Chapitre 30

64 12 2
                                    

Je ferme peu à peu les yeux ; et j'arrive enfin à m'endormir.  Je n'ai presque pas fermé l'œil de la nuit, et pour cause, Judith a tenue parole. Elle a réactivé son réseau de relation publique et une grande chaine de télévision prépare une émission sur la Communauté.

La journaliste, une vieille amie de Judith, m’a donné rendez-vous aujourd’hui à dix-heure. Je suis stressée par mon interview. Même si mon Berger m’a assurée de sa bienveillance et de son impartialité, j’ai une méfiance profonde envers les journalistes. J’ai travaillé tard cette nuit sur les questions que son équipe m’a remise hier .

Et lorsque j'ai enfin fermé les yeux pour au moins la centième fois voir plus, il devait être proche des trois heures du matin. J’ai tourné et retourné mille fois dans mon lit. J’ai mainte fois attrapé mon téléphone, tentant de composer son numéro. Puis j’ai renoncé. Il ne peut pas m’aider.

Ils ne peuvent pas m’aider. Jonathan, Jérémiah.

Un rayon de soleil vient me lécher le visage. J’ai toujours adoré me faire réveiller par ce dernier, prendre le temps d’apprécier sa chaleur sur mon visage et mon corps, écouter la nature se réveiller à son tour et écouter le champ des oiseaux.
Mais lorsque j’ouvre les yeux, il est prés de neuf heure. Je n’ai pas le temps de profiter de cet instant et me lève d’un bond.

Lorsque je sors de la douche, j’essuie de la paume de ma main la buée qui vient de s’accumuler sur le miroir. J’ai une tête à faire peur, de larges cernes s’étire sous mes yeux, mon teint déjà pâle de nature laisse entrevoir mes veines, et mes joues sont creusées. Je manque de sommeil, de soleil et de nourriture. J’ai l’impression qu’un léger souffle de vent suffirai à me faire basculer dans le néant.

Le stress m’envahit. La Communauté compte sur moi, nous avons besoin d’argent, de soutien, de nouvelle Brebis, ….

L’idée de Judith est brillante. Attaquer les Démons sur leur propre terrain, utiliser leurs armes contre eux. Jusqu’alors, Samuel pensait qu’il nous suffisait de courber l’échine, de se faire discret, et d’être irréprochable.

Je ris intérieurement devant sa naïveté et son inconscience. Cela n’aurait eu pour seul effet que de nous rendre vulnérable.

Je me redresse, je dois être plus forte, plus intelligente et plus ambitieuse que lui. J’étale un large sourire sur mes lèvres. Il ne me quittera pas de la journée, je m’en fais le serment.

*******************

La présentatrice, une charmante petite brune prénommée Teri, prend place sur son siège et le fait pivoter rapidement sous les applaudissements des spectateurs. Elle s'arrête soudainement et se met debout, micro à la main, un large sourire s’étire alors sur ces lèvres.

— « Bonjour à tous ! Comment allez-vous aujourd’hui. »

Le public crie et applaudi bruyamment avant de s'installer sur les fauteuils rouge installés en cercle autour de la grande scène où nous nous trouvons. Si elle parait nager dans cette foule en délire comme un poisson dans l’eau, je suis mal à l’aise. Je peux sentir la paume de mes mains s’humidifier. La chaleur qui se dégage des projecteurs commence à se faire sentir, et je suis ravie d’avoir suivi le conseil de Judith de me vêtir confortablement mais surtout légèrement. Une maquilleuse s’affaire à terminer les dernières retouches de maquillage.

—Ne vous inquiétez pas, le maquillage va tenir. Il peut faire très chaud là-dessous, dit-elle en me montrant les projecteurs. Mais on a l’habitude.

J’esquisse un sourire pour la remercier de sa gentillesse, et elle me presse le bras, comme pour m’encourager.

— « Chers téléspectateurs, et public ici, pour votre émission hebdomadaire, l’Interview... »

Dark Hold (La face cachée du Maitre)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant