Partie 19

14 6 0
                                    

Jennifer vint se placer devant la table des deux adolescents qui ne parlaient pas entre eux.

-Ecoutez, on a pas envie de vous faire la tête mais on voudrait tout savoir, annonça-t-elle en croisant ses bras sur sa poitrine.

Mathilde ne répondit rien et attendit que le garçon réagisse, ce qu'il ne fit pas jusqu'au moment où sa sœur vint se planter près de Jennifer.

-Ecoute frérot, je pense qu'on devrait leur dire, annonça Amanda.

Le garçon se mit à rigoler, d'un rire amer, alors Amanda demanda:

-Pourquoi tu rigoles comme ça, enfin je pense qu'il est temps de leur dire. Ça fait assez longtemps que vous êtes amis pour qu'ils puissent comprendre et que tu puisses leur faire confiance. Franchement t'abuses !

-Moi j'abuse, lança Tim en se levant brutalement ce qui fit sursauter Mathilde et Jennifer. C'est facile de parler quand on se souvient de rien! T'étais qu'un bébé alors t'as rien à raconter c'est beaucoup trop facile sœurette! Je croyais qu'on en avait déjà parlé, je ne le dirais jamais à personne!

-T'as raison, je me souviens de rien, mais n'empêche : si on en parlait plus souvent peut être que je pourrais savoir comment t'aider. Avec toi on peut pas en parler et du coup quand tu chiales je sais pas quoi faire. Tout ce qu'on veut, c'est pouvoir t'aider à arrêter ces crises que tu fais quasiment une fois par mois quand tu penses être tout seul. Mais tu sais quoi ? Je t'ai déjà vu faire une de ces crises et je te garantis que je veux t'aider mais tu laisses personne le faire ! On peut pas t'aider si on comprend pas ce que tu ressens...

-Mais personne peut savoir ce que je ressens, s'écria Tim furieux.

-On pourrait au moins essayer de se mettre à ta place, on t'aime tous et on a besoin de toi!

-Essayer de vous mettre à ma place...non mais franchement ! C'est pas comme ça que vous allez m'aider!

-Mais comment on peut faire? demanda Amanda la voie tremblante.

-Mais vous pouvez pas m'aider ! Tu sais très bien que ça fait dix ans que je vois une psy presque toutes les semaines...et est-ce que tu as l'impression que ça a changé quelque chose en moi? Ça m'évite peut être mes crises?

-Non ça n'a rien fait du tout mais peut être que...

-Peut être que quoi Amanda? demanda Tim la voie lasse.

-Je sais pas...peut être que si tu te sentais aimé, ça changerait quelque chose, lança la jeune fille les larmes aux yeux. Je sais que je pourrais jamais te donner assez d'amour pour t'aider mais peut être que si nous tous...tes amis, on s'y mettait ensemble, on aurait assez d'amour pour te sortir de là.

-C'est pas de l'amour de vous et en général dont j'ai besoin, bredouilla Tim.

-De qui et de quoi tu as besoin alors? demanda Jennifer.

-J'ai besoin de chose que personne ne peut me donner...pas vous, murmura Tim sans regarder personne.

-Et tu crois que moi, ça, j'en ai pas besoin? s'agaça Amanda qui le comprenait à demi-mot.

-J'ai jamais dit que tu n'en avais pas besoin et au contraire t'en as encore plus besoin que moi parce que t'avais à peine deux ans...donc t'en as jamais eu vraiment ou du moins tu t'en souviens pas et tu ne t'en souviendras jamais. Pourtant je peux te dire que c'était la meilleure et qu'elle t'aimait énormément, avoua le garçon en relevant la tête pour regarder sa sœur droit dans les yeux.

Sur ces mots Tim sortit en courant du café, Jenny sortit elle aussi en courant pour essayer de le rattraper mais elle eut beau regarder de tous les côtés, elle ne le vit pas alors elle rentra dans la café.

-Où il est? questionna Mathilde.

-Je sais pas, avoua la jeune fille en haussant les épaules. Quand je suis arrivée dans la galerie il n'y était déjà plus...faut croire qu'il court trop vite!

-Ouais il court vachement vite, confirma Matt. C'est lui qui a toujours les meilleures notes en sport, quelque soit le sport qu'on fait.

-Est-ce que ça va aller? demanda Mathilde en s'asseyant à côté d'Amanda qui venait de se laisser tomber sur la banquette pour exploser en sanglots.

La jeune fille secoua négativement la tête avant de la poser dans ses bras qu'elle venait de croiser sur la table noire. Mathilde lui caressa doucement les cheveux pour essayer de la réconforter un peu, ce qui ne fonctionna pas vraiment. Jennifer vint s'asseoir en face d'elles.

Les mystères du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant