Des gens ordinaires #2

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Chapitre 283 des Chroniques de Livaï

Ca pèle méchamment, mais je dois bien dire qu'il y a tant de lumière autour de nous que ça suffit pour se sentir au chaud

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Ca pèle méchamment, mais je dois bien dire qu'il y a tant de lumière autour de nous que ça suffit pour se sentir au chaud. Enfin, j'ai quand même froid aux mains, mais c'est pas trop grave. Je regrette pas d'avoir acheté ce pull finalement, c'est bien utile.

La ville paraît très différente de ce qu'elle est d'ordinaire. Je ne m'y suis jamais rendu en pleine nuit et avec toutes les décorations qui faussent les perspectives et camouflent les rues familières, je suis un peu paumé. La diligence nous a déposés au nord de la ville, et maintenant, je sais plus trop où aller. Et comme à chaque fois quand je sais pas quoi faire, c'est vers lui que je me tourne.

Erwin paie la course et la diligence repart avec de nouveaux passagers. Ce tintement de grelots, c'est tellement... Je l'attends devant une vitrine, l'air de rien ; j'ai pas envie qu'il se rende compte que je préfère lui laisser le choix de la direction, même si de toute façon c'est son rôle attitré. Je connais moins la ville que lui, même si j'y ai patrouillé. Je ne sais pas où on doit aller pour s'amuser. S'amuser... C'est vraiment ce qu'on est venus faire ?

L'idée de rester à la forteresse lire un truc imbitable me paraît clairement plus aussi attirante. Malgré moi, je laisse l'ambiance me porter, et quand Erwin me rejoint, je suis assez content de voir qu'il tire pas la tronche. La lumière des lampions éclaire notre route et je le laisse m'entraîner sur la longue avenue pleine de badauds pressés ou nonchalants. Je mets mes mains dans mes poches pour atténuer la sensation de brûlure au bout de mes doigts et je fais en sorte d'afficher une expression pas trop fermée. Je dois vraiment lutter quand même. Parce que j'ai du mal à pardonner.

Il y a peu de temps, ces gens nous ont lancé des pierres en nous insultant. C'est dur à croire. J'aimerais être aussi sage qu'Erwin et me dire que cela fait partie du boulot d'explorateur de supporter ce genre de truc, mais je l'avale toujours pas... Aussi, j'avance, les épaules un peu voûtées et le cul serré, incapable de me détendre totalement parmi eux.

Erwin doit sentir que je suis trop crispé - si même lui le remarque, c'est que ça doit vraiment être grave - et me guide vers une tente éclairée sur le bord de la route. Un gamin tient dans ses bras une peluche à la nature incertaine en sautillant de joie. Je me penche en avant et constate qu'il s'agit d'un jeu de lancer de fer. J'ai jamais eu l'occasion d'y jouer ; en bas c'était plus le lancer de dés, ou le billard pour les plus grands. Le principe est pas dur à piger - lancer un fer à cheval autour d'un piquet -, mais la vue des lots à gagner me refroidit. J'ai pas envie de me retrouver avec un de ces trucs à trimballer.

J'interroge Erwin du regard et il me demande si je veux essayer. Franchement, j'y tiens pas, pourquoi tu le ferais pas, toi ? Il me répond que je suis sans doute plus fort à ce jeu... mais que si je ne me sens pas de taille, il n'y a pas de problème. Pas de taille, non mais, c'est ça, oui. Tu vas voir si je suis pas de taille, grande perche. Je lance trois piécettes au propriétaire, et il me donne trois fers.

Les Chroniques de Livaï ~ EruRi Only [+13]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant