la présence de Monsieur Portgas – et je me fiche d'en savoir les raisons, cela ne regarde que vous – mais de ce fait, réfléchissez à cette éventualité. Je ne peux plus faire grand-chose pour vous, et si vous poursuivez dans cette voie je me verrais contraint de vous trainer en Conseil de Discipline et de vous renvoyer, vous comprenez ?

Je hochais la tête fébrilement. Je n'avais pas oublié notre dernier entretien en privé – loin de là ! – et ce n'était pas comme si j'ignorais ce qui me pendait au nez. J'avais gaspillé une cartouche tout ça pour une stupide semaine de « tranquillité », quelle connerie !