L'hiver approche et les quelques explorateurs restés au QG pour la saison prennent un peu de bon temps bien mérité. Une ambiance détendue presque familiale les rassemble et Erwin semble apprécier...
Chapitre 277 des Chroniques de Livaï
J'ai bien dû céder à leur demande. Quand le cortège de professionnels a débarqué à la forteresse - juste à temps avant le grand départ -, nous y sommes tous allée avec entrain. Bien calfeutrés dans la vaste salle des douches communes de la forteresse, alignés sur des tables confortables, les explorateurs qui en ont l'envie et les moyens se font dorloter par les soins attentifs de ces hommes et de ces femmes dont le métier est de nous faire oublier un instant nos douleurs corporelles.
Nous en avons besoin bien davantage que les autres soldats car notre corps est soumis à des traumatismes bien plus importants. Il est notre outil de travail principal et nous devons l'entretenir. La moindre défaillance au moment crucial et la mort peut surgir. Allongé sur le ventre, je laisse la masseuse faire courir ses doigts agréables le long de ma colonne vertébrale. C'est plaisant et douloureux à la fois, signe que le travail est bien fait. Mes muscles endoloris la remercient silencieusement de ce traitement à la fois doux et ferme.
La pièce est envahie de vapeur, transformée en sauna provisoire pour l'occasion. A côte de moi, Mike est tout rouge des pieds à la tête, et j'entends Greta pousser des "ha" et des "ouille" de temps en temps. Livaï est sur le dos, un linge humide et chaud sur le visage, faisant semblant de ne rien voir ni entendre, mais à la vue de ses bras qui pendent mollement de chaque côté de la table, on comprend qu'il y prend goût. Mike l'appelle pour voir s'il dort, et Livaï lève le bras en battant de la main d'un air agacé pour lui intimer de se taire.
Je ferme les yeux et laisse aller ma tête dans le creux de mes bras, uniquement concentré sur la sensation agréable que me procure ma peau. L'être humain est une machine formidable, mais qui peut se briser si facilement... Plus le temps passe, et plus les mains expertes se déplacent ici et là, dépliant ma chair blessée, détendant mes nerfs, apaisant l'angoisse... Mais il y a des choses qu'elles ne peuvent ni atteindre ni guérir. Cela m'appartient à moi seul, et je ne laisserai personne tenter de me soigner. C'est un poids que je me dois de porter.
Alors qu'elle s'attaque à mes mollets encore contractés, j'entends Steffen se déplacer en parlant et j'ouvre de nouveau les yeux. Il jette une serviette sur Livaï qui s'est tellement détendu que la sienne a glissé à terre. Steffen le traite de satyre, et Livaï rétorque que son masseur n'y va pas de main morte et que ce n'est pas sa faute. Greta se met à rire comme une jeune fille tout à fait ordinaire, et ce son me fait un drôle d'effet. Il me rappelle que je ne vais plus la voir, ni Steffen, pendant trois mois. Cela paraîtra bien monotone sans eux. Ils sont les plus jeunes de mon escouade...
Leur jeunesse me rappelle celle que je ne peux plus retrouver... Je les envie...
Livaï, nu comme un ver, se lève et lance un seau d'eau dans la figure de Steffen ; Greta crie en riant de nouveau que c'est un scandale, qu'on ne devrait pas être obligé de voir ce genre de chose. Je souris pour moi-même, bercé par le son de leurs voix, de nouveau somnolent. Ma masseuse se penche sur moi et me demande si tout ce remue-ménage ne devrait pas être stoppé, car des explorateurs se plaignent du bruit. Non, laissez-les. Vous ne comprenez pas que c'est le bruit le plus agréable du monde ?
Quelques minutes plus tard, nous sommes dans les vestiaires, le corps rougi, les cheveux en bataille, enroulés dans de grandes serviettes moelleuses. Tandis que je m'essuie le visage, j'entends Livaï, juste à côté, me demander quelle chambre je vais lui donner. Ah, tu fais bien de me poser la question. J'ai bien une idée, oui. Une fois que nous serons rhabillés, je t'y emmènerai. Tes affaires sont prêtes ?
Tandis qu'il hoche la tête avec appréhension - sans doute inquiet du choix que j'ai fait pour lui - une tornade brune ébouriffée passe juste à côté et fait claquer une serviette mouillée sur Livaï, qui se retrouve encore une fois exposé à tous les regards à cause du choc. On dirait qu'elle a t'a eu par surprise... Hmm, une Hanji lavée, propre... c'est un spectacle si rare...
Mais... tu ferais bien de courir, ma grande, je ne suis pas sûr de pouvoir le retenir cette fois !
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Les Chroniques de Livaï ~ EruRi Only [+13]
FanficUne compilation des chapitres des Chroniques de Livaï qui exposent la relation entre Erwin et Livaï. Elle reflète comment je les vois dans le contexte du manga, et en suivant la timeline de SnK. Leur rencontre, leur antagonisme du début, leur lien q...