Partie 28

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La nuit parut durer des jours et des jours, alors quand le réveil sonna, ce fut un soulagement pour Tim qui n'enleva quand même pas pour autant ses écouteurs de ses oreilles, car ils l'aidaient à penser à autre chose. Matt, Thomas et James passèrent tous les trois à la douche avant de s'habiller. Quand ils furent prêts Thomas demanda en se tournant vers Tim qui s'était habillé et assis en tailleur dans le lit:

-Tu veux prendre une douche?

Le garçon leva les yeux vers lui en secouant négativement la tête car malgré ses écouteurs il avait entendu la question du garçon. Vers 5h15 les quatre garçons sortirent de leur chambre, Thomas et Matt portaient les sacs de voyage et James tenait Tim qui avait passé un bras autour des épaules du garçon pour se tenir. Ils descendirent les escaliers doucement surtout James et Tim. Matt et Thomas déposèrent leurs bagages près des adultes qui étaient déjà tous là avec leurs valises.

-Bonjour les garçons, lança un prof en s'approchant d'eux. Alors pourrions nous savoir à qui sont ces deux sacs de voyage?

-Alors moi et mon frère on s'est mis ensemble dans le sac bleu, et Tim et Thomas se sont mis ensemble dans le noir, expliqua Matt en désignant les deux sacs du doigt.

-Très bien vous pouvez aller manger.

-Attendez, s'écria un homme d'une soixantaine d'années en attrapant le bras de Tim quand le garçon passa à ses côtés, toujours soutenu par James qui s'arrêta brutalement. Enlevez moi ces écouteurs immédiatement, vous n'êtes pas chez mémé ici, vous ne faites pas ce que vous voulez quand vous le voulez!

-Non monsieur, je vous en supplie, j'en ai besoin, se lamenta Tim au bord des larmes.

-Vous les enlevez, ce n'est pas vous qui commandez ici! hurla-t-il. Alors tout le monde se tourna vers lui en se demandant ce qui se passait.

Tim retira les écouteurs de ses oreilles...alors toutes les questions qu'il avait réussi à mettre de côté durant ces dernières heures l'assaillirent, une larme coula sur sa joue qu'il s'empressa d'essuyer sous le regard de tous les adultes qui le dévisageait. Il enleva son bras autour des épaules de James qui ne sut pas quoi dire et alla s'enfermer dans les toilettes sans regarder personne.

-Qu'est-ce qu'il a? demanda Mathilde en arrivant avec Jennifer, Amanda et Célia même si elles ne dormaient pas du tout dans la même chambre.

Les quatre jeunes filles avaient décidé de faire leurs valises ensemble. Elles les déposèrent près des adultes qui contrôlaient, Célia s'approchait d'un prof pour lui expliquer leur organisation.

-Je sais pas, avoua Matt. Mais quand on s'est tous les trois réveillé, il ne dormait pas. Il avait les yeux ouverts et ses écouteurs dans les oreilles. Il ne les a pas enlevé de tout le temps qu'on a mis à se préparer. Et là, le mec, il vient de s'énerver pour qu'il les enlève, alors il s'est mis à pleurer et il est parti s'enfermer dans les toilettes.

-C'est bizarre, je n'ai pas du tout fait de cauchemar cette nuit...alors il n'aurait pas dû en faire non plus, car quand l'un de nous deux en faisons, on est sûr que l'autre aussi ! Mais là, moi, j'ai rien eu ! déclara Amanda en fronçant les sourcils car elle ne comprenait pas ce qu'il se passait.

Quand Tim referma violemment la porte de sa cabine pour se laisser glisser contre elle et s'asseoir par terre, toutes les larmes qu'il avait retenues cette nuit se mirent à couler sur ses joues. Le garçon s'empressa de remettre ses écouteurs et de monter le son au maximum, alors qu'il n'arrêtait pas de fermer et d'ouvrir les yeux pour essayer de les sécher le plus vite possible, ce qui ne fonctionna pas.

Toutes les questions qu'il s'était toujours posées sur sa mère refaisaient surface dans sa tête. Ce qui lui faisait le plus mal c'est qu'il croyait Sarah quand elle lui disait qu'elle était sa mère. Il avait reconnu sa voix car elle lui lisait toujours un livre avant qu'il aille se coucher. Il était certain qu'elle était sa mère mais d'énormes doutes lui disaient qu'au fond elle était peut-être réellement morte, ce qui lui brisait le cœur comme jamais il ne l'avait senti se briser. Pourtant, normalement, cette sensation il la connaissait, il en été victime tous les ans, le même jour depuis douze ans maintenant. Ce jour où il avait vu sa mère se faire poignarder devant ses yeux l'avait traumatisé à jamais, ainsi que l'incendie quand son père avait mis le feu...c'est ce qui lui avait d'ailleurs causé cette peur irrationnelle du feu.

Une peur qu'il n'avait jamais réussi à surpasser malgré tous ses efforts et sa bonne volonté pour se convaincre que rien ne pourrait jamais redevenir comme avant...pourtant c'était son plus grand rêve. Le plus grand rêve, qu'il n'avait jamais dit à personne, ni même à sa sœur, était de retrouver sa mère. L'amour qu'il avait perdu à sa disparition lui manquait chaque jour un peu plus et lui creusait la poitrine un peu plus profondément chaque seconde qui passait. Mais depuis qu'il avait rencontré Sarah tout était devenu meilleur pour lui, en tout cas c'est l'impression qu'il en avait. Au final peut être que le désir immense de vouloir retrouver sa mère le poussait à se jeter dans les bras de la première folle venue qui lui mentait sur toute la ligne.

Il n'en savait rien et c'est ce qui le faisait autant pleurer. Après cinq minutes enfermé dans les toilettes, il se releva avec un objectif en tête: trouver cette femme et découvrir si elle était belle et bien sa mère ou non. Il sortit des toilettes et ferma un peu trop brusquement la porte derrière lui ce qui fit que toutes les personnes qui se trouvaient à proximité se tournèrent vers lui intriguées. Le jeune homme ne regarda pas ses amis qui lui faisaient pourtant des immenses gestes pour qu'il les rejoigne à table où ils lui avaient évidement gardé une place .

Tim se dirigea vers la table où mangeaient certains adultes : proviseurs, professeurs et maîtres nageurs qui prenaient des forces pour le voyage qui les attendait. Tous à la table levèrent les yeux vers le garçon en se demandant pourquoi il venait les voir.

-Sarah je veux vous parler! annonça le garçon en se plantant devant elle sans laisser de choix à la jeune femme dans le ton de sa voix.

Les mystères du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant