Les mystères du passé

Partie 8

Tim rentra au foyer en bus tout seul car sa sœur avait fini à deux heures de l'après-midi. Elle avait demandé à une dame qui travaillait là-haut de venir la chercher. Il retrouva sa sœur dans sa chambre et demanda:

-T'es au courant de ce qui se passe lundi ?

-Oui. On a un voyage scolaire, répliqua la jeune fille sans sourire. J'ai appris que Ryan faisait parti des accompagnateurs ! J'ai demandé si c'était une blague...mais non, apparemment il veut vraiment nous gâcher les seuls bons moments qui pourraient nous arriver dans notre putain de vie.

-Je me suis mis à chialer aujourd'hui, déclara le garçon sans oser regarder sa sœur droit dans les yeux.

-Comment ils ont réussi à te pousser à bout? demanda la jeune fille en venant s'asseoir à côté de son frère qu'elle prit dans ses bras car elle voyait bien qu'il n'allait vraiment pas bien.

Le jeune homme ne répondit rien mais se mit à pleurer dans les bras de sa sœur qui le serra très fort contre elle pour le réconforter.

-On s'en sortira frérot, tu verras un jour tout ça on arrivera à le caser dans un coin de notre tête et on recommencera à vivre.

-Non, je pourrais jamais passer à autre chose. Jamais je pourrais arrêter de repenser à ce jour-là...c'est encré en moi d'une manière tellement forte que jamais, même avec le plus grand bonheur du monde, je ne pourrais l'effacer. Je suis heureux que tu ne t'en souviennes pas...si tu savais. Je t'aime tellement, t'es la dernière personne au monde qui me reste.

-Moi aussi je t'aime frérot, t'as toujours était là pour moi quand j'en avais le plus besoin alors moi non plus je te laisserais jamais tomber, on est une famille même si ce mot n'a jamais fait partie de notre vie.

Les deux jeunes se laissèrent aller sur le lit et chacun partit dans ses pensées les plus obscures, ce qui fit qu'aucun des deux ne trouva le sommeil avant d'aller manger, ni durant toute la nuit. Le lendemain matin, ils furent les premiers debout, car ils étaient pressés d'aller en cours. Les deux jeunes aimaient aller au lycée-collège car ça leur permettait de se changer les idées, pendant au moins tout le temps des cours, car ils savaient très bien qu'une fois passées les portes du foyer, leur solitude reprenait le dessus et les brisait un peu plus chaque soir. Ils en souffraient tous les jours, mais à l'école aucun des deux ne laissait paraître son mal-être. Ils souriaient, rigolaient comme si tout aller bien dans leur vie, sans à aucun moment n'en avoir réellement envie. Ils adoraient aussi l'école car c'était le seul endroit où ils avaient réussi à se trouver des amis sur qui ils pouvaient compter dans les plus durs moments, car au foyer ils ne parlaient à personne. Quand ils montèrent dans le bus, ils affichaient des immenses sourires comme tous les autres jours de la semaine et le bus se mit en route vers la délivrance comme ils aimaient appeler le collège-lycée.

Le lundi matin, les deux jeunes se réveillèrent assez tôt pour avoir le temps de finir les quelques préparatif qu'ils leur restaient à finir : comme la trousse de toilette et fermer leur valise. Ils prirent leur petit déjeuner en vitesse et chargèrent leur valise dans le coffre de la voiture de Tina, la jeune femme qui s'occupait toujours de tenir l'accueil et de surveiller un peu chaque chambre quand les enfants rentraient de l'école. La jeune femme avait accepté avec plaisir de faire partie du groupe des accompagnateurs car elle savait bien que les deux jeunes adolescents pourraient se sentir tranquilles si elle était là.

 C'était l'une des seules rares personnes à qui ils adressaient la parole car ils la trouvaient vraiment gentille et qu'elle les avaient souvent aidés à faire leurs devoirs quand ils étaient plus jeunes. Ils se mirent en route et arrivèrent devant le lycée un quart d'heure avant que la cloche ne sonne le début des heures de cours. Ils sortirent leurs valises du coffre et la jeune femme d'une trentaine d'années fut la première à se diriger vers le portail.