Chapitre 17

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- Que ce passe-t-il? Hurlé-je en accourant dans la cour arrière

Les enfants nous ont enfin été rendu, après des semaines et des semaines de placement. Notre avocat avait naïvement pensé qu'une fois la garde à vue du Maître et Elisabeth terminée, leur retour ne serait qu'une formalité. C'était sans compter sur leur mise en examen et l'étude par les services sociaux des dossiers des familles. Notre mode de vie à encore une fois était la cible de questionnement, de crainte et de détraction. Mais les Démons n'ont rien trouvé. Et le juge a été dans l'obligation de nous les rendre

Si les retrouvailles ont été joyeuses, le retour à la vie quotidienne s'avère plus difficile que prévu.

Deux femmes se font face à face, tenant ou plutôt retenant dans leur bras deux garçons d'une dizaine d'année, l'une semble irritée l'autre complètement confuse.

- Ce morveux est une brute ! Je ne veux plus rien savoir de lui ni croiser encore son regard de psychopathe ! répond amèrement Paquita.

J'écarquille mes yeux de surprise avant de laisser un rire nerveux s'échapper de mes lèvres.

-Ok, ok tout le monde se calme. Les enfants, dis-je en me mettant à leur hauteur, je ne veux plus vous voir vous battre, sui-je claire ?

Ils se contentent de fixer le sol qu'ils labourent nerveusement de leur pied, soulevant un nuage de poussière.

-Bien, donc si nous sommes d'accord, j'aimerai discuter avec vos mamans en privée. Donc je vous demande de rejoindre Martha, ok ?

Martha a elle aussi accouru en entendant les cris. Elle me fait signe de la tête avant de lancer en direction des deux garçons :

-Allez venez avec moi, espèce de petits garnements. Allons nettoyer toute cette poussière. J'ai fait du gâteau au chocolat. Je ne suis pas sûre que vous le méritiez mais que diriez-vous d'en avoir une part.

Je la regarde s'éloigner, songeant que je serai perdu sans elle. Depuis l'absence du Maître et d'Elisabeth, elle m'a été d'un grand secours.

Secours.

Lorsque je suis certaine qu'ils sont hors de portée, je me retourne vers leurs mères et reprend.

-Bien, Paquita tu dois certainement dramatiser... Il n'a que dix ans

Le visage de Paquita rougit de colère. Les lèvres pincées, elle m'adresse un regard sombre.

- Est-ce tu as vécu avec lui ? Non ! Mais mon fils oui ! Ils étaient dans la même famille d'accueil, tu le savais ? Il m'a raconté que ce n'était pas des gens très ouvert ni gentil. Et son fils, dit-elle en pointant un doigt rageur en direction de Maeva, son fils à pris le mien comme souffre-douleur ! De toute manière, je ne changerais pas d'avis sur cet enfant du .... Du démon. Son père .... Il lui a perverti la tête. J'avais prévenu le Maître qu'il ne devait pas autoriser cet homme à voir son fils. Cela ne va nous attirer que des ennuis !

Maeva ne répond rien, comme sonnée par la série d'uppercut qu'elle reçoit en pleine figure. Elle et son fils nous on rejoint il y a trois ans, après un divorce difficile. Même si elle a la garde exclusive de son fils, son ex-mari a obtenue du juge un droit de visite pendant les vacances scolaires. Etant extérieur à la communauté, il ne comprend pas notre mode de fonctionnement, en est même un farouche détracteur. Mais il ne s'est jamais servi de cet argument pour récupérer la garde de son fils, étrangement. Même lorsqu'il a été placé, il ne s'est pas porté volontaire pour l'accueillir chez lui. Il a même témoigné en faveur de son ex-femme pour qu'elle récupère la garde de leur fils. Je songe que cette situation lui convient parfaitement. Trois cent trente-sept jours par an il mène la vie qu'il veut, et les reste il les passe en vacances avec son fils. La belle vie, pendant que Maeva assume seule l'éducation de leur progéniture.

Dark Hold (La face cachée du Maitre)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant