Inspection des cadets #2

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Chapitre 397 des Chroniques de Livaï

J'aime bien voir tout le monde au boulot, au moins je suis pas le seul à avoir à coeur la propreté des lieux

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J'aime bien voir tout le monde au boulot, au moins je suis pas le seul à avoir à coeur la propreté des lieux. J'ai fini de nettoyer la cuisine et je me dirige vers la grande salle quand je vois Erwin sortir par la porte de derrière, en douce. Je me précipite - il ne me remarque pas - et lui plaque mon balai dans les guiboles. Il manque de trébucher mais je m'en fous. Ce qui m'intéresse c'est où il compte aller comme ça.

Il est bien habillé, bien coiffé, comme s'il allait à une réception de donateurs. C'est peut-être ça après tout. Mais comme Mike et moi nous sommes mis en devoir de surveiller ses allers et venues et fréquentations, je lui demande un surplus d'informations.

Il se gratte la nuque et me dit qu'il doit se rendre à Stohess afin de voir Monsieur Moustache. Le commandant des brigades spéciales. Ah oui ? Pourquoi tu nous l'as pas dit, on se serait préparés. Il précise qu'il pense ne pas avoir besoin de nous car cela se passera dans un bon restaurant huppé de la ville et qu'il y a peu de chance qu'une attaque de bandits ou une pluie de titans se déclarent. Je saisis le sarcasme... Tu vas pas t'en tirer comme ça.

Où est Mike ? Le voilà, un bac à linges propres dans les bras. Je fais tournoyer mon balai pour attirer son attention tout en gueulant son nom, et il s'amène vers nous. Le chef voulait se faire la malle sans nous, t'y crois ? D'après toi, on devrait faire quoi ? Mike renifle et se triture le menton une minute ; puis il rend son verdict. Erwin a mis un parfum tout à fait inhabituel, qu'il n'a plus senti depuis des années ; celles de leurs classes dans les brigades d'entraînement. Et ce parfum lui évoque une certaine fille... Ah oui, voyez-vous ça ! En fait, t'as un rencard, avoue !

Erwin se met à transpirer un peu - ce qui ne lui arrive pour ainsi dire jamais - en prétextant que c'est Mary, la femme de Moustache, qui lui a offert ce parfum il y a longtemps et que comme elle sera présente, il a pensé que ce serait une gentille attention. Mouais, ça se tient. Et au moins je sais maintenant qui est cette mystérieuse Mary...

Mais ça excuse rien, que je lui dis. Il y a une trotte d'ici à Stohess, tu as dix fois le temps de te faire égorger en chemin par des enfoirés en cavale ; rappelle-toi la dernière fois, on a été pris par surprise, et ce sont les chevaux qui nous ont tirés d'affaire. Erwin écarte le pan de sa veste et me montre un petit pistolet rangé dans la poche, en disant qu'avec ça, il ne craint rien. T'es sûr ? Ce jouet ? A bout portant, si les types sont pas plus de deux et qu'ils ne bougent pas, tu as peut-être une chance, ouais. Autrement dit... aucune. Mike et moi on fera bien mieux le boulot, pas vrai, Mike ?

Il hoche la tête en se déchargeant du linge sur une recrue de passage, et j'en profite aussi pour dénouer mon foulard. Erwin nous observe avec des yeux ronds. Nous regarde pas comme ça, bien sûr qu'on vient avec toi, et en plus je connais pas Stohess, ce sera l'occasion, non ? Erwin nous affirme que nous ne pourrons pas assister au rendez-vous, que c'est privé, tout ça, tout ça. T'inquiète, j'ai pas l'intention de rester coincé avec Monsieur Moustache à bouffer les chiures de poisson que les rupins aiment tant, mais on sera là pour le voyage. On trouvera bien autre chose à faire. Mike, t'as des idées ?

Il me répond que le camp d'entraînement de l'est se trouve juste à l'extérieur de la ville et qu'on pourrait y faire un tour. Je me souviens à présent, et me tourne vers Erwin : c'est pas toi qui voulait qu'on aille jeter un oeil sur les recrues, voir si certaines ont des comportements ou des fréquentations suspects ? Ce serait une bonne chose de faite, même si je doute que ce soit très utile...

Erwin essaie encore de nous dissuader en prétextant que la séance de ménage n'est pas terminée et que tous ces petits bras affairés vont encore avoir besoin de mon génial cerveau afin de les diriger. Gros malin. Je les ai briefés pendant deux heures là-dessus, ça devrait aller. Y a des choses plus importantes que le ménage.

Les deux grands blonds me regardent avec sur le visage une expression stupéfaite. Oui, vous avez bien entendu. Erwin, t'as pas intérêt à nous planter. Mike, surveille-le le temps que j'aille me changer.

Les Chroniques de Livaï ~ EruRi Only [+13]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant