Après une nuit mouvementée où Livaï s'est occupé de calmer une révolte de réfugiés, le caporal un peu désoeuvré vient faire son rapport à Erwin...
Chapitre 464 des Chroniques de Livaï
Je mets la dernière touche à mon rapport de la nuit. Si je tarde trop, Erwin sera plus dans son bureau et je serais obligé de lui courir après le reste de la journée. Il veut aller démarcher de nouveaux donateurs au plus vite et je me doute qu'il va pas s'assoir sur une journée aussi radieuse.
Je laisse l'encre sécher en ouvrant la fenêtre près de mon bureau. Cet air frais est agréable ; je me sens poisseux depuis plusieurs heures. Il a fallu calmer les gens mais aussi assurer la distribution dans le calme, et s'assurer que tout le monde retournait dormir sans faire d'histoire. Ca nous a pris pas mal de temps et mes gars sont retournés se coucher alors que la nuit finissait. Ils auront une permission pour aujourd'hui pour leur peine, qu'ils restent au pieu.
Peut-être que la garnison va arrêter de nous asticoter après ça. Hannes m'a assuré qu'il ne tolérerait plus ça dans ses rangs, mais faut pas compter que tout le monde suive les ordres. Il m'a conseillé de lui rapporter toute écart de ce genre, mais franchement j'ai autre chose à faire que moucharder. Il faut quand même que j'en parle à Erwin parce que ça plombe le moral de nos soldats.
J'enfile ma veste vite fait et traverse le couloir qui sépare nos quartiers - je constate que le ménage doit déjà être refait, ttcch -, puis frappe à sa porte. Heureusement, il est là. J'entre sans attendre et remarque qu'il n'y a personne dans la pièce. Un bruit d'eau à côté m'indique où il est. Je m'adosse à l'entrée de sa salle de bain, et lui fait signe avec mes parchemins dans le reflet du miroir. Il continue de s'aplatir les cheveux avec son gel préféré - celui dont l'odeur est pas trop désagréable -, et m'indique qu'il a presque fini. Je vois ça ; rasé de près, en tenue civile, les cheveux encore plus plaqués... Je me doutais bien qu'il sortirait aujourd'hui.
T'as eu vent de ce qui s'est passé cette nuit ? Il se lave les mains dans la bassine et les essuie avant de se tourner vers moi pour prendre mon rapport. Comme d'habitude il me demande un petit résumé de vive voix. Disons que ça barde vraiment maintenant, les réfugiés sont devenus intenables. J'ai réussi à les calmer mais... Erwin me regarde avec des yeux ronds, l'air franchement surpris, ce qui lui ressemble pas du tout, et je me retiens de rire nerveusement. Ouais, je leur ai parlé, y a quoi de bizarre ? Je sais, j'aime pas faire ça d'habitude mais je me suis dit qu'au moins je savais ce qu'ils vivaient et je trouverais le bon ton pour leur faire comprendre de rester calmes. La garnison était débordée... Mike est venu aussi. A deux, on leur a peut-être... rendu un peu de confiance en l'avenir, j'sais pas... Un petit incendie s'est déclaré mais nos vaillants soldats l'ont éteint à temps. Par contre les réserves de bouffe de Trost vont avoir besoin d'être regarnies bientôt. Hannes s'en occupe.
Erwin lit tout en m'écoutant et je me demande alors si ça le met de travers que j'ai agi sans ordres. Il semble lire dans mes pensées et annonce que j'ai bien fait de prendre cette initiative seul car cela aurait pu vraiment mal tourner. Ouais, t'imagines, si les militaires avaient fini par tabasser cette foule ? Le scandale... Enfin bon, c'est réglé, et t'as pu dormir sur tes deux oreilles quand même. Mais on peut envisager que d'autres émeutes comme ça éclatent dans les autres districts. Erwin m'informe que c'est déjà le cas, notamment à Karanes et Krolva. Merde... Je m'écroule dans le canapé et fixe le sol à mes pieds.
