Une personne irremplaçable #1

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Chapitre 411 des Chroniques de Livaï

Ca fait un moment que je les oblige à tenir la position

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Ca fait un moment que je les oblige à tenir la position. Mon escouade est là, dans la cour, au garde-à-vous, ainsi que les hommes de Livaï, dans l'attente du retour de nos deux héros. Ils devaient normalement être là en début de matinée mais ils se font attendre. J'espère qu'il n'est rien arrivé de grave... Ou alors, ils se sont pas levés, à tous les coups ! Mmh, impossible, Erwin est toujours matinal et Livaï ne dort presque jamais.

J'imagine qu'ils ont dû en voir de belles à cette sauterie ! Il faudra que je tire les vers du nez à Livaï pour des détails croustillants. Je suis sûre qu'il a fait la gueule toute la soirée et que les donateurs se sont fait la malle ! Erwin lui aura sans doute botté le train !

Moblit me dit que je pense tout haut et j'essaie de retrouver ma dignité. T'es sûr qu'ils ont pas entendu, derrière ? Bah, inutile de spéculer, on sera au courant quand ils arriveront. Ah ! Je crois que c'est leur diligence ! Les gars, redressez-vous, et saluez le major ! J'entends le bruit des bottes qui claquent et je m'oblige à rester moi-même droite comme un i. Les soldats de la garnison continuent de vaquer à leurs affaires en se faufilant pour nous éviter, et nous lancent de drôles de regards. C'est pas tous les jours qu'on exhibe notre discipline, alors autant faire bonne impression ; et puis c'est ainsi que des soldats sont censés se comporter quand leur leader déboule, Erwin sera fier de l'initiative !

La diligence s'arrête devant l'enceinte du QGR et on attend un moment avant que quelque chose se passe. J'aperçois un bout de rideau bouger à la fenêtre, comme si quelqu'un jetait un oeil dehors. Bon, allez, arrêtez de vous faire prier, et puis j'ai des fourmis dans les pieds ! La porte s'ouvre et c'est Livaï qui se montre en premier. Son costume a l'air un peu défraîchi, comme s'il avait fait la bringue toute la nuit. On garde la position encore un instant afin de faire honneur à Erwin, mais personne d'autre ne sort de la diligence. Livaï se tourne vers le cocher, le paie et le véhicule s'en va en cahotant.

Je suis tellement abasourdie que je manque de me jeter en avant sur Livaï, qui se dirige vers nous tranquillement, la veste juste posée sur ses épaules et les mains dans les poches. Euh... ok, repos, vous tous. Y a un truc qui cloche et vous avez sans doute pas besoin d'être au courant... Dispersez-vous ! Ils obéissent mais traînent un peu avant de quitter la cour. Je remarque que Livaï leur adresse des signes de tête et fait comme si je n'étais pas là. Cependant, son attitude n'est pas alarmante ; s'il était arrivé quelque chose à Erwin, il serait pas si détendu. Mais bon sang, il va m'expliquer ?!

Je lui cours après et le force à me regarder en l'empêchant d'avancer. Tu pourrais me raconter ? Vous êtes partis à deux et tu reviens tout seul, c'est quoi l'entourloupe ? Erwin a eu... un accident ? Il me répond que tout va bien et qu'il aimerait bien que je le laisse arriver car il est crevé. Je le suis dans le bâtiment et le laisse emprunter l'escalier de l'aile du bataillon. Je trépigne d'impatience, il le sait, et il me fait attendre exprès ! Allez, lâche le morceau, ou je te suis jusqu'à ta chambre ! Où est Erwin, nom d'un déviant !?

Il s'arrête dans le couloir et m'annonce enfin la couleur. Erwin est en vacances. En vac... quoi ? Tu te fiches de moi, Erwin ? On parle bien du même homme, celui qui bosse comme un taré et ne sort presque jamais de son bureau ? Celui qui se traînerait aux portes de la mort au lieu de laisser passer un seul rapport non signé ? Celui qui... Il m'interrompt et me confirme que c'est celui-là même. Avoue, tu l'as fait boire ? Tu l'as drogué ? Nan, parce que ce que tu me racontes est juste impensable !

Il me détaille l'affaire et je peux que me laisser tomber contre le mur de fatigue anticipée. Comment ça, tu l'as forcé ? Tu pouvais pas lui demander autre chose !? Je sais pas, moi, n'importe quoi ! Ton poids en thé ou en savon ! Te montrer un peu égoïste ! J'y crois pas, si ça avait été moi, j'aurais exigé des fonds pour mes recherches ! Un truc utile ! Il me tapote l'épaule et me dit que c'est comme ça, qu'il y a pas à y revenir. J'ai bien compris. Et il est où actuellement ? Il refuse de me répondre, mais m'informe qu'Erwin doit se reposer et que personne n'est autorisé à le déranger. Tu parles... Une semaine, c'est ça ? Mais attends un peu !

Tu veux dire qu'on va devoir se taper tout son boulot pendant une semaine !? Toi et moi ?! Lui, moi et Mike, qu'il ajoute. Super ! Merveilleux, c'était mon rêve ! Et qu'est-ce qu'on dira si le major du bataillon n'apparaît pas pendant une semaine ? Parce que ça va se remarquer, tu crois pas ? Il hausse les épaules en prétendant qu'on se débrouillera, on aura qu'à inventer un bobard. Evidemment, tu mets des trucs insensés en place sans penser aux détails... Et c'est nous qui payons le prix ! Te connaissant, ça m'étonne que tu lui aies imposé ça, alors que tu peux pas t'empêcher de le coller partout où il va ! Tu vas nous faire un malaise dans deux jours, à tous les coups ! Ou alors tu passeras tes nerfs sur ton escouade ! Ca t'embête vraiment pas de pas savoir où il sera et ce qu'il fera pendant une semaine ? Parce que moi, ça me fait flipper ! Il serre les dents et j'ai l'impression un instant d'avoir tapé dans le mille. Mais il ne laisse rien paraître et continue son chemin.

Nous nous retrouvons devant la porte de sa chambre et il me fait face avant d'y entrer. Il affirme qu'il a promis à Erwin que le boulot serait fait comme si c'était lui et qu'il ne devait pas s'en soucier. Je suis pas sûre que ça l'ait tranquillisé... Mike sera de mon côté sur ce coup, il va t'engueuler et tu l'auras pas volé ! Il ne dit rien de plus mais fouille dans sa poche intérieure. Il exhibe devant mes yeux des tas de papiers où sont inscrits des montants et des signatures. C'est...

Yahou ! Vous en avez récolté beaucoup ! Vous avez forcément dû danser nus sur les tables pour être arrivés à un tel résultat ! Il ronchonne et me dit que ces reçus doivent être remis en banque le plus vite possible pour que les fonds soit disponibles et les fournitures livrées quand Erwin reviendra. Donne-les moi, je m'en charge. Il renifle, me balance son ttcch hautain et les remet dans sa poche. Il me dit qu'il est hors de question que je touche à ce fric. Non mais, pour qui tu me prends !? Je vais quand même pas m'en mettre un de côté, même si pour le coup, ça m'arrangerait bien...

Raison de plus, qu'il ajoute. Cet argent est pour la prochaine expédition, pas mes inventions douteuses. Elles sont pas douteuses, tu verras, quand elles seront prêtes, tu t'en mordras les doigts ! Bon... tu vas te changer et tu nous retrouves dans le bureau d'Erwin ? Je vais chercher Mike, on a besoin de lui, là.

Ouais, on sera pas trop de trois pour le remplacer...

Les Chroniques de Livaï ~ EruRi Only [+13]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant