Le mot de Faure virevolte à mes pieds. Le temps s'est arrêté. Je manque d'air. Deux mains invisibles semblent m'en serrer la gorge. Ma vue se trouble, je perds l'équilibre et je m'écroule au sol. Je suffoque et des flots de larmes viennent s'écraser sur les pétales qui recouvre la tombe.
Comment a-t-il pu ? Comment ose-t-il ? C'est lui qui a fait ça. Elle est morte et il continue de la hanter, de la harceler, par-delà la mort?
La nausée s'insinue en moi, je sens le goût âcre remonter dans ma gorge. Je serre les poings à m'enfoncer les ongles dans les paumes, à m'en faire saigner. Je ne ressens pas la douleur. Seule la rage parle à mon cœur.
J'ouvre péniblement les yeux. Un hurlement strident me glace le sang jusqu'à ce que je réalise qu'il émane de moi. J'essaie de bouger, de me relever mais une douleur ardente qui m'irradie dans tout mon être, m'en empêche. Mon cri devient de plus en plus fort, de plus en plus profond. J'essaie de bouger, mais en vain. Mon corps est paralysé, il refuse de me répondre. Mon cœur bat à tout rompre à tout rompre. J'ai l'impression qu'il va sortir de ma poitrine.
Mon poing s'écrase contre le marbre, encore et encore. Une répétition sans fin. Je suis hors du temps, les secondes s'égrènent, puis les minutes. Je perds le fil. J'ai l'impression de fonctionner au ralenti. Ma main tremble, le sang s'écoule sur mes doigts et des gouttes de sang recouvrent bientôt les pétales de roses. La douleur ne m'arrête pas. Je ne la sens pas.
Un cri de rage s'échappe de mes lèvres. Un râle sourd et rauque. Mon corps tout entier se met à trembler. Je m'écroule au sol, prisonnière de ma haine.
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Une main vient se poser délicatement sur ma tête. Je retiens mon souffle, mon cœur bat à tout rompre. Je reprends peu à peu conscience. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis allongée ainsi, dans le sang et les pétales de roses mêlés.
Je n'arrive pas à ouvrir les yeux. La douleur de ma main irradie dans tout mon bras. Des courbatures parcourent mon corps. Les doigts se mettent à me caresser mes cheveux. L'espace d'un instant j'ai l'impression que c'est ma mère. Je crois entendre la chanson qu'elle me murmurait, le soir, pour m'endormir, alors que je n'étais qu'une enfant. « Doucement, doucement, doucement s'en va le jour. Doucement, doucement, à pas de velours. »
Des larmes silencieuses coulent sur mes joues. Un goût salé envahit ma bouche.
-Maman, tu sais, je ne me rappelle plus du son de ta voix, ni de la forme de ton sourire. Je regarde les photos mais je n'y arrive pas. Il n'y a que ton regard qui se rappelle encore à moi. Je ne me souviens plus de ton odeur, de la douceur de tes caresses. Et ton écharpe rouge, celles qui ne te quittais jamais, et que je t'empruntais parfois parce qu'elle était douce. Parce qu'elle était à toi... Je me rappelle le nombre de fois où tu m'as faites promettre de ne plus la mettre. Tu l'aimais cette écharpe, n'est-ce pas ? Moi aussi, parce que c'était ta préférée et qu'elle avait ton odeur. J'aimais m'en draper. Elle a disparu en même temps que toi, en même temps que ton odeur et tes souvenirs.
La main semble être partie. Peut-être est-ce une hallucination. Je sais que ma mère ne pouvait pas être là. J'aimerai tellement être parmi eux parfois.
-Cassiopée, ça va aller.
Cette voix... ce n'est pas possible. J'ouvre les yeux avec difficulté. Mon regard est brouillé par les larmes, la fatigue, et la douleur. Par la vie. Je me redresse doucement. Mon corps se réveille. Des douleurs le parcourent. Mes bras chancellent et je manque de retomber au sol.
-Jonathan ...
Ma voix est râpeuse. J'ai la gorge sèche et douloureuse. Je distingue une silhouette semblable à la sienne. Je n'arrive pas à voir les traits de son visage, le soleil m'éblouit.
-C'est moi, me répond-il en s'accroupissant pour se mettre à mon niveau. Ça va ?
Je me jette à son cou et éclate à nouveau en sanglot. Nous basculons en arrière entre les tombes, Jonathan n'ayant pas anticipé mon mouvement.
-Oh mon dieu, Jonathan. Tu es là ? Tu es bien réel ?
-Hey, doucement Cassie, doucement. Je suis là. Je suis là. Calme-toi. Je suis là
Jonathan caresse avec douceur mes cheveux. Nous restons enlacés ainsi de longues minutes, jusqu'à ce que je retrouve mon calme. Nous nous installons, Jonathan le dos appuyé contre la tranche des tombes, moi entre ses jambes.
-Qu'est-ce que tu fais là ? finis-je par lui demander
-J'ai eu ton message. J'ai senti la détresse dans ta voix. Alors j'ai pris le premier avion au départ de Madrid pour Paris. Je savais que je te trouverai là aujourd'hui. J'ai pris des fleurs m'indique-t-il en désignant un mélange de rose orangé et de pivoine d'un rose poudré. Quand je suis arrivé, je t'ai entendu hurler. J'ai accouru le plus vite possible, j'ai essayé de te parler mais tu ne réagissais pas. J'ai ... eu peur, me dit-il la voix soudain étranglée.
Je me dégage de ses bras et me retourne vivement. Je m'installe à califourchon sur ses jambes, lui prenant le visage dans mes mains. Je le force à plonger son regard dans le mien.
- ça va aller. Maintenant que tu es là, ça va aller.
Je rapproche mon corps de lui. Il semble fébrile mais brûlant d'envie. Il me regarde avec des yeux à la fois apeurés et empreints de désir. Je l'embrasse tendrement, d'abord avec les lèvres puis avec la langue. Il me rend passionnément mes baisers. Il enroule ses bras pour me serrer contre lui. Ma main se balade dans son dos puis descend sur ses hanches. Nos bouches sont collées l'une à l'autre. Je peux sentir son sexe dans son pantalon se raidir de désir. Jonathan fais glisser une main sous ma robe, se faufilant dans ma culotte. Je suis trempée. Il joue avec mon clitoris pour me faire frémir. Il remonte lentement sur mon ventre jusqu'à l'objet de ses envies et me presse enfin un sein.
-Je meurs d'envie de les toucher depuis trop longtemps, me susurre-t-il la voix rauque de désir.
- Tu aimes mes seins, Jo'?
- Je les adores. Tu ne sais pas à quel point.
J'enlève ma robe et passe ses mains dans son dos pour lui retirer son t-shirt. Lentement, timidement, je fais glisser mes bretelles le long de mes épaules pour faire tomber mon soutien-gorge qu'il m'aide à dégrafer. Ma poitrine nue se dévoile enfin à ses yeux.
Il plonge en avant pour la couvrir de baisers. Il les masse avec douceur. Il descend sur un téton pour le sucer, l'aspirer comme le ferait un bébé. Je gémis bruyamment en passant mes mains dans son cou pour l'encourager. Il fait à nouveau glisser sa main vers mon vagin et y enfonce ses doigts. Il remonte sa tête et m'embrasse avec passion, m'arrachant un gémissement profond. Je libère son sexe et le guide vers moi. Il caresse les lèvres de mon vagin avec son gland, puis pousse lentement en avant pour l'entrer en moi. Je le sens nerveux, il frémit, mais je me rapproche de lui afin qu'il s'enfonce plus profondément en moi. Nous accélérons progressivement le rythme. Jonathan empoigne mes seins qui ondulent sous ses coups de rein. Il me retourne et me plaque au sol, me maintenant les mains au dessus de la tête.
-Tu m'avais manqué Cassie. Tellement me susurre-t-il au creux de l'oreille.
J'agrippe mes mains dans son dos pour le retenir contre moi. Nous gémissons à l'unissons.
-Jonathan ....
Il ne me laisse pas finir ma phrase et accélère la cadence. Ses mouvements se font erratiques, nous perdons le contrôle en même temps. Il s'écroule sur moi et nous sommes parcourus par un puissant orgasme.
Epuisée, je m'endors dans ses bras.
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Dark Hold (La face cachée du Maitre)
RomancePour Cassie, la Ferme, communauté dont elle fait partie, est tout ce qui lui reste après la mort de ses parents et de sa sœur, Rebecca .Quand le Maître, leur leader, est arrêté pour le meurtre de celle-ci, elle se retrouve seule pour sauver ceux qui...