« Il y a bien longtemps, j'ai eu cette sensation désagréable, comme si je me réveillais dans un train lancé à vive allure J'avais l'impression que mon corps tangués, d'avent en arrière. Un vertige m'a saisi, j'ai voulu regarder par les fenêtres, apercevoir le vol des oiseaux, planant au-dessus de moi. Mais je n'ai rien vu de tel. Elles m'ont semblées terrifiante. J'ai couru dehors. Le sol était mous sou mes pas, j'avais l'impression qu'il se dérobait sous moi. J'ai levé les yeux vers le soleil, dans l'espoir de sentir sa chaleur apaisante. Mais au lieu de ça je n'ai senti que le froid glacial qui s'immisçait en moi. Un vertige m'a saisi, et j'ai glissé dans un gouffre sans fin.
Je me suis réveillé en hurlant et en sueur. Et là, là j'ai entendu les battements d'ailes des colombes, si puissant que j'ai senti les murs en trembler. J'ai entendu sa voie. Elle était là depuis longtemps, attendant que je sois prêt à la recevoir. Je me suis levé, j'ai trébuché, étourdit par sa voie qui me hurlait de les sauver.
Et j'ai ouvert les yeux.
Du feu, partout, des hurlements.
La nature m'avait pourtant prevenu, mais je ne l'ai pas écouté.
Mon meilleur ami et sa femme ont péri dans les flammes, ma merveilleuse femme à sacrifié ses jambes et sa voix pour sauver leurs filles. Et moi ... j'ai à la foie tellement perdu et tellement gagné ce jour-là »
Je referme le livre du Maître et lève les yeux vers l'assistance.
—Bonjour, je suis une des deux filles du Maître mais aussi une des jeunes filles dont il parle. J'ai aussi tout perdu ce jour-là. J'aurai pu sombrer, m'auto-détruire, mais grace au Maître et à son enseignement j'ai survécu à cela.
Je marque une pause, toisant l'assemblé devant moi qui semble retenir son souffle. J'entend quelques murmures qui s'élèvent parmi le silence.
— Je m'appelle Cassie, dis-je en reprenant la parole, et je vous souhaite la bienvenue à ce séminaire de reconstruction. Nous avons tous des blessures, plus au moins profondes, plus ou moins cicatrisées. Elles peuvent nous détruire ou nous rendre plus fort. Cela ne dépend que de vous. Je ne vous promet pas la guérison, pas de remède miracle. Je ne suis là que pour vous donner les clés pour vous reconstruire. Je ne cesserai de vous le repeter durant cette semaine, mais il n'y a que vous qui puissiez décider de guérir et d'aller mieux.
D'un geste de la main j'invite la vingtaine de stagiaire à s'assoir sur les coussins disposés à même le sol. Lorsque le calme est enfin de revenue dans la pièce, deux brebis leurs distribuent un cahier vierge et un crayon à papier. Je peux sentir l'incrédulité dans leurs yeux.
—Avant de commencer, je vais vous énoncer les règles de ce séminaire : Confiance, Respect et Honnêteté. Tout ce qui se dit durant le séminaire reste au séminaire. Pour guérir, je vais progressivement vous demander d'ouvrir vos cœurs et vos esprits, de vous confier les uns aux autres en toute Honnêteté. Vous ne devrez rien cacher les uns aux autres et vous devrez vous juger les uns les autres. Toutes vos actions et vos paroles devront se faire dans le plus grand respect des autres.
Je marque une pause avant de reprendre :
—Mes amis vous ont distribué un carnet et un crayon. Ne vous inquiétez pas je ne vais pas vous demander de faire des devoirs, lançai-je avec un petit sourire en coin, ce qui provoqua un rire parmi les stagiaires. Essayez de les voir comme un confident, un moyen de mettre sur papier tous vos doutes, peurs, questionnements mais aussi joie. Parler et s'ouvrir aux autres n'est possible que si vous arrivez à le faire avec vous-même avant. Bien pour commencer je vais vous proposer un petit exercice, si vous êtes d'accord ?
Un flot de oui à peine audible parvient à mes oreilles. Je souris. Cela ne m'étonne pas, il arrive souvent que les gens, même s'ils se sont inscrits volontairement au stage, éprouve de la pudeur, de la retenue de la honte même à s'exprimer et à participer.
—N'ayez pas peur. Il n'y a rien de difficile ici. Je vous demande de considérer ce carnet, comme votre mémoire. Les souvenirs nous permettent de bâtir des ponts entre nos esprits et nos cœurs. Il ne faut jamais les délaisser, sinon ils finiront comme une fleur qui flétri sans eau et soleil. Je vous demande de notre dans votre carnet, votre souvenir le plus heureux et le plus malheureux. Celui qui hante vos nuits et celui qui vous permet de mettre un pied devant l'autre tous les matins. Nous avons tous traversés des épreuves, certaines plus dures que els autres. Elles nous ont affaiblis, nous on meurtrie au plus profond de notre ceour. Les fins heureuses existent. Il suffit de le vouloir.
J'observe les izaines d'yeux rivés sur moi. Je peux y lire l'incrédulité, la peur mais aussi l'espour qu'il nourisse en moi, en mes paroles. Je souris. J'ai réussi. Le Maître l'a senti bien avant moi, lorsqu'il a décidé, lorsque les voix l'ont guider, pour faire de moi son héritiere. J'ai ça en moi, dans mon sang. Je connais la douleur. Elle s'est imposé à mo à de nombreuse reprise. Mais elle ne m'a jamais submergé. J'ai toujours trouvé la résilence pour relever la tête et continuer à avancer. Je sais à cet instant précis que peu importe l'acharnement de Faure, l'absence du Maître, la défiance de certains Berger, je sais que je suis le leader de notre communauté. Je serai leur Maître. Tous ne le voie pas encore. J'inspire profondément en fermant les yeux, et je poursuis :
— Les roses et les épines sont deux choses opposées mais inéluctablement liées. Les unes symbolisent la réussite, les autres sont les obstacles que l'on doit surmonter pour y arriver. Certains rencontrent les roses en premier et sont pris par l'épine à laquelle ils ne s'attendaient pas. D'autres enchainent les épines sans pouvoir assurer la rose à la fin. Mais rien ne vaut d'essayer et tenter de s'en sortir. J'ai rencontré beaucoup d'épines sur mon chemin. Je me suis fait la promesse de profiter de la vie. Il ne faut pas se servir de la douleur come un bouclier, sinon on bloque aussi les bonnes choses. Être malheureux ne devrait jamais vous faire culpabiliser. Lors d'une journée à la plage, j'ai creusé le sable en essayant de trouver des merveilles. Mais j'avais oublié une chose, le plus grand trésor se trouve dans nos cœurs. Et les cœurs brisés sont comme des randonneurs égarés. La lumière leur est nécessaire pour guider leur cœur dans la tempête pour retrouver leur chemin. Je vous demande de noter votre plus grande peur, l'élément qui paralyse votre vie, et qui vous empêche d'avancer. En le couchant par écrit, il vous fera moins peur.
Et après un nouveau moment de silence :
—Laissez-moi être votre lumière à travers les décombres de votre cœur. J'ai décidé qu'il était temps pour moi de suivre mon cœur. Et il est aussi temps pour vous.
Lorsque je réouvre les yeux, je n'y trouve qu'espoir. D'un geste de la main, je les invite à quitter la pièce, et je conclue sous les applaudissements :
— L'avenir s'invente aujourd'hui.
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Dark Hold (La face cachée du Maitre)
RomancePour Cassie, la Ferme, communauté dont elle fait partie, est tout ce qui lui reste après la mort de ses parents et de sa sœur, Rebecca .Quand le Maître, leur leader, est arrêté pour le meurtre de celle-ci, elle se retrouve seule pour sauver ceux qui...