[One Piece] The Bullied Girl [TERMINEE]

Chapitre 30 (partie 2)

Voilà, on y était. On se sondait du regard, surtout Ace qui semblait attendre que je me ravise, que je le repousse. C'est vrai, j'avais peur d'avoir mal, j'avais peur que l'on soit déçu l'un comme l'autre. 

J'avais peur de ce que serait le lendemain.

Ses yeux me captivaient autant que ses petites taches de rousseur que la lune et notre proximité me montraient. Moi, je les effleurais du bout des doigts, dessinais le contour de ses traits saillants. Sa peau était douce, lisse et d'une pâleur lunaire. Lui, fermait les yeux tout en embrassant la paume de ma main quand celle-ci touchait ses lèvres. Tout n'était que douceur, comme dans un rêve que jamais je n'aurais voulu quitter. Je me redressais un peu pour l'embrasser : j'avais envie de capturer dans ma mémoire son visage au-dessus du mien, envie de me souvenir éternellement de cet instant.

Ses lèvres se firent plus avides au fil des minutes, nos corps se cherchaient, voulaient réduire à néant l'espace qui les séparait encore. Une main dans le creux de ma nuque, il me fit basculer sur l'oreiller, écarta doucement mes cuisses, se repositionna.

_ Je vais y aller.

Même sa voix était d'une douceur indécente, impossible à ignorer. Avec délicatesse, il se pencha avant de s'insinuer en moi, un mouvement qui fit exploser une vive douleur dans mes entrailles, une douleur qui me coupa littéralement le souffle sur l'instant. Je retins péniblement un gémissement alors qu'Ace s'excusait platement en m'embrassant peut-être dans l'espoir de me faire oublier, mais en dépit de ses efforts, pendant des minutes interminables, je laissais échapper quelques larmes le plus silencieusement possible. J'étais pourtant habituée à avoir mal, j'étais habituée à ce qu'on me fasse mal, j'étais habituée à ne plus le montrer, à cacher derrière un visage impassible la douleur qui traversait mon ventre quand on me balançais des coups de pieds dedans, celle qui traversait mon visage quand un poing rageur le percutait mais cela n'avait rien de comparable à la douleur que je pouvais ressentir à cet instant et qui me donnais l'impression que mon corps se déchirait littéralement de l'intérieur.

Quant enfin elle se fit plus supportable, il commença à bouger doucement, à m'embrasser avec plus d'ardeur et à titiller la moindre parcelle de mon corps qui se montrait sensible à ses charmes. Plus le temps passait, plus la sensation de chaleur et de bien-être que ses mouvements et ses attentions déclenchaient en moi se faisait plus forte au point que je ne pu retenir plus longtemps des gémissements encore plus  intenses que lorsqu'il m'avait sollicité avec ses doigts. Je lui indiquais qu'il pouvait aller plus vite, ce qu'il fit. Lui aussi poussait des gémissements plus rauques qui résonnaient jusque dans ma gorge quand il m'embrassait langoureusement.

Je m'accrochais à son cou, plantais mes ongles dans sa nuque quand le plaisir atteignit son paroxysme avant de lui déposer un baiser sur le coin des lèvres tandis qu'il se retirait, essoufflé et transpirant, pour rouler sur le côté. Je le laissais se reprendre, en profitais pour en faire de même ; je n'aurais jamais songé que cela puisse être aussi physique, j'étais épuisée. Ace se tourna à côté de moi, une main soutenant sa tête : même trempé qu'il était, il était sublime. Ses yeux brillaient encore avec intensité et jamais je n'aurais songé qu'un jour un garçon pourrait me regarder comme il le faisait, me regarder avec une telle tendresse. Il souriait à tel point que cela creusait deux fossettes de chaque côté de ses lèvres gonflées.

_ Comment tu te sens ?

Sa voix rauque me réveilla d'un coup, moi qui m'étais paumée dans la contemplation de son visage.

_ Bien, répondis-je, et toi ?

_ Je me suis rarement senti aussi bien !

Ses lèvres s'étirèrent davantage. Il se pencha pour m'embrasser à nouveau, un baiser qui n'avait rien de la passion qui nous avait embrasée pendant notre ébat mais qui relevait davantage du baiser d'affection auquel je fus enchantée de répondre.