CHAPITRE 12

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Six heures d'insomnie. Six heures de pleurs.
N'ayant pas fermé les yeux de la nuit suite à ses mêmes mauvais souvenirs de l'accident de ses parents, Quisha s'était penché sur sa feuille de dessins...blanche comme l'était sa nuit. Elle n'arrivait pas à arrêter de se culpabiliser et ses larmes se multipliaient à force d'y penser. Face à la page blanche, elle s'en voulait de ne pas pouvoir se retenir de pleurer donc elle commença son dessin.

Ses pensées reviennent subitement sur Dreyan et elle tressaillit en songeant à leur petite confrontation de la veille. Que faisait il à cette heure? Il dormait certainement surtout qu'il était rentré très tard à la villa. Il semblait être très pressé de se rendre à une réunion après qu'il l'avait abandonné dans la voiture avec le chauffeur dans la soirée. Quisha se rappela que trop bien de son regard irrésistiblement brûlant qui l'avait empêcher de protester. Soulagée de voir ses larmes se sécher, elle jeta la feuille trempée par ses larmes dans sa valise et alla se planter au bord de la fenêtre. À cette heure, la nature de la villa était encore fraîche et le clair de lune rendait la villa plus lumineuse. Quoi de mieux pour se trouver une énième détermination! Pensa Quisha en ouvrant les fenêtres. L'air calme...un peu froid, envahit la pièce à la grande joie de Quisha qui ferma les yeux pour mieux absorber cette sensation. Elle se rappela des moments avec son père au bord de la mer, un sourire triste se forma sur ses lèvres. Mais elle ne laissa pas libre court à ses larmes car elle voulait être forte comme son père l'aurait souhaité.






-Bonjour Dreyan! Dit Daisy en venant embrasser la joue son frère.

-Bonjour Daisy, répondit il dans un sourire chaleureux.

Elle se dirigea vers la cuisine en ignorant son petit déjeuner sur la table. Dreyan se fit un plaisir d'en prendre dans son assiette avant son retour.

-Tu as pris mon petit...

Elle ouvrit grand les yeux en remarquant que son assiette était déjà sur la table.

-Oh! J'étais perdue dans mes propres pensées, tu aurais dû m'appeler, affirma t-elle en lançant un regard noir à Dreyan qui se moquait d'elle.

-Pour me priver de tes croissants succulents, hors de question, prétendit il d'un air innocent

- Je te hais Dreyan Parks! Hurla t-elle en dévorant un de ses croissants. Où est Quisha? Elle ne descend pas?

À cette question Dreyan serra nerveusement ses mâchoires en se rappelant l'avoir vu que brièvement ce matin. Pourtant, ses yeux craintifs l'avait fixé furtivement juste avant qu'elle ne referme la porte pour ne plus l'ouvrir.

- Dans sa chambre certainement, répondit il de sa voix grave.

-Dreyan! Tu ne l'as pas interdit de manger j'espère! Lâcha t-elle en se levant de la table.

Dreyan ne la considéra pas en sachant que lui même l'avait interdit de circuler librement dans toutes les domaines de la villa. Il suivit sa sœur des yeux qui allait sûrement cherché Quisha et se rendit compte qu'il devrait attendre qu'elle descende pour l'accompagner aux bureaux. Vivement cette attente! Il se ferait un plaisir de questionner Quisha afin de mieux déceler la crainte qui se lisait dans ses yeux.



Le cœur battant sauvagement contre sa poitrine, Quisha ne savait plus où se mettre pour trouver son calme perdu depuis plusieurs minutes déjà.En ouvrant la porte de sa chambre pour sortir, il sortait de son étage personnel un costume à la main et sa chemise noire entrouverte laissait voir son torse ferme. Elle lui avait voué une admiration incontournable sans s'en rendre compte. Puis elle avait rencontré son regard. Un regard tellement cruel que Quisha ne reprocha d'avoir ouvert la porte au moment où il sortait. Déstabilisée, elle avait rapidement refermé la porte pour ne pas avoir à supporter l'intensité de ses yeux. Elle savait que malgré tout elle devrait sortir pour le rejoindre afin de de se rendre à son travail. Quand elle entendit la douce voix de Daisy l'appeler, elle soupira de soulagement et partit lui ouvrir la porte.

-Bonjour Daisy!

-Bonjour Quisha! Comment vous sentez-vous ce matin? Demanda Daisy en  l'examinant attentivement des yeux.

-Très bien,je vous assure, s'empressa t-elle de répondre dans un sourire forcé.

Daisy la fixa avec un faible sourire avant de foncer les sourcils. Quisha se demanda bien ce qu'elle avait de si remarquant sur son visage.

-Avez vous eu un mal aise?

Quisha ne comprenait pas où elle voulait venir avec cette question. Un mal aise?

-Non...pas du tout, je vais bien Daisy, la rassura t-elle d'une voix frémissante.

-Bien. Avez-vous pleuré cette nuit? Questionna t-elle, parce que, pour des cernes, vous en avez.

Stupéfaite, Quisha se mit à toucher ses yeux et prise d'une grande inquiétude, elle courut vers le grand miroir à pied de la chambre. C'était les conséquences d'une nuit sans sommeil qu'elle ne pouvait pas éviter.

-Vous n'allez pas bien Quisha! Fit elle remarquer en se postant derrière elle.

-Non... Ne vous inquiétez pas pour ces cernes, ils seront cachés soigneusement.

-C'est pour vous que je m'inquiète Quisha, avoua Daisy d'une voix calme mais sérieuse.

Quisha n'arrivait pas à croire que tout le monde pouvait remarquer son mal être, elle qui ne voulait que recommencer une vie sans attirer personne sur son compte. Elle soupira de désolation en se retournant vers Daisy qui la fixait tristement. Elle ne souhaiterait pas qu'on éprouve de la pitié à son égard.

-Tout va s'arranger, je vous l'assure, prétendit elle pour mettre fin à cette conversation.

-D'accord... Venez manger avec nous avant que Dreyan ne décide de partir, proposa Daisy en sortant de la chambre sans attendre sa réponse.

Quisha s'en voulait d'avoir parlé de cette façon à cette femme qui ne voulait que s'assurer de son bien-être. Elle n'était pas dangereuse...pas comme son frère qui de ses yeux reflétait le danger. Elle chassa son image de ses pensées puis récupéra son sac avant de sortir de sa chambre.

C'est avec beaucoup d'efforts qu'elle réussit à descendre les escaliers menant vers l'immense cuisine. De ses pas mal assurés, elle les rejoignit qui terminaient leur déjeuner. Elle prit le grand soin d'éviter de croiser le regard de Dreyan pourtant elle le sentait qui se promenait sur elle.

-Enfin vous êtes descendu! Déclara t-il d'un ton grave qui fit sursauté Quisha, je commençais à croire que vous ne sortirais plus de votre chambre après cette fuite... Mlle Denver.




Impossible de lui résisterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant