Les mystères du passé

Partie 29

La jeune femme fronça les sourcils, en se demandant bien ce que son fils lui voulait et pourquoi tout d'un coup, il la vouvoyait comme s'il ne la connaissait pas. Sarah se leva, alors le garçon se dirigea vers l'escalier pour lui indiquer qu'ils devaient se voir en privé et non devant autant de gens qui pouvaient mal interpréter ce qu'ils devaient se dire. Elle le suivit sans un mot.

Il ouvrit la porte de sa chambre et invita d'un signe de tête sa mère à entrer. Elle resta plantée debout au milieu de l'immense chambre parfaitement rangée. Tim croisa les bras sur sa poitrine et vint se placer en face de la jeune femme qui commençait à s'inquiéter.

-Comment je peux vous croire? demanda Tim en la regardant intensément dans les yeux, espérant ainsi lire en elle la vérité.

La garçon ne savait pas s'il arriverait à supporter ce qui allait sortir de la bouche de cette femme mais il sentait qu'il en avait plus que besoin pour son équilibre personnel. Il se devait de savoir ce qui se passait vraiment. Il se mit droit comme un I et attendit une réponse qui ne vint pas tout de suite car sa mère fronçait les sourcils sans essayer de cacher son trouble.

-Je ne comprends pas le sens de ta question? Qu'est-ce que tu veux réellement savoir?

-Comment je peux être sûr que vous êtes ma mère et pas une folle qui veut me faire du mal? demanda le garçon d'une voix qui glaça le sang de la femme.

-Je...enfin...pourquoi tu me poses cette question ? Tim? Pourquoi t'aurais je menti? Pourquoi aurais je inventé une histoire aussi horrible, juste pour te faire du mal?

-Répondez moi! Comment je peux vous croire?

Le garçon commença à perdre patience, Sarah le sentit alors elle plongea une main dans la poche de sa veste de survêt rose pâle pour en retirer un trousseau de clés qu'elle laissa pendre devant le visage de Tim.

-Tu te souviens du jour de la fête des mères qui a eu lieu une semaine environ avant l'incendie et tout le reste de l'histoire?

Tim hocha doucement la tête pour montrer qu'il s'en rappelait et qu'il voulait plus de détails car il ne voyait pas où elle voulait en venir.

-Ce jour là, à la maternelle, vous aviez fait de la pâte à sel, tu m'avais fait un cœur que tu avais peint en rose et tu avais mis presqu'une boîte entière de paillettes dessus parce que tu savais que j'aimais ça!

La jeune femme prit un petit cœur qui semblait tout cabossé de cinq ou six centimètres de long entre ses doigts, le petit cœur était accroché à son porte clés. Il était rose avec des paillettes partout.

-Je sais pertinemment que ça ne vaudra jamais un teste ADN et apparemment je ne peux pas compter sur tes souvenirs, tu étais petit, nous n'avons pas eu assez de temps pour nous connaître Tim, mais ce jour là tu es rentré avec un tellement grand sourire dans la cuisine et je n'avais jamais vu des yeux pétiller autant que les tiens quand tu m'as tendu ce cœur. Puis tu m'as dit qu'il représentait tout l'amour que tu avais pour moi. Je t'ai pris dans mes bras pour te remercier et ensuite tu es monté jouer dans ta chambre avec ton grand frère. Pourquoi tu ne me crois plus tout d'un coup? Qu'est-ce qui c'est passé ? Hier soir encore on rigolait...

Elle n'acheva pas sa phrase pour avaler des larmes qui montaient car cela lui brisait le cœur que son fils ne la croit plus.

-J'ai fait un cauchemar cette nuit, déclara tout bas Tim alors que ses yeux se remplissaient à nouveau de larmes. T'étais pas vraiment ma mère et tu finissais par m'abandonner encore une fois.

Le jeune homme se laissa tomber à genoux pour s'asseoir doucement par terre. Il se sentait tellement vide et triste qu'il n'entendit même pas la porte de sa chambre s'ouvrir et ses amis arriver. Ils s'arrêtèrent sur le pas de la porte, interdits, et ne bougèrent plus. Ils remarquèrent tous, que le garçon n'était pas dans son état normal et que c'était encore pire que tout ce qu'ils avaient déjà pu voir.