Chapitre 27.

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Comme deux animaux sauvages nous avions suspendu nos gestes, fixant l'entrée de la maison. Mettant tous les deux du temps à reconnaître Diego. Il resta pourtant à l'entrée de la pièce, semblant nous observer. Semblant graver l'image dans sa tête alors qu'il s'appuyait contre l'encadrement de la porte.


— Je n'ai jamais pus me résoudre à y toucher. Mais je n'aurais jamais pus laisser des inconnus les toucher non plus. Explique t-il calmement. Alors il y a longtemps déjà... J'ai appris à les garder accordé tous deux... J'ai même jamais pus me résoudre à toucher à tout ça... C'était leurs maisons... Je pouvais pas... Détruire ça. Kitchi avait mis tellement longtemps à construire tout ça... J'ai mis des mois à réussir à entrer dans cette maison... Et Illya est venu avec moi pour m'aider à nettoyer... Parce que je voulais pas qu'on salisse cette demeure encore plus. C'est égoïste je le sais... Mais c'est mon unique caprice auprès de Maikan... Que personne n'approche ou ne touche cette maison... Illya a pus me convaincre de stocker à l'abri les meubles et les objets de mes amis, et ils sont tous encore soigneusement entreposé dans une partie de la demeure où vous n'allez jamais... Mais les instruments de musique... Elle savait que rien ne me ferait changer d'avis. Me disant que de toute façon, un jour ils serviraient de nouveau... Mais si on m'avait dis que ce serait vous qui feriez raisonner la musique de nouveau dans cette maison qu'il a construit...



Il détourne le regard, se redressant avant de se diriger vers la fenêtre. Nous tournant le dos.


— Kitchi est tombé amoureux en premier de la musique de votre mère. Votre mère est tombé amoureuse de l'âme de votre père. Il aurait pus sombrer dans les ténèbres, elle lui a offert la lumière et la douceur de cette vie. Il m'a écris beaucoup de lettre... Tellement... Mais ne les avait jamais posté. Je les ai découvertes en triant tout soigneusement. Et je me suis décidé à les lire après la mort de Illya... Pour sentir de nouveau sa présence à lui auprès de moi. Cela fait si longtemps... Et pourtant vraiment... Il continue de me manquer. J'ai arrêté de compter le nombre de fois où je vous observes, et où je le vois tellement à travers vous. Mais... Maintenant que vous savez qu'ils sont tout les deux toujours ici.. Ne peut-on pas...

— Les amener à la maison.. Terminais-je pour lui.


Il hoche la tête doucement, et je me lève. M'approchant de lui, glissant mes bras autour de lui en posant ma tête contre son dos.


— Merci. Murmurais-je.


Il se contente de serrer mes bras doucement alors que Luc vient se glisser dans ses bras à son tour.



Nous restons ainsi quelques minutes, et il finit par se détacher. Se raclant la gorge avant de sortir de la pièce et j'avoue que le besoin d'une cigarette se fait franchement ressentir. C'est ainsi que je me retrouve appuyé sur ma moto, fumant tout en attendant.



— Julia ?



Je me raidis, la cigarette en suspends. Finissant par trouver mon arme, je me retourne en la pointant aussi vite, le regard flambant de toutes les menaces que mes lèvres taisent.

LA REINE AU DRAGON_ Livre IVOù les histoires vivent. Découvrez maintenant