Il faut vraiment qu'on se bouge le cul. Y a que nous qui pouvons faire quelque chose. Il faut reprendre les territoires occupés ou on va tous se bouffer les uns les autres ! Erwin me répond qu'il y travaille mais qu'il attend aussi les décisions des parlementaires suite à son entretien avec Zackley. Ils prennent tous leur temps, ces richards ! On peut pas juste attendre qu'ils décident quoi que ce soit ! Et sans vouloir te commander, faudrait qu'on retourne en expédition ce mois-ci. Les autres régiments ont rien compris à notre dernière sortie, et je te fais grâce des sobriquets dont ils nous affublent - toi particulièrement. Je sais que tu te fous de ce que les gens pensent de toi, mais nos plus jeunes soldats ont pas cette indifférence, ils le vivent mal. Ces trouducs savent rien de ce qu'on prépare et ça les rend cons.
Erwin semble concerné par ce que je lui dis et me révèle qu'il a déjà prévu une nouvelle sortie, près de la Forêt des Arbres Géants, afin de voir si on peut pas sécuriser un avant-poste là-bas. Je croyais que tu envisageais de passer par le fleuve... Oui, qu'il répond, mais on est pas à l'abri d'un refus alors il faut prévoir à l'avance. Bonne idée. C'est pas si loin du Mur Rose mais suffisamment pour que les commères viennent pas nous espionner. Tu envisages ça quand ? Je remarque de nouveau ses vêtements de ville... Quand tu auras réussi à soutirer assez de fric aux richards, je vois. Bon plan. Si tu veux mon aide, je peux...
Erwin paraît interloqué pour la deuxième fois de la journée. J'aime provoquer ça chez lui. Je me disais ça parce que, après cette nuit, je me suis vraiment rendu compte de ma popularité. C'est pas qu'elle m'enchante mais si elle peut être utile... Et puis, je m'emmerde, faut bien le dire. Il répond qu'il préfère me savoir ici pour gérer les troupes et leur moral ; Mike sera aussi chargé de leur concocter des entraînements un peu divertissants. Tu veux dire comme quand la bigleuse est partie voler sur le QGR, l'autre jour ? J'ai bien remarqué que tu l'as à peine punie, finalement c'était pas une si mauvaise idée, ça change de l'ordinaire. Mais si on veut pas embêter les honnêtes citoyens, on peut aller faire ça dans Trost-Sud.
Ouais, je cherche un truc à faire. Mes gars trouvent le temps long et passer leurs journées avec des connards qui les insultent, tu comprends... Erwin me regarde malicieusement en mettant sa veste. Il m'informe que c'est bientôt l'anniversaire d'un de mes subordonnés et je peux toujours faire quelque chose pour fêter ça. Ah ? Mais comment tu sais ça, toi, tu potasses leurs profils tous les jours ?! Désolé, je peux pas me souvenir de toutes ces dates, j'ai vécu sans presque toute ma vie ! Je me souviens déjà à peine de la tienne, de celle de la bigleuse ou de Mike... Et franchement, ça m'intéresse pas vraiment de les retenir. Bon, c'est qui ?
Il me répond que c'est Nadja. Ah oui ? Eh, mais du coup je me demande si c'est pour ça que... Non, oublie, je pense tout haut. Erwin me conseille d'emmener mon escouade en excursion quelque part, un endroit inédit. T'as une idée ? Il me propose la capitale. Claus est le seul à y être allé mais ça reste un genre de rêve inaccessible pour les autres. Mouais, pourquoi pas. Et puis je pourrais leur faire visiter puisque je connais maintenant. Y a ce salon de thé...
Erwin est fin prêt et attend que je l'accompagne dans le couloir avant de refermer. T'es sûr que tu veux pas que je vienne ? J'peux m'habiller vite... Il refuse catégoriquement et je le soupçonne presque de cacher quelque chose sur sa véritable destination. Bah, après tout c'est pas mes oignons, tu vis ta vie, hein. Mais dis-moi où tu vas. Si jamais il y a des problèmes, qu'on sache quand même... Il se rend dans le quartier nord d'Ehrmich. T'en as au moins pour la journée, quoi.
On va essayer de trouver de quoi s'occuper en attendant que tu reviennes avec des chèques pleins les poches. Tiens, j'ai une idée pour commencer. File-moi tes clefs, j'vais prendre un bain. Après cette nuit, j'ai besoin de ça. J'espère que t'as laissé de l'eau !
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Les Chroniques de Livaï ~ EruRi Only [+13]
FanfictionUne compilation des chapitres des Chroniques de Livaï qui exposent la relation entre Erwin et Livaï. Elle reflète comment je les vois dans le contexte du manga, et en suivant la timeline de SnK. Leur rencontre, leur antagonisme du début, leur lien q...