De la passion à la haine

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Après le malaise de la veille, je suis restée isolée dans notre chambre pendant six journées entières sans mettre les pieds dehors. Je voulais tout simplement rester à l'écart, loin de cette famille car le simple fait d'entendre le nom des " Mourad " me donnait la nausée.

Sur ordre de Aymar, une femme de chambre défilait toutes les heures devant mes yeux, pour surveiller mon état avant de s'en aller en verrouillant la porte derrière elle.

Je fais mine de les ignorer toutes et garde toujours le silence malgré tout.

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Au milieu de la nuit, j'étais encore assise sur mon tapis de prière lorsque la porte de la chambre s'ouvre derrière la mère de Aymar. Je n'ai même pas daigné lever les yeux ne serait - ce que pour la regarder car je connaissais d'avance la raison de sa présence : elle était venu pour m'humilier encore plus que je ne l'étais déjà.

Cela ne m'a guère surpris car j'étais déjà consciente qu'elle ne me portais pas dans son cœur.



- Myria : je peux voir que tu n'es toujours pas parti d'ici, pauvre et misérable fille.




- Myria : par ta faute mon propre fils ne m'écoutes même plus.




Je n'avais pas du tout son temps, encore moins la force pour me battre avec elle. Et pour être tout à fait honnête, mon éducation ne me permettait pas non plus de me rabaisser à son niveau.

J'ai donc décidé de garder le silence malgré tout et de poursuivre ma lecture calmement sans prêter attention à ses dires.




- Myria : tu as certainement dû l'ensorceler pour sa fortune, aussi maléfique que tu sois.




- Myria : vous êtes connu de toutes les manières pour ces pratiques, toi et toutes les dévergongées de bas étage qui existent là d'où tu viens.

( inconsciemment mes larmes se sont mise à couler sans que je ne puisse les contrôler. Au cours de ma courte vie personne ne m'a jamais insulté et voici qu'au nom de l'amour aujourd'hui, une parfaite étrangère me traite de dévergongée )

Au bout de quelques instants, je parviens finalement à me maîtriser et essuyer mes larmes.




- Moi : est - ce que vous avez terminé ?




- Moi : si oui, j'aimerai être seule à présent s'il vous plaît. Alors partez et laissez moi à ma lecture.



- Myria : non je n'ai pas terminé et je ne terminerai pas aujourd'hui ; pas avant de t'avoir mise à la porte et hors de la vie de mon fils.



- Myria : sorcière, tu ne reflète que ce qu'il y'a dans ton cœur : toujours vêtue de noire de la tête aux pieds.




- Moi : je suis entrain de faire le deuil de votre fils si cela vous rassure.

( les yeux toujours braqués sur mon coran )



- Myria : tant mieux ! parce que Aymar a déjà une épouse qui l'attends.




- Myria : tu ferais donc mieux de disparaître très loin avec les bâtards que tu portes en toi.




Une Femme Pour Quatre Frères !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant