— Alors ? Le questionnais-je.
— Les jumeaux ont été déposés chez Logan avec elle. Ils se sont enfermés avec elle dans la cave. Cole et Aaron ont parlé en privé avant que Ritchi ne parte avec Cole plus tard. J'ai reçu déjà la confirmation d'inscription pour le lieu. Aaron a parlé ensuite avec ton frère et Arno avant de s'éclipser avec Arno. Mais tu le devine sûrement avec le message. Et je te devine sourire.
Je ricane malgré moi, serrant le téléphone dans ma main en observant le ciel étoilé.
— Merci mon ange. Nous rentrons demain. Je vais profiter du reste de la nuit l'esprit tranquille alors.
— Tu savais que ça donnerait cela n'est ce pas ? Tu as accepté ce jeu là juste pour ces risques là...
— Oups prise la main dans le sac. Je t'embrasse. Je t'aime mon ange.
Je raccroche en ricanant. Rangeant mon portable avant de me retourner, posant mon regard dans le sien alors qu'il attend. Les mains dans les poches, appuyé contre le mur.
— Tu savais que j'interviendrais... Souffle t-il. Je me suis fais piégé comme un puceau.
— À l'instant même où tu les a vu j'ai su que tu ne résisterais pas à leurs provocations. Tu ne les lâchais pas du regard, les narguais. Tu mourrais d'envie de lâcher cette colère et cette haine que tu sentais dans l'air. Ils ne savaient pas comment faire pour la déverser totalement, ils se noyaient dedans. Et c'est cela ta spécialité. Répondis-je en m'avançant vers lui. Tu n'as pas besoin de monter le ton, tu n'as pas besoin d'utiliser un poignard pour tuer. Tu sais détruire ou guérir par des mots. Je savais que s'ils te provoquaient, tu éclaterais. Parce que tu avais ta propre colère face à leurs choix. Pour celle que tu as dû affronter pour l'apaiser enfin. Je connais ta colère et ton incompréhension. Je savais tout les mots que tu as dit parce que chacun de tes gestes, de tes actes, de tes mots ces fois là me les avaient déjà dit. Tu me lisais parfaitement, entièrement... Et tu était fous de rage qu'aucun avant toi ne se soit donné la peine de le faire. Parce que tu es toi. Que deux diable côte à côte... L'univers entier retient son souffle.
Je m'allume une cigarette, penchant la tête, l'observant tout en fumant.
— Je ne savais pas que tu avais provoqué Cole. Je ne savais pas que déjà tu avais provoqué ces jumeaux volontairement. Que tu avais attisé leurs égos pour cela. Je prenais cela juste pour un jeu de plus à tes yeux. Je me trompais qu'à moitié. Tu as joué avec leurs nerfs, oui. Mais dans un but que tu n'avouera jamais. Tu espérais que ce soit eux qui me guérissent de mes maux. Que ce soit eux qui soient sur ma route. Qu'ils parviennent à empêcher ma course après la mort. Parce que tu aimais trop le défi que j'étais face à toi pour m'emporter dans la mort. Tu savais que bien des choix pouvaient modifier ce choix de ma part. Je ne sais pas tout. Je ne peux tout prévoir. Il y a toujours des inconnus dans les données qui changent les choses. Et je ne peux que les anticiper au cas où. J'ai vite compris oui que ces trois là seraient des données à inclure en risque pour l'avenir. Pas le mien. Le leurs. Même si cela voudra dire que certaines routes m'obligeront à leurs parler. Que veux tu que je te dise que tu n'as pas déjà compris ? Que mon frère et mes fidèles dragons n'ont saisis en t'observant ? Ouais j'ai pris un pied pas possible à les voir détruit. Putain que ouais. Parce que putain ce que j'ai eu mal moi aussi par le passé. Mais ai-je ressenti quelque chose en les voyant ? En leurs parlant ?
Je me stoppe, posant la main sur mon coeur avant de la regarder. Secouant lentement la tête.
— C'est un vide abyssal. Rien. Même pas de haine, de colère... Même pas de joie ou d'amour.. Rien. Je les ai regardé comme si je les voyais pour la première fois de ma vie. Alors que ce sont sûrement les père de mes trésors. Mais c'est d'une autre qu'ils sont amoureux. Une version de moi morte il y a des années. Ce soir là au Japon, cette Naëlle là est morte sous les tirs du sniper réellement. J'ai su dès l'instant où ils avaient croisés mon regard qu'ils avaient compris cela. Parce que ce lien que nous avions... Il n'en reste rien. Et je croyais vraiment tout ce temps avec eux que je le ressentirais malgré tout. Toute ma foutue vie comme le pire des poisons. Une putain de faiblesse, un poignard m'empêchant de me redresser. Je comprenais la peur de mes hommes à me laisser les revoir face à face. Parce qu'avant tout ça, ces trois là m'avaient toujours fait céder. Et ils se tenaient tous prêt à intervenir pour empêcher cela. J'étais prête à crever pour eux, et l'évidence est là... Je suis vraiment morte pour eux. Mais c'est Angelina qui est morte. Cette part de moi qu'il restait, qui n'avait plus aucune raison d'avoir peur. Elle a juste emportée avec elle tout mes cauchemars, mes peurs et mes terreurs. Elle a juste emportée dans sa disparition ma volonté de trouver la mort pour ne plus rien ressentir. J'avais peur de la nuit, j'avais peur de dormir seule. J'avais peur qu'à nouveau il revienne ouvrir la cage pour me prendre. J'étais toujours capable de sentir son odeur, d'entendre sa voix.. De sentir ses coups et son corps sur le mien. Je pouvais sentir son regard sur moi dans l'obscurité de la nuit. Alors jamais je ne dormais seule. Parce que je redevenais encore et encore Angelina. Encore et encore cette enfant qui avait tellement peur de ce que la noirceur cachait. J'étais encore et toujours cette enfant qui avait aimé son voisin majeur. Qui avait fait entrer le pire des monstres dans sa vie. Celle qui était couverte du sang de son petit frère de cinq ans. Celle qui avait assisté à la mort de ses parents. Au viol de sa mère avant même d'y passer elle même au même endroit... Priant encore et encore pour que son seul frère restant ne revienne jamais dans cette maison. Et quand eux m'ont abandonnés... Quand un par un ils ont trahis leurs mots, leurs promesses... Je l'ai senti en moi. Je l'ai senti hurler tellement fort que si j'avais parlé.. Plus rien n'aurait pus m'empêcher de me tuer, de hurler de douleurs comme ces sombres nuits là. Parce que chacune de mes personnalités était tombé amoureuse d'eux. Et je les sentais, je me sentais me déliter peu à peu. Je pouvais tellement voir les lambeaux de ma peau partir sous le vent.
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LA REINE AU DRAGON_ Livre IV
Pertualangan[/!\ Cette oeuvre est protégée par un sceaux Copyright. CopyrightDepot.com. Numéro de Copyright 00066563-1 & 00066563-2] ** ** Ceci est le livre 4, il est conseillé d'avoir lu les livres précédents afin de comprendre** ( Cette histoire comprend du...