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JUNGKOOK

Ça doit bien faire deux bonnes heures que Jimin est parti chez lui. Deux heures que je ne fais que réfléchir. Deux heures que je suis allongé sur le fauteuil à regarder le plafond blanc. Pour dire qu'il m'a ensorcelé, c'est véridique. Tout chez lui est attirant à un point inimaginable. Je ne sais même pas comment j'ai fait pour l'approcher tant tout ce qui fait de lui est d'une incroyable rareté. Sa voix, son corps, sa prestance. Magnifique.

Ses lèvres me manquent déjà. C'est atroce d'être autant accroc à quelque chose et en si peu de temps. Ses lèvres sont et resteront mes friandises. Pulpeuses, sucrées, colorées, douces, goûteuses, un vrai diamant.

Je reste là alors que mon téléphone n'arrête pas de sonner. Je connais l'identité de cette personne et personnellement je n'ai pas très envie d'y répondre. Sa voix m'énerverai encore plus que d'habitude mais je n'ai pas trop le choix, malheureusement. J'étire simplement mon bras, attrape le téléphone et décroche avant de l'emmener à mon oreille.

📲 > J'espère pour toi que tu n'as pas oublié notre rendez-vous ?

Je suis loin d'être débile merci.

> Je ne sais pas à quoi tu joues en ce moment mais t'as intérêt à être à la maison avant que j'envoie des hommes te ramener de force.

Je ris à ses paroles haineuses.

> Qu'est-ce qu'il te fait rire ?

En me connaissant, tu devrais savoir que tes hommes n'ont pas assez de couilles pour ne serait-ce que m'attraper le bras.

Cette fois-ci, c'est son rire qui retentit dans le combiné me faisant grimacer.

> Si tu veux me voir en personne, dit le moi et je viendrai avec plaisir.

C'est bien la dernière chose que j'aimerai faire. Et puis te déplacer me pousserai à voir ta sale gueule chez moi et c'est non discutable.

Seul son souffle m'est audible me faisant sourire. Je lui ai fait fermer sa gueule à ce connard.

Alors que je me redresse, une voix retentit en second plan. Sa voix se fait lointaine mais assez audible pour me donner l'identité de la personne qui est aussi présente dans cette maison. Je soupire fortement le faisant rire.

> J'espère que tu as hâte parce que lui l'est. À sa voix je sais qu'il continue de sourire. À dans 30 minutes.

L'intonation montrant qu'il vient de raccrocher retentit me faisant soupirer. Qu'est-ce qu'il m'énerve ce gars. J'ai tellement d'envie que je ne saurais par quoi commencer. Quel connard !

Je me redresse donc et me dirige vers ma chambre où je prends ma sacoche. Une fois prise, je mets mes chaussures et quitte enfin mon appartement. L'ascenseur déjà à mon étage, j'y monte et appuie sur le dernier bouton, le sous-sol. Un tintement se fait entendre et les portes s'ouvrent. À cela, je sors du cube de métal, me dirige vers mon véhicule et y monte. J'arrange le rétroviseur, démarre la voiture et fait retentir le moteur dans le parking. À cela, je souris et m'imagine d'innombrables choses alors que je me dirige vers la sortie.

Une fois hors du parking, je m'engage dans les rues commençant à s'assombrir, de la capitale en direction de la maison.

30 minutes, hein ? Comme si ce n'était pas faisable.

Je regarde à travers les rétroviseurs latéraux et central. Ne voyant personne, je pose ma main sur la boîte à vitesse et la manie avec précision la changeant d'emplacement au fur et à mesure de mon accélération. C'est donc manœuvre après manœuvre que ma jauge dépasse la limite donnée. Montant encore et encore, dépassant le 50km/h, le 60km/h, le 90km/h, le 110km/h jusqu'à atteindre la vitesse parfaite sur une autoroute, je slalome parfaitement entre les véhicules qui se présentent devant moi. Grillant les feux rouges, passant in-extremis dans un carrefour où deux véhicules s'engagent et bien plus encore, je finis par régresser. Mon pied se retire doucement de la pédale ralentissant le véhicule. La jauge redescends jusqu'à ce qu'elle atteigne le 20km/h. Je regarde ce qui m'entoure et tombe sur une résidence qui est loin d'être comme les autres. Une immense façade, un portail, des buissons, un jardin incommensurable, des hommes à chaque entrée. On pourrait la qualifier de prison tant la sécurité est importante dans ce lieu.

Je m'approche du portail faisant bouger les deux hommes en costumes. Ils s'approchent de mon véhicule me poussant à baisser la vitre. À mon action, l'un d'eux relève ses lunettes et me regarde.

_ Vous pouvez entrer monsieur.

Je referme la vitre sans même lui répondre. Devant moi, le portail s'ouvre silencieusement et cela dans son entièreté. Je roule jusqu'à l'entrée et gare mon véhicule. Ma montre au poignet, je regarde l'heure ce qui me fait sourire. Qui fermera sa gueule pour la seconde fois ? J'entre dans la résidence et marche tranquillement dans le couloir qui me mène normalement à la salle faite pout ce genre de chose. À chacun de mes pas, des voix se font entendre me faisant soupirer. Je n'ai vraiment pas envie.

La porte devant moi, je soupir avant d'entrer. À l'entente de la porte, les voix s'estompent. Je regarde qui peuvent être ces personnes aussi bruyantes et constate qu'il ne s'agit que de mon frère, de ce connard et de son ami. Ami qui est encore plus détestable que l'autre tête de con.

_ Je savais que tu n'avais pas perdu la main Jungkook, je te félicite.

_ Si tu veux.

Je le dépasse donc et c'est sans le regarder et encore moin son ami que je me dirige vers mon frère. En le voyant, je ne peux que sourire. Voilà la seule raison qui m'oblige à être ici aujourd'hui, qui m'oblige à accomplir cette dernière mission. Pour lui, je ferais tout jusqu'à vendre mon âme au diable.

_ Je ne t'avais pas dit de ne plus faire ça, tu risque de faire un accident.

_ Je sais hyung, désolé. Dis-je en souriant avant de le prendre dans mes bras.

Notre étreinte se voit écourter au raclement de gorge du connard de service. Je soupir et lui fait face. Ces deux hommes, vêtus de leur éternel costume trois pièces, nous regardent étrangement. Je dirais même que leurs yeux sont voilés de sournoiserie ce qui ne me plaît guère.

_ Pas besoin de faire les présentations puisque vous le connaissez déjà, il sourit tandis que l'autre le regarde.

_ Allons nous parler de ce jour tant attendu Shin ? Demanda son ami le faisant réagir.

_ Bien sûr Jay.

Son ami appelé Jay qui vous l'auriez compris n'est qu'un surnom, sourit faisant agrandir celui de Shin. Shin ? Quel surnom débile. Je me demande à quoi joue-t-il pour se nommer ainsi.

_ Venez autour de la table je vais vous expliquer comment se déroulera la mission.

On fait ce qu'il nous demande et regardons les papiers éparpillés. Une cible, la raison, les objectifs, les personnes impliquées... Un gros bordel.

_ Voilà le topo...

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Assis sur mon siège, ma tête posée sur le volant, je réfléchis. C'est quoi son plan final ? Pourquoi faire tout ça ? Mais surtout, à quoi servirait-il de faire tout ça ? Je ne le comprends pas et je ne le comprendrais sûrement jamais.

À quoi tu joues papa...


Nouveau suspens...
Qui est Jay ? Qui est le père de JK entre ces deux là ?

The Villainess [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant